Une finale ? C’est un échec
Yannick Melin, dont nous avons suivi les aventures dans l’émission Objectif Top Chef, a finalement atteint la finale de l’émission, échouant malheureusement aux portes de la victoire. Il revient pour nous sur ses impressions pendant l’aventure, ainsi que sur ce qu’il compte en faire pour son futur.
Ce qu’il retient de l’expérience
«Ça a vraiment été une transformation. Je suis arrivé très organisé, très scolaire, très carré. Je connaissais mon fil rouge par cœur. C’est le Chef Etchebest qui m’a fait sortir de ce cadre que je m’étais donné. Au niveau de la cuisine, il m’a aidé à trouver mon identité : c’est une cuisine simple, assez épurée. J’utilise ce côté un peu exotique, qui vient de mes années passées en Guadeloupe, et je reste très proche de ce que va être la nature. Il m’a aussi demandé de faire quelque chose de plus consistant. J’avais tendance à faire des assiettes assez peu chargées.
Au niveau personnel, j’étais très carré et très timide. J’avais peur à l’idée d’être filmé et de passer à la télé. Philippe Etchebest m’a beaucoup aidé là aussi, il m’a fait ressortir un côté de folie que j’avais en moi mais que je n’aimais pas montrer. Je préfère le Yannick d’après l’émission que celui d’il y a quelques mois d’ailleurs.
En termes de cuisine, l’avantage de l’émission c’est qu’elle m’a fait faire des choses que je n’aurais jamais osées faire, comme un dessert à base de légumes. J’ai fait une infusion de fenouil, ce que je n’aurais jamais tenté avant. Mais là, j’étais dans l’ambiance, je me suis lancé. Ça marche ou ça ne marche pas mais au moins, j’ai cherché ce qui pouvait faire la différence par rapport aux autres candidats. Maintenant, je peux ouvrir le frigo, j’aurai une idée de quoi préparer sans trop réfléchir.»
La relation entre les candidats
«La production nous a dit, à la fin du tournage, qu’il y avait une très bonne ambiance entre nous. Au début, on était tous dans le bus, on discutait entre nous. Bien sûr, certains étaient plus réservés, mais personne n’était méchant.
La meilleure partie, c’était à la fin, on était un peu comme dans une colonie de vacances. Avec Gratien, l’autre finaliste, on s’entendait très bien. Et avec nos commis aussi. On rigolait tous ensemble.
On s’était dit que de toute manière, il n’y aurait qu’un seul vainqueur, donc autant profiter du moment dans la bonne humeur.
On a même encore un groupe de discussion sur le téléphone, avec le finaliste et avec les commis qui nous ont accompagné, parce qu’on était ensemble.»
Sa relation avec le Chef Etchebest
«Philippe Etchebest m’a énormément appris. Au début de chaque tournage il venait nous voir, avant qu’on commence à cuisiner. Un jour il m’a dit “surtout me déçoit pas. Ne me fais pas regretter de t’avoir choisi” en me regardant dans les yeux. Alors j’ai dit “oui Chef!” et j’ai fais au mieux pour ne pas le décevoir.
Tout le monde sait aussi que c’est quelqu’un qui a l’habitude de crier à la télévision. Mais il ne le fait pas par plaisir. Quand il remonte les bretelles de quelqu’un, c’est que quelque chose a vraiment été mal fait.
En somme, c’était un peu un deuxième papa sur le plateau. Il était toujours présent pour nous conseiller et pour réconforter les candidats éliminés. Il allait les voir et leur disais ce qu’ils auraient dû faire pour être meilleurs. Et il se renseignait sur ce qu’ils allaient faire plus tard. Il a même conseillé à des amateurs de se lancer plus sérieusement dans la cuisine, en leur disant qu’ils étaient faits pour ça.»
Que fera-t-il dans le futur ?
«Déjà, la finale c’est bien, mais c’est pas assez. Donc l’année prochaine je retente ma chance pour gagner.
Mais le premier projet, c’est de faire un BTS, en deux ans. Ensuite je ferai une licence professionnelle au lycée Ferrandi, à Paris. Mon objectif, c’est de travailler dans des établissements haut de gamme, dans des palaces… Attention, je ne dénigre pas du tout les autres restaurants, mais je veux faire du luxe, autant ne pas le nier.
Sur du long terme, c’est difficile de se projeter. L’idée serait de travailler une dizaine d’années puis d’ouvrir mon restaurant. Mais ce n’est pas l’objectif premier.
Mon projet ultime, c’est de devenir Meilleur Ouvrier de France (MOF). Ce serait l’aboutissement d’une carrière pour moi. J’ai travaillé avec le Chef Gomez, qui est MOF, avec le Chef Etchebest, qui est MOF lui aussi… J’aimerais à mon tour porter cet idéal de transmission un jour.»