«35 millions d’euros investis d’ici 2026 au service des Rumilliens»

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Jeudi 3 février, le 1er conseil municipal de l’année s’est tenu en salle des fêtes de Rumilly, avec la présence, en début de soirée, du Conseil Municipal des Jeunes venu présenter ses actions prévues tout au long de l’année. La séance s’est ensuite ouverte sur l’installation de 2 nouvelles conseillères municipales et s’est poursuivie autour d’une quinzaine de points à l’ordre du jour, animée par de nombreuses interventions d’une opposition mécontente, dénonçant l’organisation politique de la majorité et un manque de considération général.

Le Conseil Municipal des Jeunes accueilli par les élus

18 des 20 membres du CMJ ont été accueillis, accompagnés par leur animateur Jean Vidal. Les collégiens, scolarisés dans les 3 établissements de la ville, se sont présentés à tour de rôle avant que la maire jeune et son adjointe annoncent les projets et actions engagés pour l’année. Miguel Monteiro-Braz, adjoint en charge de la jeunesse, s’est dit très fier de leur présence, et du travail entrepris collectivement depuis la rentrée scolaire. Leurs projets sont constitués de 2 thématiques phares : l’environnement et l’évènementiel.

«Nous avons une volonté de travailler sur l’environnement, le programme «Nature en ville» et les mobilités actives. Nous avons fait une 1e réunion avec Emmanuelle Lampin (chargée de mission développement durable et environnement) et nous sommes très contents car nos envies rejoignent les actions qu’elle porte. Nous allons organiser un ramassage de déchets le 14 avril, un arrachage de plantes invasives et une animation avec la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) au plan d’eau » a indiqué la maire jeune, Chloé Vibert.

Les jeunes élus se rendront au printemps à Paris pour visiter l’Assemblée Nationale et le Sénat. Au mois de juin, ils célèbreront les 15 ans du CMJ. «Nous travaillons actuellement sur le lieu et le contenu, nous voulons que ce soit un bel anniversaire, convivial et festif» s’est réjoui la maire jeune adjointe, Pauline Hamel.

Entre sourires et applaudissements, les élus ont salué l’investissement et l’enthousiasme de ces jeunes élus. «La transmission ne se fait pas toujours que dans un sens, vous nous chargez de positivité, d’engagement et d’implication à une époque où l’action politique est souvent décriée» leur a adressé Nicolas Truffet, élu de l’opposition. Christian Heison, maire de la Ville, les a félicités pour leur «dynamisme plein de fraîcheur» et leur «engagement pour l’intérêt général».

2 nouvelles conseillères municipales

Suite à 2 démissions successives issues de la liste «Rumilly, une dynamique pour un territoire», Nelly Granger et Magali Jarrier ont été accueillies en tant que nouvelles conseillères municipales, succédant ainsi à Amélie Genevois et  Ayse Selam. L’occasion pour l’opposition de s’interroger sur la cause des diverses démissions depuis le début du mandat : «Je n’ai jamais vu autant de démissions dans une majorité au bout de 18 mois de mandat. 7 à ce jour, sans compter ceux qui vous ont lâché entre les deux présentations de votre liste, vous devez largement dépasser les 20%» s’est exclamé Serge Bernard Granger à l’encontre du maire, dénonçant une politique «de sabordage, sans valeurs humaines et sans considération des élus et des citoyens». L’élu de l’opposition a ensuite exprimé sa décision de participer aux débats mais de ne pas participer aux votes de l’ensemble des délibérations. Yannick Clévy, élu de la liste «Rumilly Albanais 2020 une autre ambition» a salué cette prise de parole «courageuse» et indiqué vouloir se joindre à cette réflexion. Il a à son tour dénoncé un manque d’organisation ainsi qu’un manque de respect concernant notamment certaines annulations de dernière minute de plusieurs réunions.

Un programme d’investissement contraint

Une grande partie de la soirée était axée sur les orientations budgétaires pour l’année 2022, les engagements pluriannuels envisagés et la gestion de la dette, dans un contexte de plus en plus contraint concernant à la fois les recettes et les dépenses : un manque de moyens octroyés par l’Etat aux communes, pas de hausse des dotations ni de baisse avec cependant de nouvelles dépenses imposées comme le centre de vaccination, l’augmentation du SMIC estimée à plus de 120 000 euros, la hausse du prix de l’énergie qui pourrait doubler d’ici 15 ans, l’inflation évaluée à + de 2,8% fin  2021 et l’accroissement de la population qui implique un besoin de services de plus en plus important. Ces contraintes ont engendré de façon inéluctable une baisse de capacité  de la commune à investir pour faire face au développement de ses services et à l’accueil des nouveaux habitants.

