Négolab : la géopolitique au lycée

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«Qu’est-ce que la Chine peut bien avoir à gagner de travailler pour le développement durable ?». 
Imaginez un dialogue, dans l’enceinte du lycée de l’Albanais, entre un représentant de Greenpeace et un délégué de la République populaire de Chine ! Ou entre l’envoyé de Total et un ministre éthiopien. Une situation que l’on peut concevoir au siège des Nations Unies, par exemple, mais plus difficilement dans une salle de classe…
C’est pourtant ce qui s’est déroulé la semaine dernière durant une journée. Quelque 130 élèves des classes de Terminale du Lycée de l’Albanais ont participé à «Négolab», une simulation de négociations internationales. Avec deux thèmes pour alimenter les discussions: une mondialisation durable et équitable est elle possible ? Que faire face à l’augmentation des migrations internationales ?

Délégués et envoyés spéciaux
En fait, il s’agit d’une illustration, en situation, du programme de géographie développé par les élèves depuis le début de l’année scolaire. Sous la conduite, principalement, de leur professeure Valérie Caroff, les lycéens ont choisi «leur» personnage : représentant d’un pays, délégué d’une multinationale, envoyé par une organisation non gouvernementale, spécialiste des questions internationales, syndicaliste, etc. 
Depuis des semaines, chacun s’est informé, a suivi l’actualité de près afin de pouvoir tenir son rôle et dialoguer avec ses homologues du monde entier.
Durant une journée, en commissions, les différents délégués et envoyés spéciaux, comme lors d’une séance de l’assemblée générale des Nations Unies, ont débattu et pris position, chaque pays, multinationale ou association bénéficiant du même droit de vote.

Des échanges, des motions…
«La Russie ne fait pas assez !». Au cours d’une séance presque houleuse, sous le contrôle toutefois d’un président de commission attentif à maintenir le débat dans des limites acceptables, entre un dirigeant de Total et un militant de Greenpeace, la discussion s’enflamme avec le représentant d’un pays africain sur la défense de l’environnement. «On ne peut pas tout développer en même temps !», proteste le délégué chinois. Des billets, discrets, circulent entre les participants. «Quels avantages offrez-vous aux investisseurs dans votre pays ?»
Dans une autre salle, la question des migrations donne lieu à des échanges teintés parfois de générosité, souvent de méfiance. A son siège, le représentant de «Génération identitaire» prépare son intervention, tandis que des propositions apparaissent sous le regard des observateurs et médiateurs. «Il est indispensable de s’appuyer sur une honnêteté de l’information si l’on veut arriver à une acceptation des migrations», clame l’un des délégués.
Dans le couloir, le président de la commission, qui a quitté la table pour quelques instants, répond aux questions des journalistes en herbe, élèves de seconde. Une interview qui n’a rien à envier à celles des grands médias, envolées lyriques et langue de bois comprises…
Dans la salle, les Etats-Unis viennent de déposer une motion suite à une séance de négociations informelles. On retourne autour de la table…

 

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