2083 interventions en 2022 sur l’ensemble de l’Albanais

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En ce premier mois de l’année, le Capitaine Julien Legrand, chef du centre de secours de Rumilly depuis novembre 2020, dresse le bilan de l’activité 2022 et aborde les projets et perspectives 2023.

A la tête d’une équipe de plus de 100 pompiers, soit 17 professionnels, 91 pompiers volontaires actifs (dont 18 personnels féminins) et 13 pompiers en suspension d’engagement pour des raisons personnelles ou professionnelles, le chef de centre évoque une équipe dynamique avec l’arrivée de nouveaux jeunes. «Nous avons toujours besoin des anciens pour stabiliser la caserne et conserver la mémoire et nous avons besoin des jeunes pour rafraîchir les effectifs et assurer la continuité et le futur».

Le centre de secours de Rumilly couvre 24 heures sur 24 les 17 communes de la Communauté de Communes Rumilly Terre de Savoie, en sachant que Saint-Eusèbe, Thusy et Vaulx sont découpées en deux et partagées avec le centre de secours principal d’Epagny. «Ces découpages sont liés au délai d’intervention».

Le territoire de l’intercommunalité compte deux centres de première intervention, à Massingy et à Hauteville-sur-Fier qui ne sont pas équipés d’ambulance et sont épaulés par les pompiers de Rumilly dès qu’un transport de victime est nécessaire. «Ils s’occupent des premières mesures conservatoires et des premiers gestes de secours. Cela permet d’avoir un relais sur le terrain». Le centre de secours de Rumilly prend également le relais sur le territoire d’Alby-sur-Chéran qui est un centre de secours composé de pompiers volontaires ne pouvant assurer une garde en continu «Quand personne n’est disponible à Alby, nous assurons des interventions dans tout l’Albanais jusqu’au bas des Bauges».

76% de secours à la personne

Le centre de secours de Rumilly, d’une superficie globale d’environ 1200 m2 est équipé de deux ambulances, d’un véhicule de secours routier, d’une grande échelle, de deux fourgons à incendie, d’un véhicule tout usage, d’un camion feux de forêt (qui voyage beaucoup et est notamment parti en Gironde l’été dernier durant les violents incendies), de trois véhicules légers (deux voitures et un 4x4), d’un véhicule cynotechnique et d’un véhicule de commandement.

Le nombre d’interventions, à l’image de l’ensemble du département, ne cesse d’augmenter. Une hausse qui s’explique, selon le capitaine Julien Legrand, par la croissance démographique. En 2022, plus de 57 000 interventions ont été effectuées en Haute-Savoie dont 2083 interventions par les sapeurs-pompiers de Rumilly, soit une hausse de 18%. «C’est la première fois que l’on dépassait la barre des 2000 interventions depuis la création de la caserne. La barre des 500 avait été franchie au milieu des années 1990 et celle des 1000 en 1999». Les secours à la personne, qui représentent 76% des interventions de 2022, ont augmenté de 30%, et sont suivis par les accidents routiers qui représentent 9% des interventions (évolution de 20%), par les opérations diverses à hauteur de 8% (baisse de 30%. Opérations d’épuisement, interventions animalières, dégagement sur la voie publique, etc.) et par les incendies à hauteur de 7% (hausse de 6%). «Les incendies représentent les interventions les plus longues et les plus sollicitantes en hommes mais c’est ce que nous pratiquons le moins. D’où l’importance de bien s’entraîner».

«Le nombre d’intervention est généralement proportionnel au nombre d’habitants» explique le capitaine, malgré les exceptions. En 2022, 1242 interventions ont été réalisées à Rumilly, 127 à  Vallières-sur-Fier, 69 à Sales, 64 à Hauteville-sur-Fier 62 à Marcellaz-Albanais. Parmi les plus petites communes, 43 interventions ont été recensées à Marigny-Saint-Marcel, 30 à Lornay, 22 à Bloye et 20 à Boussy. Concernant les trois communes partagées avec le centre d’Epagny, 31 interventions ont été réalisées par le centre de secours de Rumilly, 30 à Vaulx et 25 à Saint-Eusèbe.

