«L’avenir se déroule sous nos yeux !»
Une cérémonie de signature d’un document officiel, cela répond à un protocole parfaitement huilé. Avec sa succession d’interventions de chacun des partenaires de l’opération en cause (ou presque !).
Lundi matin, en mairie de Rumilly, dans le salon consulaire, on n’a pas failli à cette tradition qui veut, il est vrai, que chacun vienne expliquer comment et pourquoi l’organisme ou la collectivité qu’il représente s’est impliqué dans le projet en cours.
En l’occurrence «Action Cœur de Ville», un programme volontaire de redynamisation du centre ville de Rumilly, porté par l’Etat, la Région, le Département, la Communauté de communes, etc., etc. On en a déjà beaucoup parlé et on en parlera encore…
Lundi dernier, on a franchi une étape importante dans le processus engagé : il s’agissait d’officialiser le lancement de la trentaine d’actions définies dans le cadre de ce programme «Action Cœur de Ville».
Des actions dont le choix résulte d’une étude diagnostic engagée depuis le mois de septembre 2018, date de la signature du lancement du projet. Trente actions dont six d’entre elles sont déjà en cours, voire quasiment achevées : l’opération d’aménagement du site de l’ancien hôpital, l’étude sur le développement du centre ville, le jardin public, les acquisitions foncières de l’ilot Montpelaz-Tours, la création de «J’ybus», l’étude d’OPAH RU.
Réagir à la «banlieuisation »
«Avec un quart de la population française et un quart des emplois, les villes petites et moyennes ont un rôle primordial à jouer face aux agglomérations qui «phagocytent les équipements, les services, les centres d’animation, etc.».
Rumilly occupe un rôle central dans un territoire plutôt rural. Mais ce modèle est en danger !», devait lancer le maire de Rumilly en préambule de la «cérémonie». D’où l’importance de réagir, par exemple avec le dispositif «Action Cœur de Ville», un mode de fonctionnement original «qui a su se dégager des difficultés administratives». Et qui, avec un total de financements qui devrait se situer entre 25et 30 millions d’euros, va «servir à développer des axes pour le futur […] et permettre que Rumilly réaffirme sa place de ville centre au cœur d’un territoire dynamique. L’avenir se déroule sous nos yeux !».
Des mots que partageait le président de la Communauté de communes Rumilly Terre de Savoie pour qui cette «centralité à taille humaine souffre malheureusement d’une perte de dynamisme». Et, pour Pierre Blanc, «sans pôle fort, pas de territoire intercommunal fort !». En signant la convention cadre d’Action Cœur de Ville», la communauté de communes «souhaite être un partenaire actif».
Partenaires
Bien évidemment, ce dispositif suppose que les partenaires s’engagent financièrement. Ainsi, le conseiller départemental Vincent Pacoret est-il venu confirmer l’engagement du département à hauteur de 1,3M€ pour l’opération d’aménagement de l’ilot Montpelaz-Tours, de 150 000 € pour la rénovation du gymnase du Clergeon et de 30 000 € pour l’aménagement d’une «Maison France services».
Sylvia Roupioz, conseillère régionale, a décliné les aides de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Un ensemble de plus de 800 000 € dans le cadre du Contrat Ambition Région de la Communauté de Communes Rumilly Terre de Savoie pour le mur d’escalade, le centre technique intercommunal, la réhabilitation de la déchèterie, ainsi que l’extension de l’école Joseph Béard.
Environ 1,8M€ ont été mobilisés (et sont déjà consommés !) dans le cadre d’Action Cœur de Ville : pour le jardin public (500 000 €), pour le gymnase du Clergeon (1,1M€), pour les rénovations de l’Espace Croisollet (125 000 €) et de l’Espace Emploi Formation (87 000 €).
A suivre, la future résidence pour jeunes actifs et des aides directes aux commerçants.
Une dynamique certaine
«Il ne s’agit pas d’apporter simplement de l’argent en avance», a précisé le Préfet Pierre Lambert, «mais de définir des axes forts donnant ensuite lieu à des financements. Il s’agit d’équilibrer le territoire».
En parcourant quelques-unes des pistes explorées dans le cadre de l’action Cœur de Ville, le préfet a insisté sur «un plan complet qui va donner envie d’habiter en centre ville de Rumilly, d’y travailler». L’Etat a commencé à faire sa part dans le dispositif, par exemple en subventionnant à hauteur de 200 000 € les travaux du jardin public de la rue Charles de Gaulle.
Au total, plus de 600 000 € sont engagés pat l’Etat.
«Vous êtres partis sur une dynamique certaine», a conclu Pierre Lambert en lançant à nouveau un clin d’œil vers ces rumilliens un peu «autonomistes» pour certains et parfois méfiants face à l’implication de tant de partenaires extérieurs. «Les annéciens ne viennent pas prendre possession de Rumilly. Pas besoin de ressortir, comme en 1630, le fameux «E Capoé». Les territoires sont complémentaires et doivent se développer ensemble».