Pourquoi 14 nouvelles caméras seront installées dans la ville en 2025 ?

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Photo : Claire Castelar

Avec ses 238 caméras, le dispositif de vidéoprotection d’Aix-les-Bains est le plus important de Savoie. Mardi 18 mars, le conseil municipal a voté l'installation de 14 caméras supplémentaires durant l’année 2025. Dans les rangs de l’opposition, certains ont exprimé leur désaccord, d’autres se sont dit favorables. Retour sur une délibération qui a fait débat.

Des emplacements choisis «grâce aux remontées
de terrain»

«La politique de sécurité publique de la Ville vise à renforcer la surveillance de la voie publique et améliorer la sécurité des citoyens» a rappelé en introduction Jean-Marc Vial, adjoint à la sécurité et à la tranquillité publique. «Cette initiative s'inscrit dans un contexte de préoccupations croissantes en matière de sécurité urbaine, notamment en ce qui concerne les délits, les incivilités, et les risques liés à la sûreté des habitants et des visiteurs». Selon l’adjoint, la vidéoprotection «rend des services en matière de prévention mais aussi de suivi judiciaire en cas de délit».

Les emplacements des 14 caméras ont été choisis «grâce aux remontées de terrain» de la police municipale, de la police nationale et des habitants. Trois nouvelles caméras seront donc installées dans le centre-ville, deux sur les bords du lac, deux sur le grand port, deux dans le quartier du Sierroz, deux dans le quartier de Marlioz, une sur le parking du collège Garibaldi et une sur le skatepark en cours de création à côté de l’hippodrome. Une caméra «nomade» sera également placée sur la tour des maîtres-nageurs sauveteurs de la plage d’Aqualac pour la saison estivale avant d’être déplacée ailleurs en fonction des besoins.

«Cela fait 7 ans que je demande un rapport sur
l’efficacité de ces caméras»

Le renforcement de la vidéoprotection n’a pas fait l’unanimité au sein de l’opposition. «Comme depuis 7 ans je voterai contre. Cela fait 7 ans que je demande un rapport sur l’efficacité de ces caméras et je ne l’ai toujours pas» a déploré André Gimenez. Daniel Carde a lui aussi fait part de ses doutes et de son mécontentement : «Pourquoi on a besoin de 14 caméras supplémentaires ? Pour l’instant on ne m’a pas informé de l’avantage de le faire ou pas. J’aimerais avoir des comptes clairs» a-t-il lancé avant de conclure : «Je me demande si on ne rentre pas dans un système assez coûteux d’investissement uniquement pour rassurer la population qui soi-disant le réclame».

Marina Ferrari a quant à elle voté pour. L’opposante emblématique du maire Renaud Beretti a même affirmé la nécessité d’un tel dispositif, s’adressant aux non convaincus : «Si aujourd’hui on n’a pas de chiffres précis, je vous renverrai à certains rapports parlementaires qui illustrent l’efficacité des caméras». Elle précise que la difficulté à avoir des données vient «des procédures en cours» qui n’autorisent pas la divulgation d’informations mais assure que «plusieurs cas connus ont été solutionnés grâce à ce dispositif».

«Ce n’est pas de gaité
de cœur, c’est un choix face aux dérives sociétales»

Selon le maire, «le parquet comme la police nationale nous sollicitent régulièrement pour des réquisitions et des extractions dans le cadre d’une enquête». Concernant les inquiétudes liées aux libertés publiques, Renaud Beretti s’est voulu rassurant : «Je n’ai aucun droit sur ses images. C’est très règlementé, seul un officier de police judiciaire peut y avoir accès». L’adjoint à la sécurité et à la tranquillité publique a tenu à rappeler que «de nombreuses communes de toutes tailles» ont opté pour la vidéoprotection, «quelle que soit leur sensibilité politique», affirmant que «ce n’est pas de gaité de cœur, c’est un choix face aux dérives sociétales». Avant le vote qui a recueilli 3 voix contre, le maire a conclu : «Cela a un coût, oui, mais la sécurité n’a-t-elle pas un coût ? On ne doit plus hésiter sur cette question».

Claire Castelar

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