Police municipale : Un maillon essentiel pour la sécurité dans la ville ?

La police municipale est le troisième maillon des forces de sécurité en France, avec la police nationale et la gendarmerie. Véritable police de proximité, ses missions premières sont d’assurer le bon ordre, la sûreté, la sécurité et la salubrité publiques. A Aix-les-Bains, les effectifs ont été multipliés par quatre depuis 2020, avec des plages horaires qui ont presque doublé, et plus récemment une brigade de nuit et une brigade motorisée ont été créées en complément de la brigade de jour. Le chef de la police municipale et son adjoint font le point sur cette profession en pleine mutation, entre bilan et projets.

«Notre présence rassure autant qu’elle dissuade»

A Aix-les-Bains, la police municipale compte 18 policiers (+4 agents de surveillance de la voie publique). Chacune des brigades a sa spécificité avec toutefois un rôle commun : lutter contre la délinquance et les incivilités. La brigade de jour effectue quotidiennement des patrouilles de surveillance dès le matin devant les établissements scolaires, puis aux abords de la gare, en centre-ville et sur les points de deal identifiés. «Notre première mission est d’être sur le terrain» informe Serge Bourely, chef de la police municipale. Les policiers municipaux effectuent tout au long de la journée des patrouilles pédestres, à VTT et à moto : «notre présence rassure autant qu’elle dissuade» souligne Rémi Dussert, chef adjoint. Les agents procèdent à diverses interventions, sur signalement ou prise en flagrant délit : principalement pour stationnements abusifs et/ou gênants, opérations fourrière (31 véhicules ont récemment été retirés lors d’une opération «nettoyage»), contrôles routiers et nuisances. «La police route occupe une place importante dans nos missions. Elle est principalement du ressort de la brigade motorisée dont les trois agents ont fait un sacré travail pour lutter contre la délinquance routière». En début de soirée, la brigade de nuit prend le relais jusqu’à 03h avec un maître-chien et le berger allemand Phalko. Cette brigade de sûreté nocturne effectue des rondes en centre-ville et dans les quartiers connus pour des problématiques de trafic de stupéfiants qui engendrent «des nuisances au quotidien parfois invivables pour les riverains». Rémi Dussert précise toutefois qu’Aix-les-Bains «est relativement épargnée».

Baisse de 8% de la délinquance

En cinq ans, la délinquance aurait baissé de 8% dans la ville.  Les policiers municipaux constatent néanmoins une augmentation des comportements délictuels au volant ou au guidon, qui est une tendance nationale. «Ici on interpelle de plus en plus de conducteurs sous stupéfiant et/ou alcool» note Serge Bourely. «Le soir et la nuit, lors des contrôles des véhicules en infraction, 80% des conducteurs sont sous stupéfiant et/ou alcool, soit 8 cas sur 10 dont des récidivistes. Le stupéfiant serait le dénominateur commun à l’explosion des faits de violence». Quant à la vitesse, les rétentions de permis ont diminué, «preuve que les opérations de contrôle ont porté leurs fruits».

Missions communes avec la police nationale

La police municipale effectue des opérations communes régulières avec la police nationale (contrôles routiers, surveillance de la gare et des abords de points de deal, patrouille pédestre en période de fête près des commerces et sur les grands évènements comme Musilac). «Il faut trouver le bon équilibre entre nos missions respectives» relèvent le chef et son adjoint. La différence entre les deux polices ? «Nous n’avons pas de pouvoir d’enquête. On constate un délit passible d’une peine d’emprisonnement, on interpelle l’auteur en flagrant délit et on le remet à l’officier de police judiciaire qui prendra le relais pour la procédure judiciaire». Concernant le trafic de stupéfiants, «nous faisons des rondes plusieurs fois par jour, c’est une sorte de harcèlement de point de deal». Les policiers municipaux rédigent des procédures «pour que derrière des sanctions soient prises par le parquet». Face à la complémentarité des compétences et au déploiement des opérations communes, les policiers municipaux voient un réel intérêt à la création d’un hôtel des polices envisagée par le maire. «Il faudrait que cela devienne la norme, car le fait qu’on travaille ensemble est entré dans les mœurs. Notre proximité serait encore plus immédiate et notre collaboration renforcée».

Aura-t-on toujours besoin d’une police municipale ?

«On aura toujours besoin de sécurité publique, qui est l’un des premiers droits du citoyen. C’est un métier en pleine expansion, il y a une vraie attente des usagers pour une montée en gamme de la sécurité et de la tranquillité» assure le chef de la police municipale. Rémi Dussert et Serge Bourely soulignent la particularité de leur métier : «Il n’y a pas une police municipale française, contrairement aux forces étatiques, car elle dépend de la volonté politique du maire». Selon les deux hommes, la police municipale tend à se développer, «Nous avons besoin de grossir dans les années à venir, sans pour autant remplacer les forces de sécurité intérieures. Nous devons rester complémentaires».

Un maire, bien qu’il soit responsable de la sécurité, tranquillité et salubrité publiques n’a pas l’obligation de créer une police municipale. Lorsqu’il en créé une, il décide du type de police qu’il souhaite dans sa collectivité. «A Aix-les-Bains, on est réellement sur une police de proximité mais avec un champ de compétences assez large et un dispositif de formations très important». Serge Bourely l’affirme : «Nous sommes les policiers les mieux formés de France, toute forces de sécurité confondues».

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Des patrouilles pédestres sont effectués chaque jour dans le centre-ville.