Quelles perspectives pour la suite ?
Un projet au cœur des enjeux environnementaux et de mobilité
La consultation publique sur la Zone à Faibles Émissions Mobilité (ZFE-m) s’est achevée le 31 janvier 2025. Porté par le syndicat mixte Métropole Savoie pour le compte des intercommunalités Grand Lac, Grand Chambéry et Cœur de Savoie, ce projet s’inscrit dans le cadre de la loi Climat et Résilience de 2021. Son objectif est clair : améliorer la qualité de l’air en limitant la circulation des véhicules les plus polluants, tout en répondant aux enjeux de mobilité du territoire.
Depuis plusieurs années, la pollution atmosphérique est un sujet de préoccupation majeure en Savoie, notamment en raison des axes routiers très fréquentés et de la configuration géographique du territoire, propice à la stagnation des polluants. La mise en place d’une ZFE-m apparaît ainsi comme une réponse réglementaire aux impératifs sanitaires et écologiques, en conformité avec les orientations nationales et européennes.
Une large participation et des avis contrastés
Durant plusieurs semaines, habitants, usagers et acteurs économiques ont eu la possibilité de s’exprimer sur ce projet, qui aura un impact direct sur leurs déplacements quotidiens. Le processus de consultation publique visait à recueillir des avis et suggestions pour affiner la mise en place de cette mesure, en prenant en compte les réalités du terrain.
Un bilan détaillé des contributions est actuellement en cours d’élaboration par un cabinet spécialisé. Cette analyse a pour but de garantir une prise en compte transparente et objective des avis exprimés. Une synthèse officielle des observations et propositions du public sera prochainement publiée, accompagnée des motivations des décisions retenues. Conformément aux obligations réglementaires (article L123-19-1 du Code de l’Environnement), cette synthèse sera accessible sur les sites internet des communes concernées ainsi que sur la plateforme dédiée au projet (zfe-mobilité-savoie.fr).
Des réactions vives et des tensions autour du projet
Si la majorité des contributions s’est concentrée sur les aspects liés à la mobilité et aux impacts socio-économiques de la ZFE-m, certains avis ont été marqués par une vive opposition. Métropole Savoie a signalé la présence de propos injurieux, diffamatoires et parfois violents parmi les contributions recueillies.
Face à cette situation, le président du syndicat mixte Métropole Savoie a rappelé que si le débat autour de la ZFE-m est légitime et nécessaire, il doit se dérouler dans un cadre respectueux. Il se réserve le droit de saisir le Procureur de la République en cas de propos relevant d’une infraction pénale. Ce rappel à l’ordre met en lumière les tensions que suscite ce projet, notamment auprès de certains automobilistes et professionnels de la route, inquiets des restrictions à venir.
Une demande de réduction de la vitesse sur les axes autoroutiers
Par ailleurs, les élus locaux ont formulé une demande officielle pour réduire la vitesse sur l’autoroute et la Voie Rapide Urbaine (VRU). Cette requête intervient après la décision du préfet de ne pas inclure ces axes dans le périmètre de la ZFE-m, une décision qui va à l’encontre de l’avis des collectivités locales.
Les élus considèrent pourtant que ces infrastructures, qui concentrent une part importante du trafic routier, jouent un rôle majeur dans les émissions polluantes. Cette demande illustre leur volonté d’intégrer la ZFE-m dans une approche globale de réduction de la pollution de l’air, plutôt que d’en faire une mesure isolée. Ils estiment que des actions complémentaires, comme la limitation de vitesse, sont nécessaires pour garantir l’efficacité du dispositif et son acceptabilité par les habitants.
Une mise en œuvre progressive dès le printemps 2025
La mise en place effective de la ZFE-m est prévue pour le printemps 2025. Ce délai permettra d’affiner les modalités d’application du dispositif, notamment en ce qui concerne les mesures d’accompagnement et les éventuelles dérogations locales.
Les collectivités locales et les acteurs du territoire travaillent actuellement à la définition d’aides spécifiques pour accompagner les particuliers et les professionnels concernés par ces nouvelles restrictions. L’objectif est d’atténuer les impacts économiques pour les ménages les plus modestes et les entreprises dont l’activité repose sur l’usage de véhicules utilitaires.
En parallèle, des campagnes d’information seront déployées dans les mois à venir afin de sensibiliser les habitants aux changements à venir et aux alternatives existantes, notamment en matière de transports en commun et de mobilité douce.
[[{"fid":"44832","view_mode":"default","fields":{"format":"default","field_file_image_alt_text[und][0][value]":false,"field_file_image_title_text[und][0][value]":false},"link_text":null,"type":"media","field_deltas":{"1":{"format":"default","field_file_image_alt_text[und][0][value]":false,"field_file_image_title_text[und][0][value]":false}},"attributes":{"height":191,"width":700,"class":"media-element file-default","data-delta":"1"}}]]
Le co-voiturage, une solution pour diminuer les émissions à effets de gaz. (DR)