Un appel désespéré pour sauver une passion de près de 30 ans

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Fondé en 1995, un club de modélisme automobile autrefois prospère se retrouve aujourd'hui à la croisée des chemins, luttant pour sa survie. Entre histoire, défis actuels et solutions envisagées, plongée dans l'univers d'une association en quête de renouveau.

Depuis près de trois décennies, un club de modélisme automobile a réuni passionnés de mécanique, d’électronique et de pilotage dans une ambiance conviviale et formatrice. Pourtant, malgré un passé glorieux, l'association se retrouve aujourd'hui en péril, confrontée à une chute drastique de ses effectifs. Pourquoi cette activité, autrefois florissante, connaît-elle une telle dégringolade ? Quels sont les espoirs du fondateur Bernard Pitaud pour redresser la barre ? Retour sur l’histoire d’une association, de son âge d’or à ses défis actuels, avec un regard tourné vers l’avenir.

Les heures de gloire : une ascension inespérée

Créé en 1995 par Bernard Pitaud et son fils, tous deux passionnés de modélisme, le club a très vite pris son essor. En se développant dans les anciens bâtiments de Plastorex, l’association a bénéficié d'une infrastructure unique en France : une piste indoor, la seule à l'époque, qui a permis aux adhérents de s'adonner à leur passion dans des conditions optimales. «Elle a non seulement permis de fidéliser les membres, mais aussi d’attirer de nouveaux passionnés de tous horizons, faisant passer l'association de quelques dizaines à plus de 150 membres en une décennie. Le club organisait alors des compétitions nationales, des championnats de Ligue et de France, devenant un acteur incontournable du modélisme automobile en France» souligne Bernard Pitaud.

Diversification et péripéties

Au fil des années, le club a su diversifier ses activités, proposant jusqu'à quatre pistes distinctes : une piste de vitesse, une piste de terre, une piste de drift et une piste mini-Z pour les voitures à petite échelle. Ces infrastructures ont permis d’accueillir des pilotes de tous niveaux, des débutants aux experts, renforçant la réputation du club. «Tout a basculé il y a deux ans, lorsque la commune a demandé à l’association de quitter les locaux qu’elle occupait. Privée de notre piste indoor, l’association s'est vue contrainte de se rabattre sur un gymnase, où elle doit désormais monter et démonter une piste en moquette chaque semaine. Une contrainte logistique qui a rapidement pesé sur l’enthousiasme des membres» commente Bernard Pitaud.

Quand la passion ne suffit plus

La conséquence de ce déménagement forcé ne s’est pas fait attendre : les effectifs ont chuté drastiquement. De 150 membres à son apogée, le club est passé à une dizaine d'adhérents, dont seulement cinq jeunes inscrits cette année. Le changement de lieu, combiné à la fatigue de devoir monter une piste éphémère chaque semaine, a découragé beaucoup de membres historiques. Le contexte sanitaire du Covid-19 n’a fait qu’accentuer cette tendance. Durant la pandémie, les activités du club ont été quasiment à l’arrêt, et la reprise post-crise n’a pas suffi à inverser la courbe. Le club, autrefois un pilier du modélisme en France, est aujourd'hui sur le point de disparaître, faute de participants.

Une discipline qui mérite d'être connue

Le modélisme automobile est un sport riche, complet, mais encore trop peu connu du grand public. Pourtant, il offre une multitude d’apprentissages techniques : mécanique, électronique, pilotage, précision... Le fondateur du club le reconnaît : «C’est une activité marginale, mais elle est très formatrice pour les jeunes. Car les voitures sont évolutives, et on peux sans cesse les améliorer, les bricoler.» Le club accueille les enfants dès 10 ans, leur apprenant des compétences qui vont bien au-delà du simple pilotage de voitures miniatures. En plus de la maîtrise de trajectoires précises, les jeunes s’initient à la mécanique et à l'électronique, dans un cadre encadré par des passionnés chevronnés.

Un appel à la jeunesse

Face à cette situation critique, Bernard Pitaud ne baisse pas les bras. Il multiplie les initiatives pour attirer de nouveaux membres, notamment en participant au prochain forum des associations samedi 7 septembre à Rumilly et en organisant des journées portes ouvertes. Le coût d’entrée dans le monde du modélisme est-il un frein ? À 60 euros l’année pour trois heures de pratique hebdomadaire, l’adhésion reste accessible. Toutefois, l’achat de matériel, nécessaire pour débuter, représente un investissement initial qui peut sembler élevé. Pour pallier cela, le club a importé du Japon des petites voitures à un prix réduit de 80 euros, une solution pour permettre aux débutants de mettre un pied à l’étrier sans se ruiner.

Le club lance un appel aux jeunes et à leurs parents : «Nous ne cherchons pas à retrouver 150 membres, mais si nous pouvions remonter à une dizaine de jeunes, ce serait déjà une belle victoire.» Le club espère ainsi toucher les familles à la recherche d’activités originales pour leurs enfants, des activités qui allient apprentissage technique et plaisir du pilotage.

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Bernard Pitaud.

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