C’était la fête des 100 ans de l’institution !

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Samedi 6 avril, tous les anciens et actuels élèves, avec leurs parents, ainsi que les enseignants fêtaient l’anniversaire de l’établissement, qui aujourd’hui reçoit 1 240 élèves du CM2 au BTS.

Alexandra Gruffat, directrice de l’école élémentaire, ouvrait les festivités par des remerciements à tous les élus représentants toutes les institutions liées à l’établissement : la Région, le Conseil départemental, la municipalité, ainsi que les représentants de l'enseignement catholique. Tous les bénévoles qui ont organisé cette journée et en particulier Michel Chardin et Jacques Chevalier étaient également remerciés de même que Paul Masson à l'initiative de la mise en place de cette fête.

Le projet était lancé en 1923, et la mission n'a pas changé : transmettre aux plus jeunes des devoirs, des aptitudes, des compétences, mais aussi une histoire avec également des valeurs et donner à chacun les moyens de développer ses talents pour aller sur son propre chemin d'excellence.

«Quels que soient les souvenirs que chacun porte en lui, les années passées dans notre établissement laissent une trace du plus grand et chaque enfant…a laissé un peu de mémoire. C'est un peu notre maison, l'école, car l'avenir peut parfois nous paraître incertain, mais nous gardons comme objectif notre mission première qui, est de former, d'éduquer et d'instruire les adultes de demain.»

Paul Basson, directeur de l’Union départementale des organismes de gestion de l’enseignement catholique, évoquait sa joie et la responsabilité d’avoir accompagné dans sa croissance «ces vénérables murs centenaires»

«Ce siècle de présence dans notre ville, témoignage de l'enseignement catholique a accompagné la formation d'une bonne partie de sa population et de ses élites… Ce sont des bâtiments séculaires dont la masse harmonieuse ne peut échapper à la vue de quelqu'un qui arrive en plongée.» Il soulignait l’importance de cet établissement catholique qui contribue à la formation des hommes et des femmes de demain, «et qui ne peut être qu'un lieu d'espérance».

Jacques Chevallier, ancien directeur, se disait honoré et avec un immense plaisir de pouvoir prendre la parole, pour évoquer quelques moments de cette belle institution.

Il évoquait trois dates où «la volonté et la ténacité des acteurs ont eu raison des contraintes et de la résignation. Fondé en 1680 par Jean-Baptiste De La Salle, la congrégation des Frères des écoles chrétiennes est vouée à l'enseignement et à la formation des jeunes en particulier des plus défavorisés au cours des siècles. Ils remplissent pleinement cette mission envers et contre les vicissitudes de la vie politique. Reconnus et promus par certains pouvoirs, éliminés et torturés en période révolutionnaire, puis à nouveau reconnus ils sont présents à Rumilly jusqu'en 1904, date à laquelle le gouvernement anticlérical interdit à toute congrégation d'enseigner.»

C’est en fait grâce à la volonté et la ténacité du curé de Rumilly l'abbé Jouty et la baronne Démotz de la salle en 1917 que la décision d'ouvrir à nouveau une école libre est prise. Et cela se concrétise au terme d'une construction d'un bâtiment le 22 octobre 1923. Et, jusqu'à la 2nde guerre mondiale, l'école progresse rapidement en effectif, et avec quatre classes où se maintiennent environ 90 élèves.

Puis le frère Maniglier entreprend l'ouverture d'un cours complémentaire avec quelques élèves seulement à chaque niveau.

En 1951, le frère Joseph Panisset prend la direction l'école qui compte 91 élèves en 4 classes et le cours complémentaire 30 élèves en 2 classes mais sur 4 niveaux.

C'est alors que l'école Démotz est transférée dans les locaux actuels du collège Sainte-Marie. C’est en 1969 qu’arrive la mixité avec l'école Jeanne d'Arc.

je prends mes fonctions en septembre 83, avec une équipe jeune et volontaire désireuse de réussir et de faire réussir. Le dynamisme est là. Et les effets seront vite visibles après le refus de l'administration d'attribuer un lycée public à Rumilly. Alors en 1988, «nous nous lançons dans le projet audacieux de redonner un lycée à l'enseignement catholique… avec ténacité, mais aussi l'engagement de l'organisme de gestion et les soutiens des instances locales, départementales et nationales, de l'enseignement catholique, le soutien de nombreux élus à tous les niveaux et celui des familles, jusqu'à une grande manifestation place de la mairie pour aider la réflexion du recteur.»

