Olivier Berlioux, nouveau directeur de cabinet
Depuis le 12 octobre dernier, un nouveau directeur de cabinet est entré en fonctions à la mairie d’Aix-les-Bains mais aussi à l’agglomération de Grand Lac. Olivier Berlioux (le x doit être prononcé, il y est attaché) est un collaborateur avec près de 20 années d’expérience à des postes similaires qui vient donc renforcer l’équipe travaillant auprès du maire.
Un parcours atypique
Avant d’être collaborateur politique, Olivier Berlioux voulait percer dans le monde du football professionnel. Il est ainsi passé par les équipes de jeunes du Red Star, où il a pu jouer sous les ordres «d’un certain Roger Lemerre» avant d’aller faire ses classes à l’INF de Vichy.
Il a ainsi pu jouer à un bon niveau du football français avant de se diriger vers une carrière d’entraineur, une rupture des ligaments croisés l’empêchant de continuer à courir sur les terrains.
C’est cette réorientation qui le fera entrer dans la vie publique puisqu’il a d’abord été éducateur sportif au service de collectivités avant d’obtenir plus de missions, et devenir notamment directeur d’un centre de séminaires, congrès et spectacles.
C’est à Cavaillon que sa carrière politique a décollé. Il était là-bas directeur d’une association de jeunesse pour la mairie, dirigeant 25 salariés à l’année et une centaine en été, tout en accueillant 350 enfants par jour dans le centre de loisirs. Au bout de six ans, Maurice Giro, maire à l’époque lui a proposé après sa réélection en 2001, de devenir son directeur de cabinet.
Une fois le mandat terminé, Olivier Berlioux est parti à Canet en Roussillon puis Béziers, où il est resté de 2008 à 2014 au service de Raymond Couderc jusqu’à ce que celui-ci cesse à son tour son activité.
Il a ensuite officié au Conseil Départemental de Charente puis à Carcassonne avant d’être appelé en septembre 2018 à Nîmes pour terminer le mandat de Jean-Paul Fournier. Quand le mandat s’est terminé en 2020, il n’a pas souhaité poursuivre dans le Gard et arrive donc à Aix-les-Bains
Le choix de Renaud Beretti
Président de l’ARCOLE, devenue aujourd’hui DEXTERA, association nationale qui regroupe près d’un millier collaborateurs d’élus, Olivier Berlioux bénéficie d’un réseau institutionnel et politique somme toute assez étendu. C’est du reste grâce à cette position qu’il est régulièrement en contact avec des maires et des cabinets de recrutement. Après les dernières élections municipales, beaucoup de nouveaux élus ont souhaité réorganiser leurs cabinets, pour impulser la mise en œuvre de leur programme. C’est à cette occasion que la mise en relation entre MM. Beretti et Berlioux a été provoquée à la mi-septembre pour se concrétiser début octobre.
Olivier Berlioux explique «qu’entre l’élu et le directeur de cabinet la confiance doit s’instaurer très rapidement». C’est donc la rencontre avec Renaud Beretti qui lui a fait choisir Aix-les-Bains, alors qu’il avait déjà reçu d’autres propositions : «Sa passion pour sa ville et de ses habitants, la connaissance de son territoire et le projet qu’il a pour sa commune comme pour l’agglomération dont il vient de prendre la présidence m’ont vraiment séduit ; c’est à ce moment-là que j’ai choisi Aix pour venir accompagner et m’engager pour ce maire dans un projet ambitieux et cohérent avec pour moi, la nouveauté d’un territoire, des enjeux et des composantes de ce territoire».
«Les directeurs de cabinet sont des personnes-ressources»
Olivier Berlioux voit une véritable évolution dans le rôle de directeur de cabinet. À une époque, il s’agissait de traiter le courrier réservé, l’agenda du maire et la rédaction des discours. Aujourd’hui, il s’agit notamment de constituer des pôles d’expertises politique et technique en lien avec l’administration, d’impulser une dynamique d’animations du groupe de la Majorité et d’accompagner un élu qui doit être capable d’appréhender beaucoup plus de domaines que par le passé.
Le but est donc d’initier des inspirations pour faire évoluer la démarche politique de l’élu. C’est au travers de l’écoute et du suivi de l’opinion publique que la pertinence de l’orientation politique est évaluée et ajustée si nécessaire.
Le directeur de cabinet doit donc, selon M. Berlioux, «cultiver une aptitude naturelle à la curiosité intellectuelle pour jouer le rôle d’éclaireur politique qu’il doit être».
Il ajoute qu’il doit intégrer une veille juridique afin à rapprocher des risques inhérents à la «judiciarisation» concentrée par les collectivités locales.
En tant que dircab, je me considère comme une personne-ressource’’S’’. En ce sens je me dois de développer les différents réseaux qui peuvent lui être utiles pour mieux irriguer les sphères professionnelles (privé, public, institutionnels, ONG, monde associatif)»
Arrivé au milieu de la crise
Si son arrivée s’est très bien passée pour lui, Olivier Berlioux a tout de suite dû gérer une période de crise.
Une fois installé au centre-ville (ce qui lui permet de marcher et de «sentir la ville»), sa première mission a été de rencontrer les cadres de l’administration et les élus. Il s’est ensuite penché sur l’opérationnel en étant le plus souvent possible aux côtés du maire afin de s’imprégner du discours, saisir les orientations stratégiques et connaitre sa manière d’aborder les dossiers. En effet, 15 jours ne sont pas encore suffisants pour assimiler l’organisation générale et comprendre les principes de fonctionnement quitte à proposer des ajustements au regard de son expérience. Il souhaite qu’une confiance mutuelle puisse s’installer au plus vite.
Comme il doit en même temps prendre connaissance des dossiers en cours, il est dans une période très intense et passe beaucoup de son temps installé entre son bureau à la mairie, l’agglomération de Grand Lac, la découverte de la ville et bientôt celle du territoire pour avancer. Le but est de ne pas se laisser déborder et «faire le maximum afin que tout soit mis en place au plus vite pour que les deux collectivités ville d’Aix et Grand Lac soient le plus réactives».
Olivier Berlioux considère que sa capacité à la polyvalence et son sens de l’adaptation l’aident à avancer sans se laisser submerger par les crises qui se superposent (sanitaire, économique et sociale, terroriste).
Il reconnait toutefois n’avoir jamais connu pareille situation en 20 ans de métier et sait qu’il doit «penser à se préserver pour gérer son équilibre et garder suffisamment de lucidité pour appréhender avec circonspection ces situations exceptionnelles.»