Un club et ses adhérents sous le choc
La situation n’est pas banale à Aix en Savoie qui comptait plus de 400 licenciés en natation, natation artistique et water-polo et qui se retrouve subitement en cessation de paiement, la mairie ayant suspendu sa subvention à hauteur de 115 000€, soit 35 000€ pour le fonctionnement du club et 80 000€ pour la location des lignes d’eau. Ce qui entraîne la rupture de la convention qui liait le club à Aqualac.
Conséquences pour les adhérents, pas d’accès aux entraînements, pas de compétitions pour les nageurs et pour les équipes de water-polo qui ont d’ores et déjà déclaré forfait général, la saison s’est arrêtée brutalement. Exit également du gala de natation artistique prévu en juin. En outre, les locaux, bureau et local de stockage de matériel ont dû être libérés. Le club et ses adhérents ont été mis à la porte d’Aqualac à compter du 8 avril dernier et sont bien évidemment sous le choc, sans solution pour terminer la saison. Le CNAS a sombré par la force des choses et ne pourra pas repartir de sitôt. Un jugement devra décider ou non de sa liquidation judiciaire.
La mairie et Grand Lac coupent les ponts
Lors du conseil municipal du 28 février, la mairie n’a pas renouvelé en effet les subventions «Le dossier de demande de subvention n’a pas été remis en temps, soit le 15 novembre dernier, mais le 28 février, jour même du conseil municipal» rapportent conjointement le maire Renaud Beretti et son adjointe aux sports Karine Dubouchet-Revol. Mais ce n’est pas ce simple aspect administratif qui a engendré le non versement de la subvention et les conséquences désastreuses pour le club. «On savait le club déficitaire et ce pour la troisième année consécutive. Cette année le déficit est à hauteur de 54 000€ réduit à moins avec la vente d’un véhicule qui servait au transport des jeunes. Le club a enregistré une augmentation de 528% de dépenses, il y avait de quoi s’inquiéter et se poser des questions, notamment pourquoi le club, en délicatesse sur le plan financier, loue 97 000€ de lignes d’eau quand la subvention est de 80 000€ ou quand lors de l’organisation de manifestations il y a disproportion entre les recettes (6 000 €) et les dépenses (17 000€)» ajoutait Renaud Beretti «Et Grand Lac attend toujours le règlement d’une facture» soulignait par ailleurs Jean- Claude Loiseau.
Pourquoi la mairie a alors attendu trois ans pour sanctionner ? «Tout simplement parce que nous n’avions pas les éléments pour le faire. Je reproche aux dirigeants d’avoir fait de la désinformation. Quand on a eu enfin connaissance du livre des comptes, soit cette année seulement, nous avons été en mesure d’apprécier l’ampleur de la situation» confiait encore Renaud Beretti. Les élus ont été par ailleurs alarmés par des problématiques encore plus graves émanant d’un rapport de Jeunesse et Sports. «Il est fait mention, dans un dossier de plusieurs dizaines de pages, d’entraîneurs qui n’avaient pas les diplômes requis ou de mensonges sur leurs identités. Grand lac pouvait être attaqué pour manquement sur la sécurité des enfants et c’est la goutte d’eau de trop» confiait à son tour Jean-Claude Loiseau.
Pour tous ces manquements, la Mairie et Grand Lac ont dit stop. «Mais il n’est pas question que les enfants et nageurs de compétition soient pénalisés trop longtemps. Nous allons faire en sorte que l’intervalle soit le moins long possible. Mais nous ne pouvons rien faire pour le moment tant que le tribunal ne se sera pas prononcé sur la liquidation judiciaire ou non du club, soit normalement ce mardi 25 avril » concluait Renaud Beretti tout autant dépité que Michel Frugier qui déclarait en guise de clôture «n’avoir jamais connu une telle situation à Aix-les-Bains qui recense 70 clubs ou associations sportives. La Fédération française de natation est bien naturellement au courant, mais ne s’est pas encore prononcée».
Une équipe est prête à relancer un nouveau club
Depuis le 25 février, date de la dernière assemblée générale, le club Aix en Savoie avait changé de président. Julien Behr a pris la présidence en remplacement de Vincent Ouabdesselam. Le nouveau bureau est constitué de nageurs du club
L’espoir demeure donc pour la natation à Aix-les-Bains qui dispose du plus grand lac naturel de France et d’Aqualac. Le club va ressortir la tête de l’eau.