«Défendre le statut français de sapeur-pompier volontaire»

Lecture 3 minute(s)

«Quand je serai grand, je serai pompier ! ». Combien d’enfants ont prononcé cette phrase aussi candide que généreuse. Certains ont mené ce projet initial à terme, en choisissant parmi trois possibilités. 
La première, la plus simple, c’est de devenir sapeur-pompier volontaire (SPV), comme près de 200 000 aujourd’hui. Etre sapeur-pompier volontaire n’est pas un métier en soi, cela s’exerce souvent en plus d’une autre activité, le soir ou le week-end généralement, selon les besoins. Pour le devenir, pas de condition de diplôme, il suffit d’avoir 16 ans minimum, un casier judiciaire vierge et de résider légalement en France. Chez les pompiers volontaires, avec un bac+2 on peut devenir directement lieutenant, et capitaine avec un bac+3.
Deuxième catégorie, les pompiers professionnels, non officiers ou officiers. Quel que soit le grade, le métier est accessible sur concours, avec des conditions plus strictes que pour les sapeurs volontaires. Les pompiers professionnels sont des fonctionnaires territoriaux, rattachés au SDIS de chaque département.
Enfin, il reste le cas particulier des marins-pompiers de Marseille et des sapeurs-pompiers de Paris, dont les membres sont considérés comme militaires.

Il apparait clairement que le fonctionnement des services d’incendie et de secours (SDIS) dépend en grande partie des sapeurs-pompiers volontaires. Pour le sénateur de Haute-Savoie Cyril Pellevat, leur statut est menacé, et il vient d’adresser une question écrite au Ministre de l’Intérieur Gérard Collomb en ce sens.
« Sur les 246 000 sapeurs-pompiers en France », explique le sénateur, « 40 600 sont professionnels, 12 300 sont militaires, et 192 000 sont volontaires, soit 78 %. Le modèle fonctionne bien. Seule ombre au tableau, sur le plan national les recrutements ont baissé de 7 % en 15 ans. J’ai à ce sujet déposé en 2016 une proposition de loi visant à favoriser le recrutement des sapeurs-pompiers volontaires. 
Mais alors qu’il est important de soutenir le modèle français, deux éléments mettent aujourd’hui en danger le statut de sapeur-pompier volontaire.
D’une part, la Cour de justice de l’Union européenne a, dans un arrêt rendu le 21 février 2018, reconnu la qualité de travailleurs aux sapeurs-pompiers volontaires belges. Cette décision comporte des conséquences en termes de temps de travail et de périodes de repos et pourrait faire jurisprudence s’il y a un recours devant une juridiction française. Cela constitue une menace évidente pour le modèle français basé sur le volontariat.
D’autre part, en juin 2018, le directeur de la Sécurité civile Jacques Witkowski a demandé au comité national des sapeurs-pompiers volontaires de travailler sur un rapprochement des pompiers volontaires des pompiers professionnels, en vue de l’élaboration d'une directive européenne.
J’ai demandé au Ministre de l’Intérieur des éclaircissements sur ce projet de directive européenne, et son opinion sur le statut de sapeur-pompier volontaire, à l’aube du congrès national des sapeurs-pompiers du 26 septembre prochain ».
A suivre

Publicité
Icone

Hebdo des Savoie

www.hebdo-des-savoie.fr

Ajouter à l'accueil