Centre de secours : un nouveau chef jeune et passionné

Lecture 6 minute(s)

Le capitaine Manoah Le Bret, pompier professionnel depuis trois ans, est le nouveau chef du centre de secours de Rumilly depuis le 1er juillet 2023. Il succède au capitaine Julien Legrand, désormais chef du centre de secours principal d’Epagny.

Du haut de ses 25 ans, le capitaine Manoah Le Bret a déjà tout d’un grand, avec un parcours bien rempli. Ce Breton de naissance, portant un prénom au parfum des îles et aux notes hébraïques, a toujours rêvé de devenir pompier, d’aussi loin qu’il s’en souvienne. Issu d’une fratrie de six enfants, le capitaine, né à Guingamp, a grandi dans la commune de Rostrenen, aux côtés d’un frère et d’une soeur aînés qui durant leurs années de pompiers volontaires lui ont fait visiter plusieurs fois la caserne.

D’abord pompier volontaire au centre de secours principal de Lorient, en parallèle ses études, il devient pompier professionnel le 1er septembre 2020 en Haute- Savoie, à Thonon-les-Bains, en tant qu’officier technique pendant un an et demi. Il est promu capitaine le 1er janvier 2022.

L’envie de devenir pompier vous est venue à quelle période de votre vie ?

«J’ai toujours voulu faire ce métier et je n’ai jamais changé d’avis. Quand j’étais enfant, mes yeux brillaient dès que je voyais passer un camion de pompiers et vingt-cinq ans plus tard c’est toujours le cas. Après un bac scientifique, j’ai passé un diplôme universitaire de technologie Hygiène sécurité environnement (DUT HSE), comme beaucoup le font dans l’optique de devenir pompiers. Cela m’a permis de passer le concours de lieutenant qui exige un bac+2. J’ai ensuite fait des études pour passer le diplôme d’ingénieur et Génie Industriel. Et ce Bac+5 m’a permis de passer le concours de capitaine».

Vous avez préféré aller au bout de vos études avant de devenir pompier professionnel ?

«Après l’obtention de mon DUT et du concours de lieutenant, j’ai dû choisir entre poursuivre mes études ou devenir pompier professionnel. Il me restait deux ans à faire pour obtenir mon diplôme d’ingénieur. J’ai choisi d’aller au bout, en continuant d’être pompier volontaire. J’ai profité de cette période pour effectuer un semestre Erasmus en Espagne et j’ai travaillé deux saisons au Puy du Fou dans la sécurité incendie. Deux ans plus tard, j’ai envoyé mon CV un peu partout, notamment en Haute-Savoie, département qui recrutait. Lors de mon entretien d’embauche, on m’a proposé trois villes : Thonon-les- Bains, Epagny et Annemasse. N’en connaissant aucune, je les ai laissés choisir pour moi et j’ai «atterri» à Thonon-les-Bains».

Comment êtes-vous arrivé à Rumilly ?

«Quand j’étais à Thonon-les- Bains, j’ai obtenu le concours de capitaine, puis je suis parti un an à l’École nationale supérieure des officiers de sapeurs-pompiers à Aix-en-Provence avant d’être nommé en centre de secours. Je suis donc rentré, et lorsque le capitaine Legrand a été nommé ailleurs, ma candidature était déjà prête. Je voulais absolument aller en centre de secours car c’est pour moi l’un des plus beaux emplois pour un officier de sapeurs-pompiers. Pourquoi ? Parce que c’est le commandement d’une unité opérationnelle, c’est côtoyer le terrain, c’est faire du management de proximité et c’est monter dans les camions. C’est être au coeur du métier, ce qui est extrêmement formateur. Et être dans un poste à responsabilités, c’est très stimulant».

Si vous deviez faire un bilan de vos deux premiers mois ici ?

«Je pourrais dire que ces deux premiers mois ont été positifs, intenses et porteurs au regard de la feuille de route que j’ai pour les temps à venir. Cela a confirmé l’idée que j’avais de Rumilly, à savoir que le territoire et la ville sont extrêmement dynamiques. Nous avons des projets et une relation de qualité avec les partenaires locaux. J’ai trouvé ce que j’étais venu chercher, tout comme j’ai trouvé des sapeurs-pompiers pleinement engagés pour leur territoire. Nous sommes 17 sapeurs-pompiers professionnels et 95 sapeurs-pompiers volontaires Même si elle n’est pas placée sous l’autorité du chef de centre, nous avons une très belle section de Jeunes sapeurs-pompiers qui compte une quarantaine de membres et nous avons aussi des anciens qui participent activement à nos évènements».

Quelques chiffres en matière d’interventions ?

«Nous couvrons un secteur de 18 communes, avec l’appui de deux centres de première intervention, à Hauteville-sur-Fier et Massingy, dont la mission est d’assurer du prompt secours. 85% de nos interventions sont du secours à la personne et les incendies représentent 5% de notre activité. En 2022, nous avons fait plus de 2100 interventions, ce qui sera dépassé cette année. A noter que depuis 1974, la courbe d’évolution de nos interventions est parfaitement symétrique avec celle de l’augmentation de la population. Hors interventions, les pompiers sont également présents sur le territoire, ils participent à des cérémonies et divers évènements comme le week-end dernier avec la Fête patronale et le Forum des associations. Nous faisons partie des acteurs locaux de la ville et nous sommes particulièrement bien intégrés. Cette proximité que l’on trouve à Rumilly n’est pas forcément possible dans les plus grandes villes, il faut la préserver».

Des projets dont vous souhaitez parler ? Des évènements à annoncer ?

«Ce que je peux dire, c’est que mes projets se portent sur comment faire pour absorber le flux d’interventions, en constante évolution, dans les années à venir ? Pour parler d’évènements, venez nombreux nous supporter au Cross départemental des sapeurs-pompiers qui se tiendra au plan d’eau de Rumilly le samedi 4 novembre. Et si j’avais un dernier mot à dire : Je sais l’attachement de la population à ses pompiers qui a le 18 pour réflexe, mais j’en profite pour dire que le 112 doit aussi devenir un réflexe».

Propos recueillis par Claire Castelar

Publicité

Lire aussi

Icone

Hebdo des Savoie

www.hebdo-des-savoie.fr

Ajouter à l'accueil