Vivre au présent !

Lecture 3 minute(s)

Je dois bien l’avouer, j’ai eu une scolarité plutôt moyenne, voire médiocre. Pas mauvaise élève, mais plutôt dans le dernier tiers de la classe, avec juste une petite moyenne pour ne pas redoubler. Je faisais partie de ces élèves qui, chaque trimestre, voient sur leur bulletin des mentions comme «Peut mieux faire».  Ce qui ne m’empêchait pas d’obtenir des encouragements régulièrement. Signe que, tout compte fait, je n’étais pas franchement mauvaise. Juste un peu en manque de motivation. 
C’est vrai, je n’avais pas vraiment la fibre scolaire. Et je pensais à bien d’autres choses que les règles de grammaire et autres théorème de Pythagore. Ce qui ne m’a pas empêchée de terminer un parcours scolaire, plutôt honorable et de mener des études supérieures assez efficaces.
Si je vous dis tout cela, ce n’est pas pour me mettre en  avant, ce n’est pas mon genre. Et, de toute façon, je n’ai pas à être vraiment fière de mes performances scolaires. C’est juste parce que, cette semaine, je me suis replongée dans le quotidien d’une petite collégienne. Et que j’en suis ressortie bien perplexe.
Samedi dernier, il y avait à la maison ma nièce, la fille de mon frère. Elle était là parce qu’on l’aime bien et parce que ses parents étaient invités je ne sais où. Bref ! 
Elle est restée tout le week-end. Et comme chez nous, la règle veut qu’on ne laisse pas trainer les devoirs scolaires, vacances ou pas, mes enfants s’y sont attelés. Et leur cousine aussi. 
A charge pour moi de surveiller leurs travaux et, éventuellement, leur donner un coup de main.
La petite – elle a quand même bientôt 14 ans et est entrée en troisième – avait une leçon de grammaire. Waouh ! J’ai dû lui faire réviser, et réciter, les différentes formes du présent de l’indicatif. Dans ma candeur d’adulte sortie depuis longtemps de ces tracasseries, je n’imaginais pas que cela put exister (du coup, je manie le subjonctif !).  J’ai donc appris qu’il y avait, à ma grande surprise, le présent d’énonciation (ou d’actualité), le présent d’ordre général, le présent de narration, le présent historique… Je dois bien dire que ça m’en a bouché un coin : je n’imaginais pas que le simple présent que j’utilise à longueur de journées pouvait refléter autant de facettes différentes. 
Tout cela n’aurait aucune importance si ma nièce avait un QI de génie. Ce n’est pas le cas : comme moi, elle brille souvent par une certaine médiocrité scolaire. Et la leçon a été pour le moins laborieuse, sans que je sache si, en fin de compte, elle en ait retenu quelque chose.
Et là, je me demande vraiment où on va, même si je suis admirative du travail qu’effectuent les enseignants. Pour quoi doit-on embrouiller l’esprit des jeunes collégiens avec des finasseries de ce type ? Nombre d’entre eux ont déjà du mal à aligner en bon ordre sujet, verbe et complément dans un style qui dépasse le SMS moyen. Alors, les formes du présent de l’indicatif…

Pour m’écrire, c’est sur ladymarianne74@orange.fr; ou sur facebook : @ladymarianne74

 

Publicité
Icone

Hebdo des Savoie

www.hebdo-des-savoie.fr

Ajouter à l'accueil