«Nous souhaitons clarifier notre position par rapport à Christian Heison »
Les quatre élus de l’opposition, issus de l’ancien groupe majoritaire «Rumilly, un avenir en commun» qui a perdu les élections en novembre 2023, ont annoncé «se désolidariser» de Christian Heison suite à ses récentes déclarations dans les médias et sur les réseaux sociaux. Ils font également le point sur leur positionnement vis-à-vis de la nouvelle majorité et sur leur vision de l'opposition.
«Nous sommes totalement indépendants»
Miguel Monteiro-Braz, chef de file de la minorité actuelle, Eddie Turk-Savigny, Monique Bonansea et Ingrid Chal ont pris la parole lors d’une conférence de presse le 12 février : «Nous souhaitons clarifier notre position par rapport à Christian Heison. Nous ne travaillons plus avec lui. Ses interventions publiques sont une démarche personnelle, il dit et défend ce qu’il veut, mais cela ne nous concerne pas. Nous sommes totalement indépendants». Les quatre élus vont jusqu’à employer le mot «émancipation» pour affirmer leur volonté de se s’affranchir de leur ancien leader et ancien maire de Rumilly (juillet 2020-novembre 2023).
«Aujourd’hui on s’appelle «Rumilly un avenir en commun», demain on ne sait pas encore»
«Désormais nous n’allons plus défendre la liste de Christian Heison mais le projet d’équipe que nous avions en 2020». Leur objectif : rencontrer tous les gens qui faisaient partie de leurs listes en 2020 et 2023 «pour connaître leur position par rapport à notre groupe qui se désolidarise de Christian Heison. Cela nous permettra de reconstituer une équipe a minima sans qu’elle s’identifie à lui». Les quatre élus de l’opposition décrivent leur groupe actuel comme «une bonne petite équipe qui s’entend bien, où chacun peut donner son avis et où personne n’a une influence sur l’autre». Le leader Miguel Monteiro-Braz ajoute : « Aujourd’hui on s’appelle «Rumilly un avenir en commun», demain on ne sait pas encore» et précise : «nous sommes obligés de garder cette identité mais demain (élections municipales de 2026, NDLR), nous pourrons nous appeler autrement».
«Nous revendiquons notre position d’opposants»
Concernant leur nouvelle posture au sein du conseil municipal, les colistiers sont unanimes : «nous revendiquons notre position d’opposants et souhaitons que cela soit clairement affiché. Cela ne veut pas dire que nous allons nous opposer sur tout bêtement, pour le plaisir de s’opposer». Au sujet de l’équipe majoritaire, les élus de la minorité constatent : «à ce jour, il n’y a pas grand-chose de neuf, ils sont dans la continuité de ce que nous avons fait, ils reprennent énormément de choses que nous avions mises en place», reconnaissant que «certes, il y a les comités de quartier et le conseil des sages, mais nous attendons de voir ce qui va en sortir. Les comités de quartiers, c’est une super idée mais c’est un projet de quand on a un mandat de six ans, pas de deux ans et demi».
«Ces abandon ou révision de projets, combien cela va coûter ?»
Ils déplorent l’arrêt du projet de parking silo secteur Salteur : «Nous regrettons qu’ils aient renoncé à ce projet attendu par beaucoup de Rumilliens, surtout les commerçants, et sans concertation de la population», affirmant que «ce parking, nous allons le défendre bec et ongles : si on veut sauver le commerce aujourd’hui, c’est en attirant les gens sur un parking au centre-ville». Les quatre colistiers évoquent aussi la révision du projet de centre aquatique : «S’ils changent le lieu, cela va forcément retarder. On n’aura pas une piscine avant 2035. C’est certes un projet intercommunal, mais c’est quand même aussi pour les habitants de Rumilly. Il ne faut pas se leurrer, cette décision, ce sont les nouveaux élus rumilliens de la majorité qui ont imposé leur volonté». Leur questionnement : «Ces abandon ou révision de projets, combien cela va coûter ?».
«Les changements promis, nous les attendons très rapidement»
Ils se disent inquiets : «Il y a plein d’inconnues. Ils veulent faire un parking autrement mais comment ? Quand ?» et impatients : «Les changements promis, nous les attendons très rapidement. Pour l’instant nous sommes un peu sur notre faim. A un moment, il faut réaliser les choses, qu’elles soient petites ou grosses. Plus on attend, plus ça coûte cher. Arrêtons d’attendre». Ils s’interrogent également sur certains dossiers «dont on n’entend plus parler», comme ««Rumilly Services Publics 2025» qui avait pour objectif de réorganiser les services municipaux afin de faire des économies de fonctionnement», ou encore «le Schéma directeur immobilier» (qui visait à optimiser la gestion du patrimoine bâti, NDLR). «Il faut faire des économies mais il faut qu’ils nous prouvent où est-ce qu’ils vont les faire». Leur conclusion : «Nous serons vigilants sur ce qui va se faire et pas se faire, il y a des choses que nous voterons en conseil car issues de notre travail, en essayant d’être justes et de ne pas être dans l’opposition absolue. Mais une chose est sûre, nous n’avons pas le même projet».