L’extension de Savoie Technolac pose question

Grand Lac devait émettre des observations sur l'extension de Savoie Technolac dans le cadre de la procédure d'évaluation environnementale. Pour certains élus, il faut d'abord densifier l'existant et garder une place pour l'agriculture.

L'extension de Savoie Technolac sur plus de 21 hectares ne va pas forcément de soi pour certains élus, associations et habitants, à l'heure de la réduction drastique de la consommation de foncier, de la préservation de la biodiversité et des terres agricoles.

Lors du dernier conseil communautaire, le 30 janvier, les élus ont été consultés dans le cadre de la procédure d'évaluation environnementale du projet de création de la Zac 3. Cette extension concerne une surface de 21,5 hectares (dont 10 ha urbanisés), s'étendant uniquement sur La Motte-Servolex, dans la continuité des deux autres Zac, pour y accueillir des PME spécialisées dans les énergies et l'innovation, tout en réservant un espace à la biodiversité et au paysage.

Nicolas Mercat, maire du Bourget-du-Lac, directement intéressé, Savoie Technolac se trouvant pour partie sur sa commune, estime que la densification des deux autres Zac, en particulier la première, est la priorité, non l'extension de la zone. « Cela va complètement dans le sens du livre blanc écrit par Chambéry Grand Lac Economie (qui gère les zones d'activités, NDLR) », estime l'élu.

Quel que soit le scénario, extension ou densification, M. Mercat pointe une difficulté de mobilité et plaide pour la réalisation d'une voie en site propre reliant d'un côté Viviers-du-Lac et de l'autre Villarcher.

Un autre point pourrait poser problème selon lui : la gestion des eaux usées et ses conséquences sur la station d'épuration du Bourget-du-Lac « avec potentiellement des effets de seuil qui déclencheraient des investissements considérables pour Grand Lac ».

Une pépinière d'entreprises agricoles à la place ?

Conscient de la nécessité de proposer, toutefois, des solutions aux entreprises présentes sur Savoie Technolac désireuses de s'agrandir, comme Atawey, Nicolas Mercat suggère de se pencher sur le nord de la Zac 3 uniquement, « permettant d'éviter de tout faire partir très vite ».

La place de l'agriculture au sein de cette Zac 3 a aussi été questionnée, avec en ligne de mire la création du collectif « Pour un projet agricole à Technolac ». Ces terres étant, par ailleurs, particulièrement riches en nutriments du fait de leur proximité avec le lac du Bourget. « Le sujet de l'agriculture urbaine dans les Zac a été déjà abordé pour le PAE des Sources, à Grésy-sur-Aix. C'est le minimum que d'implanter un semblant d'agriculture urbaine. Pour autant, je ne peux que déplorer que des terrains rares, bien situés, soient urbanisés », considère la maire de La Biolle, Julie Novelli.

Le conseiller d'opposition, Daniel Carde, trouve important de réserver une partie suffisante à l'agriculture, « sachant qu'on est très loin de la résilience alimentaire sur notre territoire ».

Nicolas Mercat soumet l'idée de retarder au maximum la consommation de ces terrains et d'y installer des pépinières d'entreprises agricoles, spécialisées dans le maraîchage, permettant aux élèves sortant du lycée agricole de se faire la main avant de monter leur exploitation.