Interventions les plus marquantes

Concernant les interventions les plus importantes ou les plus marquantes de l’année écoulée, le capitaine Julien Legrand revient notamment sur les deux incendies en juillet dernier dans le centre de Rumilly, qui ont été «les interventions les plus dimensionnantes et durant lesquelles il n’y a eu heureusement aucune victime». Il évoque également la récente intervention du 1er janvier, lors de la découverte des deux bébés retrouvés dans une valise. «Ce genre d’interventions, rares, sont toujours marquantes sur le plan émotionnel. Ce ne sont pas des choses que l’on a l’habitude de voir et nous devons rester vigilants à l’égard des équipages qui étaient présents. Et concernant les interventions qui marquent, certaines sont marquantes dans le bon sens, comme les accouchements».

Toujours besoin de pompiers volontaires

Le capitaine explique que le centre de secours a toujours besoin de pompiers volontaires, dont des infirmiers pour renforcer les équipes lors des interventions et éventuellement des médecins pour le suivi médical des pompiers. Devenir pompier volontaire est accessible à toute personne en pleine capacité physique et psychologique, y compris la population féminine. «Ca a longtemps été un «métier d’homme», en tout cas à l’image masculine, et mon rôle est de rassurer le personnel féminin pour qu’il se sente à sa juste place». Un premier entretien permet de connaître la situation de la personne car certaines situations sont incompatibles, un deuxième entretien plus poussé invite le candidat à faire le tour de la caserne, puis on le fait venir sur une garde (durant une demi-journée minimum et une journée maximum) afin qu’il puisse rencontrer le personnel, poser des questions et être en totale immersion. Une fois que sa motivation est clairement avérée, il remplit un dossier, puis passe devant le comité de centre (avec des représentants des différents grades). «Chaque candidature est soumise au vote du comité. S’ensuit une intégration, une formation, et au fur et à mesure que la personne valide sa formation, elle devient autonome sur ses missions». Les sapeurs-pompiers volontaires exercent sur leur temps libre, en sachant qu’il est possible, comme le précise le capitaine, de conventionner avec un employeur à travers une convention de disponibilité, afin que l’employé puisse effectuer des gardes ou des formations, entre cinq et dix environ. «Cela fait, entre guillemets, économiser 5 jours de congés au pompier volontaire qui va être sur son temps de travail et en contrepartie le SDIS (NDLR : service départemental d'incendie et de secours) va verser l’indemnité horaire de l’absence de l’employé à l’employeur». A noter que les employeurs, publics et privés, peuvent bénéficier d’une réduction sur la prime d’assurance incendie et de divers avantages fiscaux et que cela valorise l’image de l’entreprise avec l’attribution du label «employeur - partenaire des sapeurs-pompiers». 15 pompiers sont actuellement conventionnés sur la caserne de Rumilly.

Agrandissement de la caserne

L’acquisition d’une partie du terrain mitoyen de l’ancien CERD (Centre d'exploitation des routes départementales), délocalisé à Vallières-sur-Fier, a été validée en vue d’agrandir la caserne. Une première phase d’étude de faisabilité va être lancée, avec la constitution du projet en parallèle, avant un démarrage des travaux «peut-être en fin d’année». Cet agrandissement permettrait aux Jeunes Sapeurs Pompiers de bénéficier d’espaces dédiés et sécurisés, avec des locaux de vie, et des aires de manœuvres pour s’entraîner, «car actuellement ils s’entraînent sur le parvis de la caserne, mais à 18h il fait nuit et c’est en bord de route donc c’est dangereux». Et cela permettrait aux sapeurs pompiers d’avoir des vestiaires plus adaptés et plus confortables. Des places de parking devraient également être créées.

«L’idée de cet agrandissement est de réfléchir à ce que l’on souhaite faire pour la caserne de Rumilly dans les décennies à venir. Comment est-ce qu’on réaménage, sachant que l’on doit prendre en compte l’augmentation des effectifs et des interventions, les économies d’énergie, les outils numériques…».

L’objectif 2023 et pour les années à venir, est de pérenniser et renforcer les effectifs et développer la partie interventions avec des infirmiers. En matière d’interventions, 2023 commence sur la même lancée que 2022.

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