Un pas vers la paix

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Journal du Commerce du 24/11/18
Des Rumilliens au feu 

Nous sommes heureux de publier les belles citations suivantes obtenues par nos compatriotes aux armées :
Compagnie 7/52 du génie sous le commandement du capitaine Bruyère de Rumilly.
Partie superbement à l'assaut le 18 juillet avec les premières vagues d'infanterie, pour lesquelles elle a lancé, sous le feu des mitrailleuses, des passerelles rapides, s'est ensuite consacrée avec acharnement, de jour et de nuit, au rétablissement des voies de communication, construisant en particulier des ponceaux qui ont rendu les plus grands services, à proximité immédiate de l'ennemi.
Vient encore de s'affirmer comme une unité de premier ordre, par l'ardeur et la ténacité dont elle a fait preuve dans le dégagement extrêmement rapide des voies de communication immédiatement en arrière de tous premiers éléments d'infanterie.
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Notre jeune compatriote Maurice Jacquier, fils du regretté M. Michel Jacquier, engagé volontaire le 2 août 1914, vient d'être promu sous-lieutenant à l'armée d'Orient, sa belle conduite le 27 mai dernier, lui avait mérité à l'ordre de la division la citation suivante :
Le maréchal des logis Maurice Jacquier du ...e d'artillerie, sous-officier plein d'allant, a réussi à sauver sa pièce, malgré le feu violent de mousqueterie et d'artillerie auquel elle était soumise, a donné constamment à tous l'exemple de l'énergie et du courage.
Son frère Louis Jacquier, engagé volontaire a lui aussi mérité la croix de guerre avec la citation suivante :
Maréchal des logis du ...e d'artillerie lourde, de la classe 18. Excellent chef de pièce, gardant un calme absolu devant le danger : le 23 septembre 1918 s'est courageusement porté au secours de son capitaine et d'un maréchal des logis tués sur la position, a organisé avec le plus grand sang-froid leur transport et les secours aux blessés.
Le frère aîné de ces deux vaillants soldats, Jacques Jacquier avocat, part en novembre 1914, nommé sous-lieutenant le 22 mai 1915, a été tué le 16 juin 1915 en Artois, il avait été cité à l'ordre de l'armée dans les termes suivants :
Le sous-lieutenant Jacques Jacquier du ...e régiment d'infanterie s'est élancé à l'assaut des tranchées allemandes sous un feu des plus violents, a été tué en arrivant au parapet allemand.
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Notre ami Henri Folliet, fils de Mme veuve Folliet, a été cité dans les termes suivants :
Au front depuis le 4 août 1914 où il servait dans une compagnie de génie divisionnaire, a toujours fait preuve du plus grand courage et du plus grand sans-froid, s'est distingué à plusieurs reprises, notamment le 18 août 1914 à Villé où, cerné par l'ennemi a réussi à sauver son chef de section grièvement blessé malgré le feu violent de l'ennemi.
Depuis son passage à la batterie a pris part aux grandes offensives de la Somme, de l'Aisne, de Verdun, de Champagne et de l'Isonzo (Italie). A toujours rempli les missions qui lui ont été confiées avec le plus grand zèle et le plus grand dévouement.
Nous adressons à tous nos chaleureuses félicitations.
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AVIS – En vue de former une musique et une batterie pour rehausser l'éclat des fêtes qui seront organisées à l'occasion de la signature du Traité de Paix, les musiciens, tambours et clairons de Rumilly, sont invités à assister à la réunion préparatoire qui aura lieu dans une des salles de la Mairie le lundi 25 courant à 8h du soir.

 

1er novembre 1917
Un monument provisoire

«L'autorité militaire a fait édifier au cimetière de Rumilly un monument à la mémoire des soldats morts pour la patrie. C'est une obélisque de cinq mètres de haut, imitation marbre blanc, portant sur son socle une palme d'or et au travers, sur une guirlande en relief, la devise bien française de la ville : «Quand même ». Sur la face principale, au-dessus de l'inscription « Aux Morts pour la Patrie », une superbe croix de guerre, surmontée d'une croix romaine, évoque le souvenir des actes de courage de ces héros tombés pour la France. Tout en haut, bien campé, fièrement, se dresse le coq gaulois relevé d'or. Le monument se détache sur un fond de verdure, surmonté d'écussons tricolores, de couronnes et de fleurs pieusement déposées. A la base, des obus de gros calibres, reliés par une guirlande, rendant l'ensemble plus imposant. Les tombes des militaires morts pour la patrie avaient été particulièrement soignées, dotées de fleurs et de couronnes ornées de rubans aux couleurs nationales.
La garnison, clairons en tête, s'est rendue à la nécropole pour y saluer ses frères d'armes tombés au champ d'honneur. M. le lieutenant Chevalier, commandant d'armes, a fait revivre dans la troupe placée sous ses ordres la beauté du sacrifice de ceux qui ont tout donné à la Mère Patrie... ».
La liste fatale comprenait 117 noms, dont 97 tombés au champ d'honneur ou morts des suites de leurs blessures, et 20 disparus.

