A fond sur le blanc !

Lecture 4 minute(s)

En général, en hiver, il est de bon ton, dans nos pays de montagne, de se moquer des «monchus»* qui paniquent dès les premiers flocons. Et c’est vrai que c’est marrant d’entendre à la radio les interviews d’automobilistes bloqués alors que la route n’a même pas vraiment blanchi. Et moi aussi, je rigole un peu devant ma télé. 
Mais je préfère quand même ne pas trop faire la maligne… Parce que, moi aussi, même si je fais semblant, j’ai la trouille quand les routes deviennent un peu glissantes. Et si je ne devais pas aller au boulot, je resterais sous la couette, vous pouvez me croire.
Surtout que, savoyards ou pas, on voit pas mal de conducteurs persuadés que eux savent bien piloter (c’est le mot !) sur la neige. Et quand je me fais doubler par un de ces excités incapables de rouler lentement, je vous assure que je ne brille pas. Surtout quand ça se met à zigzaguer…
Je reconnais que, chez moi, ça tourne à l’obsession, cette peur de la route. Et les dernières infos que lancent les médias me laissent «baba». Je veux parler de la fameuse controverse des «80km/h». Dieu sait que je n’ai pas d’atomes crochus avec notre gouvernement actuel, et que je partage la plupart des revendications des Gilets Jaunes. Mais celle-là, je n’arrive pas à comprendre. 
Parce que si les chiffres qu’on nous annonce sont vrais (j’espère !), la simple baisse de 10km/h de nos vitesses permet d’épargner des vies. Et que ça a peut-être permis d’épargner la mienne, ou celle d’un de mes proches… 
Franchement, qu’est-ce que ça change dans nos vies de mettre une ou deux minutes de plus sur nos trajets quotidiens. Alors oui ! On risque un peu plus de se faire flasher. Enfin quand les radars seront remis en service… Et on a le droit de penser que c’est une arnaque de l’Etat pour nous piquer nos sous. Mais rien ne nous oblige à remplir la tirelire nationale, il suffit de respecter les limitations. CQFD !
Franchement, il y a des causes plus importantes à défendre. Ne serait-ce que la défense de nos services publics. Parce que là, il y a du boulot ! Tiens, j’ai un exemple ! Et qui vous touche directement, vous les lecteurs de l’Hebdo des Savoie ! J’ai appris que, au journal, ils voient revenir des exemplaires des abonnés avec la mention «Adresse introuvable». Une adresse qui, pour ces abonnés de longue date (parfois plusieurs dizaines d’années), n’a jamais changé si ce n’est depuis que La Poste a imposé de nommer et numéroter les moindres chemins de nos campagnes. Pourquoi ? Parce que le facteur n’en est plus un mais un intérimaire qui, d’une part, connait mal ou pas du tout la tournée que faisait un facteur qui connaissait toutes les maisons et leurs occupants, et d’autre part n’a pas vraiment la même façon de considérer sa «mission» (je pèse mes mots !).
Aujourd’hui, il faut payer pour que le facteur regarde au-delà de la boîte à lettres… 
C’est le progrès ?

Pour m’écrire, c’est sur ladymarianne74@orange.fr

* Pour les non-savoyards, un monchu, c’est un touriste un peu ridicule. En patois savoyard, monchu signifie «monsieur», titre donné, au siècle dernier, aux parisiens en villégiature dans la région.

Publicité
Icone

Hebdo des Savoie

www.hebdo-des-savoie.fr

Ajouter à l'accueil