Un grand succès pour la balouria !

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Cette 45e balouria de Rumilly a eu énormément de succès, avec un grand soleil et beaucoup de chaleur exceptionnelle pour ce premier samedi du mois d’octobre.

A la plus grande satisfaction des Patoisants de l’Albanais, organisateur de cette manifestation qui met à l’honneur les vieux métiers, de nombreuses familles sont venues rendre visite à tous ces passeurs de mémoire et qui n’ont pas renâcler sur le travail tout l’après-midi pour montrer leur savoir-faire.

Effectivement, des passeurs de mémoire qui ont enseigné leurs gestes aux jeunes et aux enfants, avides d’apprendre tous ces métiers qui aujourd’hui sont pour beaucoup remplacés par la mécanisation.

Des exemples

Le «trosî» ou le parte-partout en français qui servaient à scier des rondins de bois, remplacé maintenant par la scie circulaire électrique.

La lessive bouillie sur le coin du fourneau dans la lessiveuse, aujourd’hui la machine à laver.

Le rouet pour filer la laine, actionné au pied par une pédale.

Les beignets cuits dans une poêle sur le fourneau à bois

Le cordier qui tourne plusieurs ficelles pour fabriquer une corde,

La batteuse… et tant d’autres.

Une exclusivité

Recette du vinaigre de cidre, que vous pourrez faire chez vous, (donnée ici en grande quantité, mais vous pouvez adapter à la contenance du récipient que vous choisirez).

Dans un récipient en grès, en inox ou en verre, mettre 10 litres d’eau, 5kgs de pommes coupées en morceaux, 200g de sucre, laisser fermenter quelques jours, filtrer et mettre en bouteilles à la fin de la fermentation. (Recette de l’association «Croisons et carmagnules»)

Des enfants, des jeunes se sont essayés avec grand plaisir aux divers métiers qui s’offraient ou en faisaient aussi la démonstration parce que ceux-ci ont déjà appris. Tout comme Pauline 15 ans, qui a crocheté, durant toute la fête pour démontrer son savoir-faire aux badauds.

Pendant que d’autres apprenaient à écrire à la plume, sur un vieux banc d’écolier, ou à faire une corde, des jeunes ont aussi donné la main pour fabriquer le «bidoyon».

La batteuse a égrené le blé, là-aussi, encore avec l’aide des jeunes, de même à la fabrication du boudin. Certains ont appris à moudre le café, en tournant la manivelle du moulin à café en bois de nos grand-mères.

Des litres de «bidoyon» sont sortis de quelques tonnes de pommes pressées. De très nombreux beignets ont été cuits sur la dizaine de fourneaux à bois alignés sous la grenette.

Les animaux étaient également à la fête, lapins, poules, moutons, deux vaches et leurs veaux ont apprécié les câlins des petits et des grands, de même que l’âne.

On pouvait aussi admirer le travail d’une brodeuse, d’une dentelière au fuseau, le rouet de Colette, le tourneur sur bois, Jeannot qui faisait ses «gonvî» (étui en bois, dans lequel on mettait l’eau pour baigner la pierre à aiguiser la faux), mais aussi les vanniers, et tant d’autres.

Il y avait aussi l’école avec le couple d’instituteurs, où on pouvait apprendre à écrire à la plume, comme avant, avec le véritable encrier.

Mr Christian Heison, maire de la ville de Rumilly, nous confiait être satisfait de voir une fois de plus, cette «balouria», qui est devenue «un rendez-vous incontournable de la ville de Rumilly, où des anciens qui viennent nous montrer tout leur art, et tout ce que comportait leur vie il y a quelques années… mais aussi beaucoup de jeunes qui viennent voir ce qu’était la vie il y a une cinquantaine d’années, pour comparer avec celle d’aujourd’hui et pour peut-être mieux se préparer à la vie de demain… C’est une organisation transgénérationnelle où les relais se passent entre les plus anciens et les plus petits, qui s’inspirent de cet ADN rural et savoyard.»

Christian Heison soulignait aussi ce passage de témoins, passage de valeurs, et mettait aussi en avant ce souhait qu’ont les gens, de rechercher leur histoire, ce savoir-faire extraordinaire, avec des choses qu’on ne sait plus faire aujourd’hui.

«…peut-être que cela pourrait donner envie aux jeunes, de se lancer dans un métier qu’ils découvrent aujourd’hui, ou un loisir… pour leur permettre de s’épanouir …»

Vous pourrez retrouver la prochaine Balouria, le 5 octobre 2024, dans le centre-ville de Rumilly.

Les Patoisants de l’Albanais sont toujours à la recherche de personnes qui auraient envie de montrer leur savoir-faire dans un métier «d’antan», et aussi pour chanter avec la chorale, des chants traditionnels en français et quelques-uns en patois savoyards.

Si vous êtes de ceux-là, vous pouvez écrire à : patoisantsalbanais@gmail.com

 

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