Le monument sera détruit en1928.
M. Bouvet - Tome III

 

11 novembre 2018
Un pas vers la paix et la fraternité

11 novembre 1918 ! Ce jour-là marquait la fin d’une guerre dont les pays d’Europe supporteront les séquelles durant des décennies. Un jour béni pour les combattants et leurs familles. Mais aussi le point de départ d’un « après-guerre » que les générations suivantes  qualifieront de « revanchard », qui voudra mettre au pli une Allemagne que les alliés de l’époque souhaitaient exsangue. 
Et qui aura des répercussions que personne n’aurait alors imaginées.
Alors faut-il, vraiment commémorer le centenaire de ce jour ? Même si personne ne doit oublier le sacrifice des « poilus » qui ont laissé, dans les tranchées et sur les champs de bataille, leurs jeunes vies.
Assurément oui ! Pas pour entretenir une rivalité entre les pays et cultiver les rancœurs. Mais au contraire pour développer des relations d’amitié, de fraternité entre les peuples. Pour que jamais plus une telle tuerie ne se renouvelle.
C’est dire que la présence, aux côtés des élus et autres personnalités devant le Monument aux Morts, des jeunes européens, a quelque chose à la fois de grandiose et de merveilleux. Parce que l’implication des jeunes – français, allemands ou italiens – lors des célébrations du centenaire de l’Armistice de 1918, c’est ouvrir un avenir de paix.
Le travail du Comité de Jumelage, à Rumilly, aura été déterminant pour que passe le message auprès des jeunes comme de leurs ainés. De nombreux collégiens et lycéens se mobilisent cette fin de semaine pour célébrer la paix en reconnaissance des sacrifices de leurs aïeux. Dès ce vendredi, ils installeront une vaste exposition de leurs travaux de recherche en plein air dans les rues de Rumilly. Dans les vitrines de la rue Montpelaz, et sur les trottoirs de la Place Stalingrad et de la Place d’Armes. 
Samedi soir, une grande soirée rassemblera les jeunes et leurs familles au Quai des Arts. Au programme, textes, musique, chants, etc. Avec la participation d’une quinzaine d’élèves de la Theodor Litt Schule de Michelstadt, arrivés ce mercredi soir en compagnie de quatre accompagnateurs et des musiciens du Big Band du lycée de la ville jumelle. 
Et dimanche, autour du Monument aux Morts, ils seront rassemblés pour une cérémonie qui sera placée sous le signe de la fraternité. Et si les nouveaux amis italiens de Maglie (qui signeront dans une semaine la charte de jumelage avec Rumilly) ne pourront pas être physiquement présents, ils seront là par le cœur. 
Avec les jeunes, le maire de Michelstadt sera aux côtés de son homologue rumillien, en compagnie du Président du Conseil municipal de la ville allemande, de son ancien maire, et des élus rumilliens.
Pour célébrer la paix entre les peuples.

RC

 

Autour de cette commémoration

Au cœur de la Première Guerre Mondiale, une fois les hommes partis au front, des milliers de femmes prennent le chemin des usines d’armement. On les appelle les obusettes ou les filles aux mains jaunes car la manipulation quotidienne des substances explosives colore leurs mains et leurs cheveux de manière indélébile.
Julie, Rose, Jeanne et Louise, quatre femmes de générations et de conditions différentes, témoignent par leur « petite histoire » de la grande Histoire, ce moment charnière qui fait basculer notre monde dans la modernité. Elles expérimentent tout à la fois les conditions inhumaines d’un travail extrêmement dangereux et une libération des corps, de la parole et de la pensée. Un début d’émancipation féminine…
Un spectacle interprété par un fabuleux quatuor franco-belge, à voir de toute urgence.
Mercredi 14 novembre à 20h30
Quai des Arts
Tarifs : 18€ I 10€

 

Atelier créatif «Nénette et Rintintin»

Dans le cadre de la commémoration du centenaire de l’armistice de la première guerre mondiale, le musée Notre Histoire vous propose un atelier créatif autour d’un porte-bonheur envoyé aux poilus.
C’est durant le conflit de 14-18 que les poupées Nénette et Rintintin vont être envoyées au front afin de soutenir les poilus, en tant que porte-bonheur contre les obus. 
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, Nénette est le garçon et Rintintin la fille !
Ces poupées de laine, faciles à confectionner, étaient le plus souvent réalisées par des enfants, mais aussi des femmes et des marraines de guerre. Les poilus les accrochaient à leur uniforme ou tout simplement à leur barda, voire même au fond de leur poche.
Le musée Notre Histoire invite chaque participant à réaliser une poupée porte-bonheur.
Mercredi 14 novembre à 14h30.
A partir de 6 ans. Durée 1h. Tarifs : 3,50€. Les places étant limitées, il est conseillé de réserver auprès du musée Notre Histoire.

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Hebdo des Savoie

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