Le projet architectural de la maison de la culture présenté dans ses moindres détails
La future maison de la culture et des associations, baptisée L'Escale, prendra place en plein coeur d'Albens en 2026. D'un coût de 5,9 M€ HT, elle comprendra une médiathèque, un auditorium et un espace pour les associations. La municipalité et l'architecte Emmanuel Ritz ont présenté le projet à la population.
Quand une commune grandit, son offre de services doit suivre. La création d'une maison de la culture et des associations marque un grand pas dans la transformation d'Entrelacs et dans la constitution d'une nouvelle centralité, autour de l'église d'Albens. C'est précisément là que se trouvera L'Escale, l'acronyme pour Espace social culturel associatif et de loisirs d'Entrelacs, à l'horizon 2026.
Le projet suscite manifestement l'intérêt des habitants venus très nombreux à la réunion publique de présentation de l'équipement, spécifiquement dédiée au volet architectural. Les questions et réflexions n'ont pas manqué, sur le plan technique certes, mais surtout sur le stationnement, qui inquiète les riverains. D'autant plus que la construction du pôle culturel ne s'accompagne pas de la création d'un parking en sous-sol pour une question de coût. Le maire, Jean-François Braissand, s'est voulu rassurant, expliquant que la réorganisation des emplacements de stationnement permettrait de retrouver un nombre au moins équivalent à l'existant.
Un lieu grouillant de vie
Une bibliothèque trop exiguë, ne correspondant plus aux standards, et des associations à l'étroit elles aussi, logées dans des lieux énergivores, ont motivé le projet, comme l'a expliqué le maire. «La culture reste très concentrée sur Aix-les-Bains. Il manque un lieu de ce type sur le bassin nord-aixois», renchérit Camille Zeller, cheffe de projet Petites villes de demain. «L'équipement sera un outil de notre politique culturelle qui participera à l'identité de la commune», estime Gaëlle Gerbelot, adjointe à la vie associative et culturelle.
L'endroit a été présenté dans les moindres détails par le lauréat du concours d'architectes, le Chambérien Emmanuel Ritz. L'Ecale deviendra l'élément phare de la nouvelle centralité, qui a nécessité des acquisitions foncières. La déconstruction de plusieurs bâtiments devrait intervenir début 2024. L'architecte a dessiné les abords du futur pôle culturel pour l'inscrire dans son environnement. «Dans mon idée, L'Escale se positionne au Nord d'un mail piéton, passant à côté de l'église et reliant la mairie.»
M. Ritz a imaginé un endroit chaleureux, espace de rencontre grouillant de vie qu'il s'agit de montrer depuis l'extérieur grâce à de grandes baies vitrées. L'auvent de 6 mètres de large, épousant le pourtour de l'édifice, au-delà de son rôle purement protecteur, est propice aux échanges, au même titre que le jardin à l'arrière et le parvis à l'avant. Ce péristyle est porté par des poteaux fuselés en acier laqué cuivré donnant à l'ensemble «une élégance joyeuse et lumineuse». L'Escale se développe sur deux niveaux. Seul l'auditorium dépasse de la toiture plate enherbée. Son aspect est encore souligné par une conque en béton recouverte de panneaux photovoltaïques dont la production sera autoconsommée.
Un hall lumineux et chaleureux
A l'intérieur, un large hall d'une centaine de mètres-carrés et d'une hauteur sous plafond de 7 mètres fera le lien entre les trois espaces. A gauche et sur deux niveaux, une médiathèque de 500 m² ouverte cinq jours par semaine. Pour garantir un confort lumineux, chaque baie sera dotée d'une persienne verticale en acier. A droite, un auditorium de 290 places assises en gradins dotée d'un espace scénique de 100 m² pouvant accueillir 40 artistes dont l'entrée se fera par la rue du 8-Mai. «Nous avons travaillé le confort des sièges, la lumière et l'acoustique. Des murs en bois composés de panneaux perforés bougeront telles des vagues pour une réverbération du son optimale.»
Dans le hall, sous les gradins, l'espace restant fera office de lieu d'exposition. Les associations trouveront toute leur place au fond à droite et sur deux niveaux. Seront construits des bureaux pour L'Atelier des arts et Kronos, un espace de stockage, 100 m² dédiés à la danse, trois salles de musique insonorisées de 19 m² et une salle de travaux manuels de 30 m². L'étage sera desservi par un ascenseur et par un escalier en vis de 4 mètres de diamètre. Un deuxième petit hall loin du tumulte prendra la forme d'une mezzanine portée par une poutre percée de trous afin que les plus petits puissent observer à leur guise.
Côté matériaux, le choix s'est porté sur le béton brut, le verre, le bois au mur et au plafond, le métal, le lin ou le caoutchouc.
Trop coûteux en fonctionnement, le raccordement à une chaudière bois a été abandonné au profit d'un chauffage au gaz, sans doute couplé à une pompe à chaleur.
L'équipement devrait ouvrir début 2026, si le calendrier est respecté. Des fouilles préventives doivent être menées en février 2024 et les travaux devraient pouvoir commencer durant l'été.
Montant de l'opération : 5,9 M€ HT dont 4,6 M€ de travaux et 1,3 M€ de frais annexes. Sont espérés 4,2 M€ de subventions de l'Europe, de l'Etat, de la Région, du Département et de la Drac.