Christian Dulac, maire de Rumilly, disait pour sa part avoir un réel plaisir à se retrouver «parmi vous pour fêter le centenaire de votre institution… si je parle d'institution c'est parce que vous avez su au fil de ses nombreuses années faire évoluer votre établissement et ce malgré les incertitudes de l'histoire. Depuis 1923, ce lieu de vie a accueilli de nombreux élèves qui sont venus apprendre, vivre en communauté. L'école est un lieu d'apprentissage qui nous ouvre les portes de l'avenir… Cette école nous propulse dans la vie active et fait de nous ce que nous sommes aujourd'hui. L'école est une richesse qui contribue à la construction de notre vie… En effet, depuis de très nombreuses années ce groupe scolaire a formé avec succès beaucoup d'élèves qui ont réussi à faire des carrières exemplaires donnant une renommée incontestable à votre établissement comment ne pas être fier de ce travail accompli…

La ville de Rumilly que je représente vous remercie ! Vous avez su conserver ce patrimoine magnifique qui reflète l'histoire de notre ville, vous avez su moderniser ces bâtiments sans détruire leur architecture ancienne, vous avez su intégrer l'avenir dans le passé.»

Nicolas Truffet, adjoint chargé du patrimoine et de la culture : «c'est la richesse de notre pays d'avoir le choix en termes d'éducation avec l'enseignement libre… bravo pour ce combat que vous avez mené, bravo pour les jeunes. Les élèves qui ont bénéficié de son enseignement, Démotz de la Salle incarne une histoire de famille, car bon nombre ont usét les bancs de l'établissement de père en fils, puis de mère en fille… Je viens de signer un nouveau projet de convention entre la direction des affaires culturelles et votre établissement concernant la classe théâtre. Je pense au voyage et je pense à tout ce que à quoi les équipes de l'établissement imaginent pour toujours mieux préparer nos jeunes à un avenir, malheureusement toujours plus incertain.»

Daniel Déplante, accompagné de Fabienne Duliège, conseillers départementaux, «… célébrer un centenaire d'un établissement, ce n’est pas courant. Je pense qu'il faut qu'on mesure tous, la chance qu'on a d'être ici aujourd'hui pour cet événement extrêmement particulier. Le groupe scolaire Démotz de La Salle… c'est une institution bien ancrée dans le territoire local qui vient effectivement compléter l'offre publique.» Il rappelait que le département accompagne principalement, les collèges publics. «On construit des collèges, on les entretient, on finance le fonctionnement mais aussi on participe à la construction et la rénovation des collèges privés.»

Sylviane Roupioz, conseillère régionale, ajoutait pour sa part : «Vous êtes une autre alternative à l'école de la République, à l’école publique et vous y ajoutez des valeurs qui permettent aux élèves qui sortent de vos établissements d'être des citoyens… (Quand on apprend aux gens à bien se comporter, à ne pas être violent), dans le contexte national d'aujourd'hui où des questions graves se posent sur la sécurité des établissements…» Tout en rappelant que le président de région Laurent Wauquiez est un ardent défenseur de l'école privée, elle mettait en avant l’engagement de la Région sur la sécurité dans les établissements.

Véronique Riotton, députée, rencontre les élèves, les enseignants à l'assemblée et «nous avons pu témoigner du travail d'ouverture pour faire de vos élèves des citoyens de demain et évidemment je voudrais saluer le travail qui a été fait… la construction de ces personnes qui sont vos élèves… Dans le cadre de ma mission : vous représenter à l'assemblée, je préside la délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes. J'ai bien entendu dans l'histoire de cet établissement, que la mixité intervient en 69. Je voudrais témoigner qu’aujourd’hui la façon dont l'éducation se fait dans la mixité, permet évidemment de développer ces valeurs de parité, et permet la place des femmes dans la société de façon importante.»

Marc Héritier, directeur diocésain : représentait l’évêque, Mgr Le Saux avec le père Emmanuel Blanc qui a présidé le temps de célébration.

Il soulignait «l'importance de ce temps d'anniversaire, l'engagement et de la générosité qui ont été à l'origine de cet établissement… Cet engagement a été aussi celui des prêtres, religieux et religieuses qui ont été enseignants et éducateurs… Les temps ont changé mais nos racines reposent toujours sur ce terreau. Il remerciait les acteurs d'aujourd’hui, non seulement ceux qui ont rendu possible cette journée et qui oeuvrent depuis de nombreux mois à sa réussite, mais aussi remercier ceux qui ont pris le relais des fondateurs. C'est important, pour savoir où l'on va, de savoir d’où on vient ! Nous venons de ces valeurs d'engagement, de générosité, de dynamisme et de richesse humaine partagée, de soutien et d'attention. Ce sont celles qui fondent notre mission éducative c'est ce qui continue à tracer ce beau chemin d'avenir… C'est ainsi que l'établissement répondra toujours aux attentes des générations de demain et aux milliers d'élèves et de familles qui continueront à franchir ces portes. Bon anniversaire et longue vie à Démotz de la Salle.

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«Ce gamin du CP en 1940 dont certains camarades venaient En Savoie avec un cartable en bois sur les épaules rencontre avec le gamin d'aujourd'hui sa tablette sous le bras et le pouce sur son smartphone.» comme l’a cité Mr Jacques Chevallier.

 

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