Concertons ! Concertons !
Vous avez remarqué ! Le temps est à la con-cer-ta-tion !
Pas un jour sans que quelqu’un annonce que l’on va nous demander notre avis et qu’il va compter dans la décision finale. Et que ça va changer les rapports sociaux. Et qu’on va vivre bien mieux, tous ensemble, unis et heureux.
Du plus haut niveau de l’Etat jusqu’à nos pays savoyards, la concertation est le dernier sport à la mode.
Bon, je ne vais pas faire la fine bouche : ça a des bons côtés. Et que, pour une fois, on nous demande notre avis, c’est plutôt bien. Même moi, à mon tout petit niveau, j’ai bien l’intention d’apporter ma contribution au «Grand débat» auquel nous invite notre président. Même si je n’ai aucune illusion sur la suite.
Pour revenir à nos problèmes locaux, la semaine prochaine, la municipalité de Rumilly doit présenter les conclusions de l’enquête lancée il y a quelques semaines sur l’avenir de la ville.
Une enquête encadrée par un cabinet spécialisé, des «pros de la com». On verra ce qui pourra en ressortir.
Ce qui m’étonne un peu – mais Rumilly n’est pas seule dans ce cas – c’est que ce genre d’enquête arrive quelques mois, voire quelques semaines, avant l’ouverture de la campagne électorale des municipales. Vous ne trouvez pas que ça a une drôle d’odeur ?
Ça y est ! J’entends déjà les protestations des élus ! Oui ! Je sais et je l’ai annoncé : je pratique la mauvaise foi ! Mais franchement, il y a de quoi se poser des questions. Même si, au final, tout cela pourrait permettre d’orienter les futures options de la future équipe municipale dont, pour le moment, on ne sait rien.
Et peut-être de mieux maitriser les futures dépenses communales, à Rumilly comme ailleurs. Parce que là, il semble bien qu’il y ait du boulot. J’en prends pour preuve l’explosion des budgets sur nombre de chantiers sans doute mal ficelés.
Par exemple – mais ça, c’est juste un bruit qui court – il parait que le chantier du petit jardin de centre ville, à Rumilly, semble à nouveau à l’arrêt.
La cause viendrait d’incertitudes quant à la solidité des murs qui soutiennent le terrain. Pourtant, on a fait des études, mobilisé des spécialistes. Alors quoi ?
Du coup, il parait – encore un bruit ! – que le budget serait passé d’environ 500 000 € au départ à quelque deux millions d’euros. Ouahh ! Là, il vaut mieux ne pas nous concerter…
OK ! J’en fais trop ! Nos élus font ce qu’ils peuvent et, la plupart du temps, ils le font bien. Le problème, c’est qu’on a l’impression que bien des choses restent cachées au plus grand nombre. Et que les grandes opérations de concertation ne sont là que pour nous persuader du contraire.
Je vous aime bien, Messieurs et Mesdames les élu(e)s, parfois je vous le montre. Mais, par pitié, ne nous cachez rien. «Ce qui est caché excite la curiosité», affirme le proverbe.
Allez ! Une petite citation directement puisée sur Internet. Elle est de Bernard Le Trévisan, un alchimiste du XIVème siècle : «Il faut rendre manifeste ce qui est caché, et occulte ce qui est manifeste. En cela seul consiste l'œuvre des sages».
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