Je fume, tu fumes, nous râlons !

Le mois de novembre, ce n’est déjà pas mon préféré ! On commence à avoir un peu froid, même si, cette année, ça ne va pas trop mal. Les journées se sont réduites comme peau de chagrin et on ne voit le soleil qu’à travers la fenêtre du bureau. En plus, les impôts…
Mais, cette année, je crois que ce qui me chagrine le plus, c’est peut-être le fameux «Mois sans tabac». Non pas que j’aie quelque chose contre l’arrêt du tabac : je ne fume plus depuis pas mal d’années et je m’en porte bien. Et je souhaite à tout le monde de se débarrasser de cette addiction. Non ! Ce qui me plombe cette année, c’est que ma chère belle-sœur a décidé de tenter l’aventure du sevrage. Elle qui en est à près de deux paquets par jour ! Bravo ! J’applaudis ! Mais alors, qu’est-ce qu’elle est ch… pénible ! 
Toujours à cran, entre envie de grignoter et recherche d’un bonbon compensateur, elle râle à longueur de journées. A tel point que mon frangin, son mari, l’a carrément envoyée se défouler en-dehors de chez elle. C’est-à-dire chez nous ! 
Hier, ça a été le festival ! Elle a étalé sa mauvaise humeur à un point tel que j’ai dû me retenir d’aller lui acheter son paquet de clopes… 
Remarquez, ses motifs de grogne en-dehors du manque de nicotine – sont plutôt défendables. Enfin certains. A vous de juger, je vous les livre en vrac.
D’abord, elle s’est énervée pour une place au Quai des Arts. Parce que sa fille participait à la soirée organisée dans le cadre du jumelage Rumilly-Michelstadt pour le centenaire de l’Armistice. Et que, faute de places disponibles, un seul parent pouvait prétendre y assister. «Tu te rends compte», qu’elle m’a dit, «il y avait je ne sais combien d’élus avec des places réservées. Et mon mari, lui, ne pouvait même pas y assister, même debout…». J’ai eu beau lui expliquer que, pour des raisons de sécurité, on ne pouvait pas entasser trop de spectateurs, rien n’y a fait !
Le pire restait à venir ! Hier, elle m’a «branchée» sur le mouvement des gilets jaunes qui prévoit de bloquer les routes samedi. Pour être franche, je n’approuve pas trop cette prétendue colère populaire prétendument spontanée. Mais ma belle-sœur, elle fait mieux, sans doute en manque de goudrons tabagiques ! Elle m’a serinée pendant des heures sur l’augmentation des tarifs de l’essence et du fuel, sur les difficultés des petites gens comme son mari et elle (là elle pousse un peu, j’aimerais bien avoir son salaire !), et sur sa perte de confiance dans la classe politique dans son ensemble. En se disant carrément prête à un vote que je n’ose imaginer. A condition qu’elle vote ! Et en même temps (décidément !), elle s’est lancée dans une attaque en règle contre ceux qui veulent manifester contre ces hausses en pénalisant justement (un samedi !) ceux qui sont concernés, les «petites gens».
Allez comprendre !!!
Heureusement, le mois de novembre n’a que trente jours. Et, peut-être que ma belle-sœur recommencera à fumer. Euh, non ! Il vaut mieux pas !

Lady Marianne
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