«2021 sera ma dernière saison»

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Le BCR a vécu une année blanche. Seul Christophe Aguyo aura pu disputer deux combats en février et mars avec pour bilan une belle victoire et une défaite aux points. La pandémie a ensuite tout arrêté. Les pros Thomas Knittel et Mehdi Madani ont pris leur mal en patience. Le BCR a toutefois maintenu ses activités avec une timide reprise le 10 septembre avant que ne survienne la seconde vague de la Covid-19 avec pour conséquence l’annulation du gala du 24 octobre prévu au gymnase de l’Albanais. Nouveau coup dur pour Medhi Madani qui espérait disputer à cette occasion un championnat de France. « J’étais dans le haut du classement dans ma catégorie pour prétendre disputer ce championnat de France. Mais voilà, tous mes espoirs sont tombés à l’eau avec la pandémie. 2020 ne m’aura pas permis de monter une seule fois sur le ring mais j’ai continué à m’entraîner. Souvent seul d’ailleurs. C’est difficile parfois mais je tiens car il y a toujours cette carotte au bout du bâton. Je suis déterminé à disputer le championnat de France et c’est ce qui me permet de rester debout et bien dans ma tête ».

2020 aura été une année perdue ?
« Non, car la passion et le besoin de m’entraîner tous les jours sont toujours ancrés. Il n’y a pas eu de combat auquel s’accrocher mais en bon professionnel je me suis adapté aux circonstances. Cependant les années défilent et conjuguer le travail et les heures d’entraînement devient de plus en plus pesant. J’aspire à plus de liberté et ne plus être contraint de regarder l’heure pour aller à la salle. 2020 aurait dû être ma dernière saison, l’échéance est seulement repoussée de quelques mois ». 

Et si ce championnat de France ne se faisait pas en 2021 pour toutes sortes de raisons ?
« Et bien je raccrocherai quand même les gants le 31 décembre 2021. C’est certain, 2021 sera ma dernière saison, championnat de France ou pas. Mais j’ai bon espoir de pouvoir terminer en beauté. On en saura plus fin janvier avec l’opposition des deux challengers actuels Diego Natcho (Agde) et Bruno Surace (Marseille). Si cette rencontre est maintenue, il y a tout lieu de penser à une finale du championnat de France avant l’été pour moi »

Un an sans combattre est-ce un handicap ?
« Je n’ai plus enfilé les gants, c’est vrai, depuis mon combat contre Garofalo en novembre 2019. La pandémie ne pas permis non plus de m’opposer à des sparring-partners à l’entraînement. Mais je n’ai jamais vraiment coupé. J’ai gardé l’endurance et mon poids de forme. Et pour me remettre dans le rythme je vais disputer prochainement à Annemasse un combat en 6 rounds. Vous pouvez me faire confiance, je serais prêt pour le jour J ».  

 A Annemasse, ce sera un gala à huis clos. Cela ne vous gêne pas ?
« Sur le ring, on est dans notre une bulle, concentré sur notre adversaire et soucieux d’avoir la bonne attitude et les bons réflexes. On a tendance à oublier l’environnement. Le public est important quand même pour nous ramener à la réalité et à nous surpasser dans les moments délicats ou décisifs. Il va manquer surtout quand on arrive sur le ring et lors de la présentation du combat. Encore une fois, il va falloir s’adapter. Pouvoir boxer restera une grande satisfaction qui fera oublier le reste ».  

Que gardez-vous de toutes ces années de carrière ?
« J’ai plus de bons que de mauvais souvenirs. De l’amertume notamment concernant deux combats perdus aux points illégalement lors de finales. Les décisions avaient été injustes et cela m’avait profondément marqué. Ce sont les aléas d’arbitrages dits à la maison. Mes nombreuses victoires chez les professionnels m’ont permis de passer à autre chose. Mon meilleur souvenir concerne la victoire contre Romain Garofalo qui m’a permis de remporter la ceinture Méditerranéenne ». 

Le KO subi au Canada fait partie des mauvais souvenirs ?
« Pas du tout. Cela fait partie de la boxe. Un instant d’inattention m’avait été fatal. J’ai appris qu’aucun relâchement n’est permis même à 10 secondes de la fin. Je retiens de ce déplacement au Canada la grande satisfaction d’avoir participer à un gala de niveau mondial. L’accueil et l’organisation étaient d’un très haut niveau ».  

Vous n’avez pas été toujours boxeur ?
« C’est vrai. J’ai commencé par le foot comme arrière jusqu’à 13 ans. Mais à l’époque j’étais un peu bouboule et les moqueries m’ont gêné. J’ai vécu le harcèlement comme une blessure et je me suis dit que je devais faire quelque chose. Comme je venais déjà souvent à la salle de boxe voir mon frère Sébastien, j’ai franchi le pas pour perdre du poids et je me suis senti mieux dans mon corps et dans ma tête quand j’ai retrouvé une ligne normale.  Depuis j’ai toujours fait attention »

Le BCR est votre seconde famille. Cela n’a pas toujours été le luxe ?
« On n’oublie pas d’où on vient. Quand j’ai débuté la boxe, il n’y avait pas de chauffage ni l’eau courante à la salle. On avait recours à un simple seau d’eau. Cela ne nous gênait pas et c’est sans doute dans ces moments là que l’on a puisé les ressources pour aller si loin. Aujourd’hui cela n’a plus rien à voir. La salle est tout confort, mais encore une fois, on n’oublie pas d’où l’on vient ».
  
Le Boxing Club Rumillien préserve au mieux ses activités dans le strict respect des gestes barrières et des contraintes sanitaires. Les entraînements y sont quotidiens pour les amateurs et les professionnels mais en nombre très limités. A quelques jours des fêtes, ils n’étaient qu’une poignée (4) sous l’œil avisé de leur manager général Jimmy Madani. Tout le monde veut tourner la page d’une année 2020 exceptionnelle par son manque de compétition. La boxe rumillienne est prête à rebondir en 2021. 
 

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