La Balouria, une plongée dans l’histoire

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Faut-il encore présenter la Balouria ? Faut-il encore expliquer comment toute une ville peut ainsi replonger, quelques heures durant, dans un passé pas si lointain qu’elle ne veut pas oublier ? 
La Balouria, en parler savoyard, c’est la fête ! Et à Rumilly, cet après-midi d’animations est effectivement une vraie fête. Parce que, au-delà de la présentation des vieux métiers et anciennes pratiques populaires de l’Albanais, c’est une occasion de renouer avec les traditions festives des siècles passés. Et de se mettre dans l’ambiance des réjouissances de nos aïeux.
Les mariages, par exemple ! Samedi dernier, après un défilé haut en couleurs où les élus locaux d’aujourd’hui ont accompagné une foule de « petites gens » (d’autrefois !) revêtus de leurs plus beaux costumes, un mariage a eu lieu ! 
Enfin, un faux mariage évidemment, eu égard à l’âge de la mariée arrivée sur le dos d’un âne pour une cérémonie où Youssef, le maire du Conseil municipal jeune, à célébré l’union entièrement en patois.
Petit arrêt devant l’école, enfin «l’ékùla» ou la «lesson d’istuére» a requis l’attention des jeunes écoliers en blouse, attentifs à ne pas faire de pâtés avec leurs plumes sergent-major. Pendant ce temps, la batteuse travaille, entrainée par le moteur bruyant d’un tracteur «Lanz Bulldog». 

Pas de fête sans musique ! Entre orgue de barbarie et accordéon, les chanteurs des Patoisants de l’Albanais ont parcouru les rues en entonnant les airs traditionnels savoyards, pour le plaisir des visiteurs sans doute encore plus nombreux, sous le soleil, que les autres années.
Le décor est posé ! Il n’y a qu’à déambuler dans les rues du centre ville et se laisser gagner par cette ambiance à la fois nostalgique et accueillante. Difficile de nommer tous les métiers présentés en action, du tourneur au batteur de faulx, des vanniers à la dentellière, de la fileuse au cordier, du maréchal-ferrant à la lavandière, etc. 
Avec, évidemment, de quoi se restaurer et se rafraichir. Entre une tartine de confiture et un matafan, le bidoyon tout juste sorti du pressoir. Ou un beignet, en attendant son tour pour acheter les boudins du prochain repas, encore chauds. Ou une rissole pour le dessert… 
De quoi ravir les adultes comme les enfants invités à essayer les outils ou à approcher les animaux de la mini-ferme en découvrant, par exemple, comment on tond un mouton. Ou à apprendre quelques rudiments du patois qui, une fois n’est pas coutume, a résonné sous les arcades de la place de l’Hôtel de Ville.
La Balouria, c’est un magnifique cadeau que font les Patoisants de l’Albanais et tous ceux qui veulent que continuent à vivre, au moins une fois par an, ces métiers que la mécanisation a rendu obsolètes. Un cadeau aux «modernes» que nous sommes et qui ont parfois besoin de retrouver de vraies racines.
 

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