Les acteurs économiques, «force du territoire»
Mercredi 8 janvier, face aux acteurs économiques de la ville, le maire de Rumilly a présenté des vœux qu’il a qualifiés lui-même de particuliers, étant les derniers de son mandat. S’il ne se représente pas et qu’il a réservé le bilan de son action au lendemain, face à la population, il a pu dresser un constat et amener des réflexions sur les douze années passées à la tête de la commune.
Concernant le développement de la ville, s’il a admis a demi-mots que Rumilly devient ce qu’on appelle une «cité-dortoir», il s’est tout de même félicité du développement harmonieux de celle-ci et du territoire qui l’entoure. Le problème de ce phénomène de dortoir est qu’il a bouleversé l’équilibre social de la commune en sélectionnant les habitants par leurs moyens.
En effet, les prix de Rumilly et de l’Albanais sont les plus bas du département, attirant irrémédiablement les personnes aux revenus les plus modestes et entrainant une stagnation du niveau de vie, voire une diminution.
De plus, les habitants sont de plus en plus locataires et n’accèdent plus à la propriété. Pour le maire, une solution pour la prochaine mandature serait de créer autant d’emplois qu’il y a de nouveaux habitants qui arrivent. C’est en ce sens qu’il s’est adressé aux acteurs économiques : «Nous avons besoin de connaitre vos entreprises, vos difficultés, vos besoins. Et vous avez besoin de savoir ce qu’on peut vous apporter.»
Il souhaite en effet que la ville et ses entreprises poursuivent un partenariat «stable et fécond» entamé il y a une vingtaine d’années avec le CAE (Comité d’Action Économique). En son sein, le club d’entreprises sert d’interface entre l’administration et les entreprises locales, permettant aux acteurs de travailler ensemble.
M. Béchet rappelle d’ailleurs que les moyens donnés au CAE n’ont jamais été discutés, considérant que «l’aide à l’action économique est une des seules dépenses publiques où il y a un retour sur investissement», permettant la création d’emplois et le maintien en bonne santé des entreprises.
Il a d’ailleurs tenu à saluer MM. Falcomata et Denier, respectivement président et directeur du CAE, pour leur travail.
En ce qui concerne le développement de la ville, le maire a tenu à rappeler les deux contrats qui ont été signés en partenariat avec l’État. D’abord le contrat Action Cœur de Ville, qui vise à rendre le centre vivant et attractif en ramenant des habitants pour qu’ils s’installent et travaillent dans la commune.
Cela pourra donc dynamiser des commerces pour lesquels l’économie n’est pas favorable avec l’explosion des achats en ligne, même si le maire a encore une fois tenu a souligner l’action du CAE dans son accompagnement des commerçants pour qu’ils s’adaptent. Il y a aussi eu le contrat Territoires d’industrie, qui vise à la reconnaissance de l’histoire économique du territoire et qui permettra de le développer (voir éditions des 19 et 12 décembre 2019).
Grâce à ces deux partenariats, Pierre Béchet entend laisser un héritage à la prochaine équipe à qui il ne restera plus qu’à utiliser les outils mis à disposition.
Enfin, le maire a voulu retenir deux moments forts arrivés durant son double mandat. Il y a d’abord eu la fermeture du site Salomon, au début de son premier mandat, en 2008.
Si la ville s’est retrouvée avec une usine vide, la municipalité a «tout pris en main», de la recherche de partenaires financiers aux négociations avec la préfecture et Amersport (maison mère de Salomon).
Techniwood a donc pu s’installer et se développe bien même si le pôle bois institutionnel se se développe pas comme il devrait selon M. Béchet.
Selon ce dernier, c’est la confirmation que la collectivité doit prendre les choses en main pour avancer. Ensuite le maire s’est dressé contre le versement transport tel qu’il existe actuellement. C’est en effet le mode de financement des transports en communs préférentiel en France et c’est donc ce qui finance le réseau J’y Bus. Il considère en effet que la «politique de reporter les charges du contribuable sur les entreprises est une très mauvaise politique» car elle permet de cacher les dépenses publiques.
En conclusion, M. Béchet a émit le souhait de voir la politique de soutien à l’économie poursuivie par la ville et a déclaré que «c’est douze années sont passées à la vitesse de l’éclair mais tout va très vite quand on est dans l’action.»