Tensions au marché
C’est une drôle d’ambiance qu’il y avait au marché de Rumilly la semaine dernière. En effet, la Fromagerie Caro-Monti et le maraicher Le Potager Savoyard s’en sont vu exclure pour non port du masque.
Ils contestent en effet l’arrêté du maire qui oblige au port du masque dans le périmètre du marché alors que l’arrêté préfectoral du 11 mai ne l’oblige pas.
Nathalie Ramel, du syndicat des commerçants des marchés nous explique qu’il y a une certaine forme d’incompréhension face aux mesures prises par la municipalité, en particulier ce qu’elle appelle un «parcage» avec les barrières qui forment un périmètre autour du marché.
Mme Ramel raconte aussi comment la Police Municipale a fait plusieurs fois le tour du marché pour que chacun porte son masque. Les commerçants qui avaient refusé de le porter se sont vus menacés d’amende et d’expulsion jusqu’à ce que cette dernière menace soit mise à exécution.
Suite à cette situation, et ne comprenant pas que des commerçants se soient fait expulser sans qu’il n’y ait réellement de préavis, Mme Ramel pense que le syndicat pourrait mener une action en justice contre le maire afin de résoudre l’affaire devant le tribunal.
La mairie se dit dans son bon droit
Côté mairie, on s’étonne qu’une affaire soit faite d’un petit incident comme celui-ci. En effet, la Police Municipale a suivi les consignes qui lui étaient données, c’est-à-dire faire respecter la distanciation sociale et, si ce n’est pas possible, rendre le port du masque obligatoire.
Pierre Béchet affirme lui que c’est «une simple question de respect pour les clients» que de porter un masque ou une visière afin de protéger les denrées qui sont vendues. S’il n’a aucun pouvoir sur les commerces, il a l’autorité sur la voie publique et a discuté avec le Préfet au sujet de la légalité de son arrêté rendant le port du masque obligatoire.
Quant aux barrières qui ont été installées, il explique que le masque ne peut être rendu obligatoires que dans un espace clos. Elles servent donc uniquement à délimiter où le masque est obligatoire et à contrôler le nombre de personnes présentes.
Il conclut enfin en affirmant que tout ce qu’il pourrait se passer sur la voie publique est de sa responsabilité. Cela signifie qu’en cas de problème, c’est lui qui devrait faire face aux plaintes et il préfère être «garant de la sécurité de [ses] concitoyens» plutôt que de faire face à des problèmes évitables.