15 œuvres du sculpteur Livio Benedetti à contempler
C'est d'une manière originale, à bord du petit train touristique de Valérie Violland, que les invités accompagnant le maire Renaud Beretti et l'adjointe à la culture et au patrimoine historique Isabelle Moreaux-Jouannet ont pu prendre part mardi matin à l'inauguration de l'exposition itinérante dédiée à ce sculpteur de génie d'origine italienne (1946-2013). Une exposition riche de 15 oeuvres, qui restera visible jusqu'à fin octobre, à l'initiative de l'association «Les Amis de Livio Benedetti» présidée par son frère Robert qui a reçu l'aide précieuse des membres Claude Letey et Jean-Marie Petraz, sans oublier celle du fils, Luc, s'associant à eux afin de porter un regard éclairé dans le choix des œuvres. Les services municipaux ont également apporté leur entière collaboration à commencer par le service Ville d'art et d'histoire et Musée Faure, avec à leurs côtés le Centre technique municipal et le service des parcs et jardins.
Une vie passée à la quête du «Beau»
Sculpteur franco-italien, Livio Benedetti s’est installé en Savoie avec sa famille en 1949, son père maçon y trouvant plus facilement du travail. Destiné à marcher sur ses traces, il suit des études de technicien supérieur. C’est lors de son service militaire à proximité de Charleville-Mézières qu’il devient bâtisseur sculpteur et réalise ses premières œuvres : la série de têtes en bois «les gardiens des forêts d’Ardennes». Dès lors, malgré les doutes, les revers et les difficultés, il se consacre à son art avec une passion et une abnégation sans faille. En 1975, après quelques années passées en Bourgogne, il retrouve la Savoie et installe son atelier dans la rue Basse du Château à Chambéry puis le déménage en 1989 dans sa maison d’Apremont, au pied du Mont Granier. Il fait des rencontres déterminantes avec d’autres artistes : les sculpteurs Robert Darnas et Pino Castagna et celui qui devient son grand ami, le dessinateur de bande dessinée Hugo Pratt. À la fin des années 80, il lance le projet de «l’Ambassade du Beau». Durant quarante ans, ce feu qui l’anime fait naître de ses mains de maçon, rugbyman, montagnard et sculpteur une multitude d’œuvres de toutes tailles, principalement en bronze, mais aussi en marbre, acier et bois. De quoi provoquer chez le public un émerveillement en permanence renouvelé. Livio Benedetti explore pendant sa carrière de multiples thèmes : les mythologies, une source d’inspiration perpétuelle pour lui, les femmes, les taureaux ou bien encore le Christ revenant par ailleurs assez régulièrement dans son répertoire. Dans son travail, la forme et le détail ont toujours une place prépondérante. Son but ultime : toujours se mettre au service de symboliques, d’histoires ou de passions en s’évertuant à les exprimer le plus justement possible.
Un circuit entre le Musée Faure, la ville et le lac
Parmi les 15 œuvres de l'exposition, cinq œuvres sont exposées au Musée Faure : en extérieur «Ours» en acier inoxydable (2008) et en intérieur les bronzes «Éléphant» (2006), «Addax et Oryx» (1996), animaux d’Afrique aux cornes emblématiques, et «Licorne» (1998). Côté ville, découvrez «Servitude volontaire» (2008), montrant un tailleur de pierre se donnant vie en s’extrayant de la matière, «Don Quichotte» (1995), célèbre personnage de Cervantès à cheval, «Lamartine» (1990), statue en pied du grand écrivain romantique, «La Dame à la musique» (1990), dame fluide et aquatique semblant à la dérive, «Le Dernier des Justes» (1969), première grande sculpture de l’artiste où un homme tend doucement le bras pour montrer le point de beauté qu’il s’était imaginé un jour atteindre et «Danseuse d’Antiquité» (2003), personnage en mouvement et hommage intemporel à la Femme avec un grand F.
Côté lac, laissez-vous séduire par la «Dame assise» (1994), œuvre néocubiste de la période la plus épurée de l’artiste, «Tango» (2006), clin d’œil à cette danse populaire universelle, «Fraternité» (1984), un couple fraternel qui s’emporte dans un élan de cœur et «Le don» (2010), œuvre conçue pour un EHPAD à Albens, symbole de la transmission entre les anciens et les jeunes enfants. À noter que «Don Quichotte», «Lamartine», «La Dame à la musique» et «Le Dernier des Justes» sont propriétés de la Ville d’Aix-les-Bains.
Plus d'informations : dépliant pour la visite de l'exposition disponible au bureau d'accueil de l'Office de tourisme au rez-de-chaussée des anciens Thermes nationaux et sur le site www.aixlesbains.fr
Florent Leroux