Raphaël Gonnet, co-auteur du livre Street Food de nos Montagnes : «la cuisine c’est avant tout du plaisir»
A l’occasion de la récente sortie de son livre Street food de nos montagnes, Raphaël Gonnet s’est confié sur le binôme qu’il forme avec Cyril Daviez mais aussi sur la réalisation de ce premier ouvrage.
Comment est né le duo avec Cyril avec qui vous avez coécrit le livre ?
Cyril est mon neveu, j’ai 50 ans, et il en a 30. Il s’occupe de la partie cuisine et moi de l’image. J’étais technicien caméraman, notamment à France Télévision et pour plusieurs autres chaînes de télé. Cyril était entre deux voyages parce qu’il travaillait aux États-Unis. Il avait fini sa mission et devait repartir aux Caraïbes sur un ferry, et puis le COVID est arrivé. Du coup, on était tous à l'arrêt, on ne travaillait plus et on a donc créé la chaîne YouTube. On a fait une première vidéo sur les bugnes, une recette de sa mère, et finalement, cette recette a fait beaucoup de vues. On a décidé de faire une deuxième vidéo et après, on a créé un rendez-vous hebdomadaire. En un an, on a fait 50 vidéos, et en 2 ans, 100 vidéos. Il y avait beaucoup de gens qui regardaient parce que, pendant la période du covid, c’était la mode de regarder des vidéos de cuisine. Et nous, on n’a jamais lâché. Après, il y a eu des fromages de Savoie qui nous ont demandé de faire des vidéos pour eux, et puis c’est devenu notre travail, finalement. On était salariés tous les deux et finalement, on a monté une petite agence de communication spécialisée dans la nourriture.
Comment est arrivé le projet de livre ?
Le projet de livre est venu de la rencontre avec Olivier Perrier, l'éditeur de La fontaine de Siloé à Chambéry. Sur notre chaine YouTube, il y avait 150 idées de recettes sucrées et salées et l’éditeur est venu nous voir avec un projet de livre de cuisine. Il a fallu trouver un concept et Cyril se sentait plus à l’aise dans la street food parce que c’est une cuisine qu’il affectionne. Il a fait un tour du monde pendant 5 ans et a commencé à s'intéresser à la street food parce qu’au niveau du porte-monnaie c’est souvent des produits qui ne coûtent pas très cher et qui sont bons. C’est une bonne façon de rentrer dans l’univers culinaire des pays. Du coup, Cyril et moi, on a proposé ce projet de livre de cuisine sur la street food des montagnes. En fait, Cyril prend la recette d’un pays et il va y incorporer du local. Par exemple, il a mis à l'honneur la raclette de Savoie en faisant des empanadas.
Est-ce qu’il y a des critères pour choisir les recettes qui apparaissent dans le livre ?
En Savoie, on est très fromage et on voulait en parler parce que c’est un produit qui est bon, qui parle à tout le monde, qui est authentique… Donc on a fait en sorte de mettre quasiment tous les fromages des Savoies dans le livre. Il y a la raclette, l’emmental, le beaufort, le reblochon. On a même fait des recettes avec du damier, de la tome des Bauges, mais on a aussi parlé du saint-marcellin qui est un cousin de l'Isère, du comté du Jura et aussi du cantal parce qu’en fait, il y a d’autres massifs montagneux. Le livre, c'est Street food de nos montagnes, et on ne voulait pas se cantonner uniquement à la Savoie. On est à 80% basé sur les Savoie, mais on a mis des fromages différents. D’ailleurs, il y a plusieurs rubriques dans le livre et Cyril a mis un point d’honneur à tout faire maison, même les pains et les sauces des sandwichs.
La préface est signée Mercotte, comment ça s’est organisé ?
Elle est de Savoie et originaire de Chambéry. Elle est plutôt branchée pâtisserie et d’ailleurs, elle passe à la télé dans Le meilleur pâtissier. En 2021, notre chaîne YouTube avait remporté un prix qui s’appelle le prix des neiges organisé par Savoiexpo. Cyril a gagné le prix de projet digital et le gros prix a été décerné à Mercotte, et c’est comme ça qu’on a été mis en lien avec elle. La connexion s’est faite à ce moment-là, et quand on a eu l’idée de faire ce livre, on a cherché un parrain connu en rapport avec la gastronomie, mais on ne voulait pas forcément un chef. On voulait quelqu’un de connu dans les médias et qui a fait des livres. Étant donné qu’il y avait eu cette connexion avec le prix des neiges, on a pris contact avec Mercotte et elle a dit oui.
Quel était le but du livre ?
Les jeunes voyagent beaucoup. Ils vont en Thaïlande, en Indonésie, au Mexique et dans ces pays-là, on goûte une nourriture qu’on ne connaît pas. Et sur le moment, on se fait plaisir. Et en revenant, on se dit parfois qu’on referait bien la recette, et nous, on a quand même des super produits chez nous, du coup c’était l’occasion de les ajouter. Le maître mot c’est de se faire plaisir. C’est à la fois se faire plaisir tout en ouvrant des écoutilles. Moi, j’ai été étudiant Erasmus et on est fier de montrer une recette de son pays aux autres. On va chercher de l’authentique. Aujourd’hui, la street food parle plus aux jeunes. Ce matin, j’étais dans les rues de Chambéry et je vois des restaurants italiens, des restaurants indonésiens et c’est marqué street food partout. Je pense que les gens, quand ils mangent le midi au restaurant, ils ont envie d’essayer plusieurs choses. Une fois l’Indien, une fois l’Italien, une fois le Sri Lankais… Tout le monde mange de tout aujourd’hui. On ne mange pas de la fondue et de la raclette tous les jours. Et la street food, ce n’est pas juste des tacos ou des pizzas, mais non, il y a aussi les gyozas, les empanadas, par exemple, même s’ils n’ont pas forcément l'étiquette street food telle que les gens l’entendent.
Comment les recettes ont été choisies ?
Cyril est allé vers des recettes qu’il aime, qu’il avait goûtées, qu’il avait déjà testées, ou déjà faites en restauration, mais le plus important, c’était qu’on puisse retrouver les ingrédients chez nous.
Il déteste quand les ingrédients dans les livres de recettes ne sont pas trouvables en bas de chez toi. Il fallait que ce soit facile et accessible. Il y a plein de bouquins où tu ne trouves jamais les produits dans les recettes.
Est-ce qu’il y a un projet de faire un deuxième livre par la suite ?
On est en pourparlers, donc je peux pas en dire plus, mais l’objectif, c’est effectivement d'en faire un deuxième et toujours dans le domaine de la street food. On n’a pas encore réfléchi à la pagination, mais de toute façon, ça ne sera pas pour 2025. On sera plutôt autour de 2026.
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Un exemple de plat.