8 millions d’euros pour l’électrification des bateaux de croisière

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Initié en 2022, le chantier d’électrification des bateaux de croisière des lacs d’Annecy et du Bourget sera terminé avant l’été 2024.

Cela a été confirmé le mercredi 19 juillet, lors du point presse organisé par Philippe Gausset, PDG de Tourisme Participations, en présence de Renaud Beretti, maire d’Aix-les-Bains et Marie- Pierre Montoro-Sadoux, représentant la Région.

«Les lacs d’Annecy et du Bourget font partie de notre patrimoine naturel. Les touristes embarquent sur nos bateaux, attirés par la qualité des eaux des lacs et le cadre magnifique. Il est normal de contribuer à la préservation et à l’amélioration de la qualité de cet environnement exceptionnel» confiait le PDG, lequel avait été d’ailleurs le premier opérateur de croisières français à remplacer le gasoil non routier (GNR) dès 2019, par un carburant alternatif, moins polluant et ne dégageant aucune odeur, le GTL (Gas to liquids).

La pause imposée par la crise de la Covid 19 a permis d’engager une réflexion poussée sur la faisabilité technique et financière du «rétrofit» de la flotte. Les premières opérations ont été menées à bien durant l’hiver 2021/2022. Il s’agissait de remplacer les moteurs thermiques par des propulseurs électriques associés à des batteries. La mise en charge des batteries a lieu à quai durant la nuit, en chauffe lente. Afin d’améliorer la durabilité des batteries, les cales sont climatisées à l’eau, ou les batteries sont refroidies à l’eau. «Chaque bateau doit cependant disposer d’une seconde source d’énergie afin de pouvoir ramener les touristes à quai en cas de panne et c’est un groupe électrogène qui permettra d’alimenter les moteurs et de rentrer au port à faible allure» confiait encore Philippe Gausset.

Tourisme Participations s’installe également sur le Léman

Le programme record à hauteur de 8,5 millions d’euros concerne 10 bateaux et 280 000 passagers par an. 5 bateaux navigue sur le lac du Bourget, 6 à Annecy. A Annecy le chantier a concerné essentiellement le «Libellule» qui a été complètement relooké et remis à neuf. Il repart pour une seconde vie. Mais Tourisme Participations a su également élargir son périmètre d’intervention au Léman durant le printemps 2023. La Compagnie des bateaux du Léman exploite deux bateaux à faible émission de CO2 au départ d’Yvoire (Odina) et d’Evian ‘Agrion). Une troisième embarcation est attendue. L’Amiral acquis en 2019 pour naviguer sur le lac d’Annecy, sera basé à Thonon-les-Bains à partir de l’automne prochain.

Comment a évolué l’idée d’une flotte 100% électrique ?

Philipe Gausset : «A ce jour, il n’y a aucune obligation à engager cette démarche. Nous avons choisi de la proposer lors du renouvellement de l’autorisation d’occupation des places de port du lac d’Annecy. C’est un excellent moyen de protéger les lacs de Savoie qui sont notre fonds de commerce, et donc la pérennité de nos compagnies. J’ajoute que nos bateaux ne doivent plus êtres des paniers percés».

Quels sont les enjeux financiers ?

«Une analyse approfondie a été conduite pendant les trois mois de confinement du printemps 2020. Cette réflexion nous laisse penser que, même si un «rétrofit» coûte trois fois plus qu’une rénovation avec des moteurs thermiques. Sur le long terme cet investissement est acceptable, sans compter les retombées positives d’une telle démarche citoyenne à partager avec nos clients et avec les salariés des compagnies. Nous sommes soutenus sur le plan financier par la Région à hauteur de 966 000 euros mais aussi par la VNF (Voie navigable de France)». Dans quelle mesure les moteurs électriques modifient-ils la manière de naviguer ?

«Il est utile de modéliser les courbes de navigation de manière à conserver les mêmes distances parcourues et les mêmes durées de navigation. La vitesse a un impact important sur le besoin en énergie, donc en batteries. A titre d’exemple, pour passer de 20km/h à 25 km/h en vitesse de pointe, le besoin de puissance augmente de 40%. L’équilibre est possible grâce à la meilleure réactivité au démarrage d’un moteur électrique par rapport à un moteur thermique, mais il est indispensable que la puissance installée soit équivalente à la puissance précédente».

 

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