Les élus au chevet de l’école
L’ouverture des écoles a fait couler beaucoup d’encre, c’est le moins que loin puisse dire. En effet, beaucoup de questions ont été posées quant au bien fondé de cette décision. Certains parents trouvent en effet que le protocole est beaucoup trop lourd pour que les enfants le suivent et l’assimilent alors que les instances nationales se veulent rassurantes.
Les élus et fonctionnaires du département savoyard ont donc, au cours de la semaine passée, visité différents établissements pour voir de leurs propres yeux comment ils se préparent à la reprise.
Un travail commun pour que tout se passe bien
À Aix-les-Bains, un travail a été réalisé en amont entre les services de la mairie et les différents directeurs des établissements afin de pouvoir mettre ne place un protocole qui permette à chaque école d’être traitée de la même manière. La priorité est donnée aux enfants des personnels indispensables à la gestion de la crise et aux enfants d’enseignants, ce qui a donné 334 élèves présents à l’ouverture des écoles jeudi matin, sur environ 2200 en temps normal. Ce qui représente 15% des effectifs.
Pour que tout se passe bien, les personnels sont évidemment tous mobilisés, avec un taux de présence élevé mais si l’un d’eux venait à ne pas pouvoir tenir son poste, la situation serait très compliquée puisqu’il n’y a plus de réserve.
Les avis divergent selon les rôles
Éric Lavis, l’inspecteur d’académie de la Savoie se veut rassurant sur le fait que les enfants ne sont ni stressés ni inquiets, les trouvant calme et respectueux. Il ajoute : «Je ne peux pas convaincre famille par famille qu'il n'y a pas de risque grave ni physiques ni psychologiques mais je pense que dans toutes nos écoles les directeurs, les enseignants, en relation avec les mairies, ont fait ce qu'il faut pour que les enfants soient en confiance à l’école.»
Le son de cloche est toutefois très différent du côté des directeurs d’établissements. L’une d’entre elle ayant affirmé ressentir un «sentiment de honte» de faire subir le protocole aux personnels mais veut éviter de transmettre l’angoisse ressentie par ses collègues aux enfants. Une autre affirme que le système n’est pas viable et qu’il ne faut pas qu’il dure, ayant vu combien les enfants ont des difficultés à respecter les consignes et qu’il faut leur rappeler régulièrement. Elle a toutefois tenu à mettre en avant les agents d’entretien, affirmant que ce sont «les personnes les plus importantes de l’école, au sommet de la hiérarchie en ce moment.»
Plus de sérénité au collège ?
Au collège Le Revard de Grésy sur Aix, on se veut plus rassurant. Une simulation de rentrée a été effectuée vendredi matin en présence de parents d’élèves et d’enseignants (ainsi que l’élève élu pour représenter ses camarades au conseil d’administration).
Lors de celle-ci, chacun a pu mesurer ce qui est améliorable et ce qui fonctionne, tout en étant rassuré par le protocole qui devrait éviter les contaminations.
Les assistants d’éducation (AED) reconnaissent que le protocole est strict et devra être affiné au cours de la première semaine mais pensent que tout se passera bien. Même si certains élèves pourront avoir du mal à s’adapter, les AED les pensent assez discipliné dans l’ensemble, sans compter le rôle que peuvent avoir eu les parents en amont.
Côté enseignants, l’idée est que les élèves qui reviendront en ont réellement envie, principalement par besoin de sociabilité. De plus, l’apprentissage des gestes est mis en avant, le côté éducatif de l’enseignement pouvant jouer un rôle pour que les enfants puissent apprendre à respecter ces gestes.
Le directeur du collège, Sylvain Plasse, reconnait le travail effectué par les équipes, sans lesquelles il n’aurait «rien pu faire», que ce soient les enseignants pour la continuité pédagogique ou les agents qui ont travaillé sur le protocole dès le 7 mai. Il attend particulièrement de voir si les élèves de 4ème et 3ème vont revenir, ayant un travail d’orientation à faire avec eux pour leur futur. Selon M. Lavis, ce retour sera décidé fin mai selon la situation à ce moment.