Effet rosé sur esprits embrumés
Vous l’avez sans doute remarqué : en août, plus rien ne fonctionne ! A croire que la France entière est à la plage. Cette semaine, j’ai voulu prendre rendez-vous pour faire la vidange de la voiture. Le garage où j’ai mes habitudes : fermé jusqu’à la fin du mois. Celui où je vais quelques fois : fermé jusqu’à la fin du mois. Un autre, pas loin de chez moi : pareil. A croire que personne n’a besoin de réparations en août.
Pareil pour les médecins. Le mien est quelque part sur une côte paradisiaque. J’attends pour tomber malade…
Bref, le mois d’août est un mois de fainéants, vous ne trouvez pas ?! Et avec la chaleur actuelle, ça ne s’arrange pas ! Du coup, on a tendance à se mettre au tempo : siestes, apéros, barbecues, etc. C’est comme ça que, le week-end dernier, alors qu’on avait prévu, avec mon mari et les gamins, de passer un moment tranquille, genre petit restau et baignade au lac du Bourget juste entre nous, on a eu la surprise de voir arriver une partie de la famille. Des cousins et cousines qui habitent en ville, ravis de passer la journée de dimanche «au frais à la campagne».
Bon ! Moi ça ne me dérange pas, au contraire, je les aime bien. Les enfants ont un peu fait la tête, privés de baignade. Mon mari, quant à lui, a aussitôt mis le rosé au frais. Lequel a rapidement fait effet sur des esprits déjà un peu surchauffés (36° à l’ombre !). Et dans ces cas-là, vous devinez ce qui se passe : on parle politique. A croire qu’il faut avoir bu un coup pour se donner l’air intelligent. Et pour déblatérer sur des sujets qu’on connait mal alors qu’on n’a strictement rien à dire.
«T’es pour Macron, t’as rien compris ! T’es contre, t’es mal informé et tu fais le jeu des extrêmes ! Evidemment, si tu prêtes foi aux fake news ! Moi je dis qu’il n’y a pas de fumée sans feu !».
Bref, la conversation ne brillait pas par son élévation d’esprit, ni par la pertinence des analyses politiques… Au bout d’un moment, j’ai quitté la table, pour prendre un peu d’air… et de distance. Sans pouvoir arrêter cette discussion stérile qui a bien failli tourner au pugilat. Et je me suis dit qu’on était quand même un peu bizarre, nous les humains : capables de nous étriper (intellectuellement, heureusement !) en cherchant à persuader absolument l’autre qu’il a tort et qu’on a raison. Alors que, ce qui compte, c’est qu’on échange, sans forcément chercher à convaincre. En sachant que, si j’ai raison et mon interlocuteur tort, ce que je lui dirai fera son effet tout de même, et bien plus que si j’avais voulu le faire changer d’avis tout de suite. Et, en plus, ça évite de se brouiller…
C’est bien le rosé ! Mais ce n’est pas pour rien qu’on dit – et je le dis bien fort – que c’est «à consommer avec modération».
Lady Marianne
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