Une journée dédiée à la qualité de vie au travail des exploitants et salariés agricoles

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L'Agro Tour est une animation développée par l'Anact (Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail) pour encourager à penser «qualité de vie au travail» et «performance». Depuis 2022, grâce à un partenariat privilégié avec la MSA (Mutuelle Sociale Agricole), l'Agro Tour cible plus particulièrement les exploitations et les entreprises agricoles.

Mardi 12 décembre, une des étapes d'Agro Tour 2023 était organisée en Haute-Savoie par l'Aract Auvergne Rhône-Alpes, le Service de remplacement 74 (SR74) et la MSA Alpes du Nord. Cette journée s’est déroulée à Vallières-sur-Fier, à l’EARL de Jussy, avec pour thème «organiser l'imprévu avec le service de remplacement ou comment améliorer la qualité de vie au travail des exploitants et des salariés agricoles».

Dominique Barrioz, gérant de l’EARL de Jussy et adhérent du SR74, a accueilli cette étape Agro Tour sur son exploitation d’élevage laitier. Cet exploitant a régulièrement recours à des salariés du SR74 qui viennent le remplacer en cas d’absence prévue (congé) ou imprévue (accident, arrêt maladie).

Au programme de la journée : visite de l’exploitation, partage d’expériences, échanges de pratiques, témoignages des différents acteurs et table ronde «La qualité de vie des exploitants et des salariés agricoles, comment faire ?».

Oser se faire remplacer pour se soigner, se former ou se reposer

Oser se faire remplacer pour se soigner, se former ou se reposer... Pas facile pour un exploitant agricole. Une absence, qu’elle soit prévue ou imprévue, désorganise la vie d’une exploitation. Créé en 1981, le Service de remplacement 74 répond à ce besoin «en permettant aux exploitants de bénéficier de remplaçants formés et compétents en cas d’absence» explique Hervé Garcin, président du Service de remplacement de Haute-Savoie. Être salarié remplaçant, c’est exercer un métier varié et avec une organisation du travail spécifique, en lien à ce besoin de remplacements prévus ou imprévus. Cependant, les employeurs de la production agricole et notamment l’élevage peinent aujourd’hui à attirer des salariés et à les garder. Les salariés, quant à eux, peuvent être amenés à quitter l’agriculture en raison de conditions de travail trop difficiles. C’est autour de cette problématique rencontrée par le Service de remplacement 74 que s’est construit un projet visant à identifier ce qui, dans la qualité de vie au travail, pouvait agir sur l’attractivité des métiers de remplaçant et d’éleveur. Ce projet a été initié en 2020 dans le cadre d’un appel à projets de l’ANACT, porté par le Service de remplacement 74, en partenariat avec la MSA Alpes du Nord, le cabinet Ergos ergonomie et Valérie Binder, consultante en pratiques sociales.

«7 500 à 8 000 journées de remplacement sont effectuées par an»

En Haute-Savoie, le Service de remplacement compte 670 adhérents (dont 25% d’adhérentes). Selon Hervé Garcin, «7 500 à 8 000 journées de remplacement sont effectuées par an». L’essentiel de l’activité concerne le remplacement des accidents et maladies (30%), des congés (30%) et des congés maternité/paternité (21%). 130 agents de remplacement tournent dans l’année soit 31 équivalents temps plein (dont 20% en CDI). «Le Service de remplacement du département est divisé en 5 secteurs qui ont chacun leur conseil d’administration et leur équipe de salariés».

Baptiste, 28 ans, salarié dans le secteur «Albanais et lac d’Annecy» depuis plus de 4 ans, explique que les durées de remplacement sont variables, d’une journée à plusieurs mois. Cet agent de remplacement est spécialisé dans les bovins, ovins, caprins et la transformation fromagère. «Ce qui me plaît, c’est la diversité des exploitations qui se présentent, on apprend beaucoup, il y a mille façons de faire, c’est très enrichissant».

Chloé, 21 ans, spécialisée en vaches laitières, est la plus jeune salariée du secteur. Elle est devenue agent de remplacement il y a deux ans, à sa sortie d’école : «Comme je veux m’installer par la suite, cela me permet de voir toutes les manières de faire, ce qui me convient et ce qui ne me convient pas. J’aime aussi l’idée de rendre service aux agriculteurs, qu’ils puissent se libérer de toute la charge de travail qu’ils ont sur leur exploitation ».

 

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