Tefal : usine déserte !

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Evidemment, à Rumilly, lorsque Tefal arrête de respirer, c’est toute la région qui a la sensation d’étouffer… Et les rumilliens ne peuvent pas s’empêcher d’être inquiets quant à l’avenir immédiat de l’entreprise phare de l’Albanais.
Dès le début de la période de confinement, l’usine s’est arrêtée. Comme dans l’ensemble du Groupe SEB (5 900 salariés en France), Tefal SAS (1 550 salariés) a procédé à l’arrêt total de toutes ses lignes de fabrication. Une partie des personnels en capacité de télétravailler ont été invités à le faire. Aujourd’hui, leur nombre tend à diminuer faute d’une activité suffisante.
Sur le site même, on comptait une petite vingtaine de personnes pour assurer les quelques expéditions et opérations de logistique. Là aussi, l’activité se ralentit de plus en plus.
Par contre, dès la fin du mois de mars, la reprise du travail (avec masques et gants) dans les usines chinoises du groupe (y compris à Wuhan) où sont fabriqués les ustensiles de marque Supor a imposé de remettre en service les ateliers de préparation des matières premières nécessaires aux lignes de fabrication chinoises, la «pâte » indispensable à la préparation du revêtement PTFE. Mais cela concerne moins de dix personnes… 
Du gel, pas de respirateurs
Même si cela reste relativement anecdotique, cela mérite d’être signalé : pour participer à l’effort collectif de lutte contre la contamination, le laboratoire ultra moderne de recherche et développement (le Cookware Innovation Lab) a mobilisé ses chimistes pour produire du gel hydro alcoolique qui doit être distribué sur les établissements du Centre hospitalier de Rumilly (hôpital et EHPAD) ainsi qu’au SDIS 74 (Service départemental d’incendie et de secours).
Par contre, même si la rumeur avait alimenté les conversations sur facebook ces derniers jours, l’entreprise ne pourra pas proposer ses services pour réaliser, par moulage plastique, des pièces nécessaires pour fabriquer des respirateurs et autres matériels médicaux. Une  idée généreuse mais repoussée tant ces matériels nécessitent une technicité qui ne s’improvise pas…
Incertitudes pour l’avenir
Aujourd’hui, au niveau de l’ensemble du groupe SEB, le confinement restera la règle, au moins jusqu’à la fin du mois d’avril, voire au-delà. Pour le DRH France du groupe, la reprise du travail ne pourra pas avoir lieu avant que la sécurité sanitaire du personnel soit garantie. En attendant, quelque 200 000 masques ont été commandés au niveau du groupe, dont 15 à 16 000 pour Rumilly.
Naturellement, comme pour l’ensemble de l’économie française, il est encore trop tôt pour prévoir l’avenir de Tefal après la crise. Certes, une partie des commandes engagées avant les événements avec les grands groupes de distribution ont été reportés mais pas annulés. Mais les pertes attendues sont importantes, même si quelques signes de reprise, en particulier du secteur « induction » se laissent entrevoir sur certains marchés asiatiques.
Côté syndical, des négociations difficiles sont engagées avec la direction du groupe sur la prise en charge à 100% du chômage technique. Par contre, il semblerait que les actionnaires du groupe soient invités à participer à l’effort collectif en renonçant à une partie des dividendes attendus (ce qui reste à confirmer). Et, le décret qui impose aux salariés de prendre cinq jours d’arrêt de travail sur leurs congés annuels devrait être appliqué également, en signe de solidarité avec l’ensemble du personnel, aux membres de la direction générale. Un geste symbolique…
Quoiqu’il en soit, il ne reste que quelques salariés en activité sur le site rumillien de Tefal SAS.  Sur Rumilly comme sur l’ensemble du groupe, le Comité d’établissement est réuni chaque semaine pour faire le point d’une situation qui risque de durer encore… 
 

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