Police pluri-communale entre les deux Seyssel : «Un moment historique»
Lundi 29 avril, les maires de Seyssel Haute-Savoie et Seyssel Ain ont signé une convention pour la création d’une police pluri-communale, qui permet de mutualiser des services de police municipale, en présence d’élus des deux communes et de la députée Virginie Duby-Muller. Cette signature, dont l’aboutissement n’a pas été de tout repos, a scellé l’union entre ces deux communes dans une même police de proximité.
«Il n’y a plus de villes tranquilles»
Gérard Lambert, maire de Seyssel 74, a décrit «un moment historique pour ces deux communes qui ont été pendant 18 siècles une seule entité, alors commencer à fédérer à travers une police cela nous semblait être une évidence». Pour l’élu haut-savoyard, cette signature effectuée au milieu du vieux pont «qui est un vrai trait d’union entre nos deux communes » a tout d’un symbole. Son homologue aindinois, Michel Botteri, s’est lui aussi réjoui d’un tel rapprochement au service des habitants pour leur sécurité : «Cette police municipale, il y a quelques années, on ne l’aurait pas imaginée. C’est une attente de la population car il n’y a plus de villes tranquilles. Et compte-tenu que l’Etat nous abandonne sur ces postes de sécurité, nous avons pris le taureau par les cornes, cela va nous coûter un peu mais ce n’est pas grave, je pense que c’est de l’argent très bien placé».
«Il a fallu remonter jusqu’au ministre Gérald Darmanin»
Pour arriver à cette signature, deux années de discussions et de contraintes administratives auront été nécessaires, comme l’explique le premier adjoint Gilles Callet, initiateur du projet : «Là où nous sommes fiers aujourd’hui, c’est qu’il s’agit d’une police pluri-communale sur deux départements différents. Il a fallu remonter jusqu’au ministre Gérald Darmanin pour avoir les autorisations, grâce à l’intervention de notre députée Virginie Duby-Muller». Gérard Lambert complète : «Quand Gilles a proposé ce projet à la préfecture, cela a été un rejet de premier abord car faire une police sur deux départements n’était pas concevable. Etant dans une même communauté de communes (Usses et Rhône, NDLR), nous avons trouvé cela aberrant».
«La population fait des allers-retours et la délinquance aussi»
Virginie Duby-Miller a salué «une initiative originale» et confirmé que «c’est compliqué quand on dépasse les limites administratives. Mais vous êtes ici dans un bassin de vie commun, la population fait des allers-retours et la délinquance aussi. A ce titre, il paraissait évident que vous puissiez travailler en bonne intelligence ensemble ». La députée a évoqué «des questions de sécurité essentielles pour la population et qui vous préoccupent aussi, en sachant qu’on constate de plus en plus de délinquance et d’actes d’incivilité dans les zones rurales», soulignant que «ces policiers municipaux viennent en renfort de notre gendarmerie (brigade de Seyssel - communauté de brigades Seyssel Frangy, NDLR), d’autant plus que vous avez de la vidéoprotection, outil extrêmement important pour permettre à certaines enquêtes d’aboutir très vite».
A ce jour, un agent a été recruté, l’objectif étant d’en embaucher un deuxième pour permettre des missions en binôme.
«C’est la proximité avec les habitants qui prime»
David Michel, 46 ans, est policier municipal des deux Seyssel. Après avoir obtenu son concours, il a intégré ce poste le 1er mars, alternant terrain et formation (16 semaines de formation obligatoire sur une période de six mois). Originaire de Chambéry, cet ancien éducateur sportif et formateur dans un centre de formation du sport à Lyon, doté d’un diplôme de secouriste (BNSSA), s’est installé dans l’Ain il y a trois ans «pour retrouver un peu mes montagnes et la campagne». C’est en côtoyant des policiers municipaux qu’il a eu cette volonté de reconversion : «Je me suis rendu compte que ce métier réunissait un peu toutes les valeurs de mes diverses activités, où le contact humain a une place prépondérante. C’est une nouvelle aventure que je prends plaisir à découvrir». Ses missions principales sont de la prévention, de la surveillance (voie publique, écoles, etc.) et de la répression pour faire respecter la tranquillité, la sécurité et la salubrité, entre incivilités, problèmes de circulation et de stationnement, conflits de voisinage, nuisances sonores, etc. «Le spectre est assez large, l’objectif étant d’être au plus près de la population et de résoudre les problèmes le cas échéant. C’est la proximité avec les habitants qui prime».
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David Michel, policier municipal qui fera le pont entre les deux communes.