«Réagir pour ne pas subir»

«Ces contraintes de plus en plus fortes sur les recettes comme sur les dépenses provoqueront, si l’on ne réagit pas, une forte baisse de la capacité communale à investir pour son avenir» a indiqué Eddie Turk-Savigny, adjoint chargé des finances, lors de sa présentation du débat d’orientations budgétaires 2022. «Il convient donc de réagir pour inverser cette tendance si l’on ne veut pas augmenter la pression fiscale et/ou baisser le niveau des services rendus aux Rumilliens».

Repenser le modèle économique communal, telle est la solution proposée, avec entre autres un remodelage de l’ensemble des services de la collectivité vers sa population et une réduction de la surface du patrimoine bâti (en en vendant une partie) dans le but de l’optimiser.

«Les études menées par l’ancienne municipalité seront utilisées par le cabinet qui est en train d’établir le Schéma Directeur Immobilier et nous réfléchirons ensemble sur quels bâtiments garder, quels bâtiments rénover avec en ligne de mire les économies d’énergie. Et,  concernant l’effet ciseau, il faut réagir. Sous l’ancien mandat, de gros efforts avaient été entrepris pour faire des économies de fonctionnement, mais aujourd’hui, il faut une refonte en profondeur du modèle économique de la commune» a expliqué l’adjoint aux finances.

Christian Heison a ajouté que ce Schéma Directeur Immobilier allait permettre d’avoir une vision très précise de l’état des bâtiments qui représentent une surface de 90 000 m2, rappelant que «le ratio pour les villes de taille équivalente est de 60 000 m2»,
en tenant compte des consommations d’énergie, de la planification de l’entretien et des charges fixes : «Cela va nous permettre de nous rendre compte de la nécessité d’entretien et de chauffage de ces bâtiments ainsi que de leur utilisation. Sont-ils tous utilisés ? Il faut une gestion dynamique et efficace de notre patrimoine immobilier».

Concernant les économies d’énergie évoquées, l’opposition a indiqué avoir constaté que la question de l’environnement n’apparaissait nullement sur le programme. Selon Manon Boukili, chargée de l’environnement et du développement durable, «notre volonté est de mettre l’environnement et le développement durable au cœur de toutes nos actions. Ce n’est pas parce que le mot «environnement» ne fait pas partie de nos actions principales qu’il n’est pas partie intégrante du projet, comme avec l’Action Cœur de Ville et le programme «Nature en Ville»».

Les grands projets du mandat

La feuille de route du Plan Pluriannuel d’Investissement comprend divers projets pour lesquels 35 millions d’euros seront investis d’ici la fin du mandat. Parmi ces grands projets : la construction d’un bâtiment dédié à la prévention et à la sécurité du territoire (en l’occurrence, une délocalisation de la Police Municipale dans un lieu plus adapté, peut-être à proximité de la Gendarmerie Nationale afin de faciliter leur collaboration), la rénovation de la Maison de l’Albanais (maison des associations et de l’école de musique dont l’état est dégradé), le réaménagement des 2 premiers carrefours de la rocade afin de fluidifier le trafic,  l’aménagement des espaces publics du quartier Monéry (dont l’accès à la gare et le boulodrome), l’achèvement de l’opération Action Cœur de Ville (travaux rue des Ecoles/Tours/Montpellaz, création d’un parking en silo, sauvegarde de la Chapelle des Bernardines ou encore le plan de rénovation des façades des particuliers et des bâtiments communaux), l’agrandissement du cimetière en cas de besoin, le renforcement de la qualité du patrimoine communal pour apporter un service public de qualité et le développement des systèmes d’information afin de moderniser le fonctionnement de la collectivité et améliorer la qualité du service rendu aux usagers.

Philippe Hector, tête de liste d’opposition «L’engagement pour Rumilly» est intervenu concernant le sujet «patrimonial» de la Ville: «Je voudrais évoquer l’audit lancé sur le patrimoine de la commune. Selon moi, nous avons un problème de riches. Et nous pouvons remercier tous nos prédécesseurs, notamment les maires, qui ont acheté le patrimoine actuel dont la partie vendue apportera forcément des recettes, qu’il s’agisse des ventes en elles-mêmes et des économies faites, comme l’a précisé le maire, sur l’entretien et le chauffage entre autres». Christian Heison a reconnu que «nous avons peut-être un problème de riches, mais il ne faudrait pas que cela devienne rapidement un problème de futurs pauvres».

Les débats se sont poursuivis autour de différentes thématiques tels que les ressources humaines, le foncier, les affaires juridiques, l’éducation, la mutualisation, l’environnement concernant l’implantation de nouveaux points d’apport volontaire rue des Remparts et rue du Semnoz, ou encore la désignation de membres du Conseil Municipal au sein des différentes commissions.

 

Claire Castelar

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