«Nous sommes fiers d’être le plus ancien meunier-pastier de France»
Depuis plus de 180 ans, Alpina Savoie perpétue un savoir-faire ancestral. Entre tradition et innovation, retour sur l’histoire et le développement de cette entreprise emblématique des pays de Savoie qui possède son propre moulin, tout près de l’usine de fabrication située à Chambéry.
Un savoir-faire qui
se perpétue depuis 180 ans
Saviez-vous que la culture pastière des deux côtés des Alpes remonte au 17e siècle ? Comme l’explique Agnès Epalle, directrice marketing, «la Savoie, qui appartenait jusqu’en 1860 au royaume de Piémont-Sardaigne, excellait déjà dans l’art des pâtes». L’histoire d’Alpina démarre en 1844, alors que la Savoie n’est pas encore française, lorsque le meunier Antoine Chiron créé son propre moulin. «Il y avait plus de 30 pastiers dans les deux Savoie à la fin du 19e siècle et ce sont les deux derniers qui ont donné naissance à Alpina». Pour faire des pâtes, on transforme le blé en semoule qui est utilisée comme matière première avec de l’eau. Outre sa maîtrise de la fabrication de pâtes, Alpina Savoie est aussi un expert du blé. «Pour obtenir les meilleures semoules, il faut sélectionner les meilleurs grains».
«La marque référente
des pâtes de haute qualité française»
Du crozet historique (décliné en plusieurs saveurs) aux pâtes du quotidien (frisettes, nouilles savoisiennes…), en passant par les petites pâtes (perles, avoines, alphabets, vermicelles…) mais aussi la semoule et la polenta, Alpina a également développé une gamme premium, une gamme bio et plus récemment une gamme végétale «avec pour défi de garder le goût, la couleur et la tenue de la pâte grâce au mélange de semoule de blé dur et de pois chiches». «Toutes nos pâtes sont faites avec des blés 100% français et garanties zéro résidu de pesticides». Leader du marché des crozets en France, Alpina est aujourd’hui «la marque référente des pâtes de haute qualité française» avec une hausse des ventes en grandes surfaces de +5% en volume en 2024, soit «une croissance 2 fois plus rapide que le marché» assure la directrice marketing. «Cette année nous lançons des coquillettes et spaghettis qui sont les pâtes préférées des Français».
En plus de la grande distribution, Alpina travaille avec la restauration collective (scolaires, entreprises) et les chefs de restaurants à qui elle propose ses gammes crozets, végétales, pâtes classiques mais aussi une gamme unique de pâtes sans cuisson qui se réhydratent à froid.
Tréfilage avec des moules
en bronze
Le moulin au départ «très artisanal» a été reconstruit sur-mesure en 1994 «avec des méthodes innovantes qui en font aujourd’hui l’un des plus modernes d’Europe et qui a inspiré certains pays». Côté usine, bien qu’Alpina se soit dotée d’équipements et de technologies «dernier cri», l’entreprise s’appuie sur des modes de fabrication qui reproduisent les méthodes traditionnelles : l’utilisation de moules en bronze pour le tréfilage «ce qui confère aux pâtes une texture à la fois ferme et fondante, et plus rugueuse pour bien accrocher les sauces», et le séchage lent des pâtes à basse température pour préserver les qualités nutritionnelles du blé et optimiser les saveurs gustatives.
«Il n’y a pas que les Italiens qui font de bonnes pâtes»
Il y a plus de 30 ans, Alpina a développé la première filière de blé dur responsable et certifiée en France, «ce qui était assez pionnier», en lien avec ses agriculteurs et l’ensemble de ses partenaires. Avant de lancer il y a 14 ans une filière de blé dur bio : «aujourd’hui nous sommes les seuls à proposer des pâtes bio 100% françaises dans la grande distribution» se félicite Agnès Epalle. La directrice marketing souligne également l’enjeu autour de la souveraineté alimentaire, «aujourd’hui, 2/3 des pâtes consommées en France sont importées. Il y a 30 ans, c’était 1/3», et met l’accent sur la volonté partagée des 166 collaborateurs qui travaillent chez Alpina «d’accompagner cette transition alimentaire et agricole dans le bien manger».
D’après une étude, 98% des Français déclarent manger des pâtes dont 2/3 au moins 2 fois par semaine, soit en moyenne 8,6 kilos par personne et par an (environ 17 paquets).
«Il n’y a pas que les Italiens qui font de bonnes pâtes, et nous en fabriquons depuis aussi longtemps qu’eux » sourit Agnès Epalle. ««Nous sommes fiers d’être le plus ancien meunier-pastier de France avec ce double savoir-faire et cet ancrage local».