Après la dermatose nodulaire, Pierre-Jean Duchêne se relance

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Pierre-Jean Duchene et Christian Convers. 

Pierre-Jean Duchene et Christian Convers.  - Photo : Alexis Fernandez 

Il est un peu la figure emblématique d'un moment difficile pour les éleveurs de bovins en Savoie. Opposé à l'abattage total de son troupeau et massivement soutenu, Pierre-Jean Duchêne à Cessens était devenu malgré lui le symbole de l'opposition à l'abattage de troupeaux entiers orchestré par l'État. Après l'abattage de son troupeau (115 animaux en […]

Il est un peu la figure emblématique d'un moment difficile pour les éleveurs de bovins en Savoie. Opposé à l'abattage total de son troupeau et massivement soutenu, Pierre-Jean Duchêne à Cessens était devenu malgré lui le symbole de l'opposition à l'abattage de troupeaux entiers orchestré par l'État. Après l'abattage de son troupeau (115 animaux en tout) et la vaccination massive dans les deux Savoie, le jeune éleveur peut enfin se relancer dans son activité grâce à l'acquisition de nouvelles vaches.

De nouvelles vaches pour un nouvel élan...

Si les agriculteurs ont touché un acompte par rapport à l'expertise faite sur la valeur de leurs vaches, aucune nouvelle n'avait été donnée au sujet des indemnisations des vaches abattues. Une problématique regrettable pour un certain nombre d'éleveurs, qui a trouvé une partie de son dénouement ce mercredi 12 novembre. " Mercredi, ils ont accepté de payer les bovins au prix de l'expertise ", relate Pierre-Jean Duchêne, une excellente nouvelle qui permet au jeune homme de racheter des vaches et d'envisager de nouveau de s'exercer pleinement à son métier.

Un premier combat gagné pour lui mais aussi pour la Coordination rurale qui le soutient. Le combat n'est pas pour autant terminé pour le syndicat, qui ne relâche pas la pression. " Ils ont accepté de dissocier l'indemnisation des animaux selon l'expertise donnée et la perte d'exploitation, mais à ce jour l'indemnisation pour cette perte d'exploitation n'est pas définie ", détaille Christian Convers, le secrétaire général de la Coordination rurale. Pour autant, cette indemnisation permet déjà à Pierre-Jean Duchêne de relancer son activité. Ce vendredi 14 novembre, l'éleveur en avait déjà récupéré 42 en provenance de plusieurs exploitations, alors que plusieurs autres lots devraient arriver dans les prochains jours.

" On devrait retrouver un troupeau de 70 bêtes en décembre ", confie l'éleveur. Celui-ci sera constitué de vaches venant de 16 troupeaux différents. Si la fatigue commence à se faire ressentir à force de chercher des vaches, les sourires sont néanmoins de retour sur les visages. " Je suis reconnaissant envers les éleveurs qui ont revendu des bêtes par solidarité pour nous aider à repartir ", souligne Pierre-Jean.

Mieux vaut prévenir que guérir

Désormais, alors que le plus dur semble être passé, Pierre-Jean Duchêne et Christian Convers restent mesurés, conscients que ce genre de coup dur peut surgir de nouveau. Pour l'un comme pour l'autre, la solution est toute trouvée : vacciner. Car si la maladie a été maîtrisée par la vaccination massive dans les deux Savoie, ce n'est pas le cas partout et la dermatose nodulaire contagieuse continue de sévir dans d'autres départements.

" Aujourd'hui, bon nombre d'éleveurs demandent la vaccination pour ne pas avoir à subir ce qui a été subi ici ", explique Christian Convers. Le secrétaire général de la Coordination rurale est d'ailleurs favorable à cette demande. " On s'était opposé à l'abattage total et on maintient que l'abattage n'a pas empêché la maladie de se propager. L'idéal, c'est la vaccination ", souligne-t-il.

Pierre-Jean Duchêne est lui aussi convaincu de cette idée et espère que des rappels de vaccins seront proposés aux éleveurs. " Peut-être que si on vaccine deux ou trois ans partout, on éradiquera la maladie ", questionne Christian Convers. En tout cas, les deux hommes pensent que la solution mérite d'être étudiée.

En attendant de voir la situation se décanter concernant les vaccins à l'échelle nationale, et d'éventuels rappels, les deux hommes restent très impliqués pour que les pertes d'exploitation soient indemnisées au plus près de la réalité. Ainsi, ils espèrent qu'elles seront calculées sur plus que les trois mois prévus. Mais pour l'heure, rien n'a été indiqué en ce sens.

Pierre-Jean Duchêne continue ses démarches pour obtenir les précieuses indemnisations qui lui permettront de repartir dans de meilleures conditions, en espérant que cela se termine rapidement et que son exploitation retrouve bientôt une bonne production laitière, car finalement il ne demande qu'à faire ce qu'il fait le mieux. Et il le confie sans détour : " J'ai hâte que les vaches soient toutes là et qu'on fasse juste notre métier ".

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