Heison et la campagne de vaccination
La semaine dernière, près de 1 500 élus de la région Auvergne-Rhône-Alpes ont signé une lettre ouverte au Président de la République. Dans celle-ci, ils demandaient que le Gouvernement s’appuie plus sur les collectivités locales pour déployer le vaccin dans tout le pays. Or, parmi les signataires, on ne trouvait pas Christian Heison, maire de Rumilly et président de la communauté de communes Rumilly Terre de Savoie. Nous lui avons donc demandé pourquoi.
Vous ne faites pas partie des signataires de l'appel au président de donner plus d'implication aux collectivités locales pour la campagne de vaccination. Est-ce que vous pouvez expliquer pourquoi ?
Il n'y a pas d'explication particulière, les élus locaux s’expriment de différentes façons. Les uns en faisant des tribunes, c'est tout à fait légitime. Et lorsqu'on ne signe pas, ça veut pas dire qu'on est forcément contre l'idée qui est développée dans la démarche.
Sur Rumilly, nous avons traduit notre volonté d'être aux côtés de la population et en relais de l'État pour gérer le covid d'une manière très concrète et très pratique sur le mois de décembre. Par exemple on a mis en place un centre de test pour éviter les engorgements extrêmement importants avant les fêtes. Ça a été notre forme de participation et de réaction.
Sachant qu'effectivement on a notre interlocuteur particulier, c'est le Préfet de Haute-Savoie, avec lequel on échange extrêmement régulièrement puisqu’il fait toutes les semaines une réunion d'information et d'écoute des élus locaux, notamment pour les maires des villes de plus de 9000 habitants dans le département. Ce lien direct qu'on a avec l'autorité et le représentant d'État local permet d'avoir une ouverture de discussion, de débats et d'échanges directs sur le département.
Ce lien, je le relaie également lors d’une réunion avec l’ensemble des maires de la communauté de communes, la directrice de l’hôpital, la gendarmerie et la police municipale. Ça permet de relayer l’information au plus profond de notre territoire.
Et on a la volonté de pouvoir, le moment venu, participer à cette grande aventure de la vaccination de masse en mettant à disposition de la surface disponible. Et, évidemment, tous les moyens logistiques pour que tout se passe de la meilleure des manières.
Donc voilà, c'est une forme un peu différente. Chaque élu, chaque collectivité territoriale, peut trouver la voie qui lui semble la plus à même de pouvoir faire avancer le dispositif. Nous c'est via la mise à disposition de moyens exprimés directement auprès de la préfecture et en particulier du préfet de la Haute-Savoie.
Donc vous considérez que le travail qui est fait avec la Préfecture est suffisant ?
Sur le fond je suis effectivement d'accord avec l'idée émise que les collectivités locales peuvent et doivent être insérées dans le dispositif de vaccination. Nous, notre forme de relation est beaucoup plus directe avec le Préfet. Elle a d’ailleurs donné de bons résultats dans le cadre des tests. On peut effectivement se féliciter du travail et des résultats qu'on a eus au milieu de décembre.
On a bien compris aussi que dans cette première phase de vaccination n’était concernée qu'une toute petite partie de la population. Les 9600 vaccins, ça concerne les personnes âgées et les personnes à risques et certaines professions médicales, sapeurs-pompiers etc. Donc dans cette première phase de vaccination, tout sera fait à l’intérieur des structures hospitalières ou d'unités de soin pour personnes âgées donc c'est un réseau un peu fermé et où les collectivités n'auront pas forcément besoin d'être présentes.
La phase de vaccination massive n'interviendra sans doute qu'à partir du mois d'avril ou du mois de mai.
Vous parliez de mise à disposition de locaux ou de surfaces donc vous espérez que Rumilly sera retenue pour accueillir un centre de vaccination le moment venu ?
On a exprimé le vœu effectivement que sur l'Albanais, on pourrait légitimement prétendre à être un centre de vaccination, si l'État et les structures sanitaires décidaient de faire des centres de vaccination.
Ça n'est encore pas décidé formellement mais en tout cas si le besoin était révélateur, évidemment nous sommes en première ligne et les services sont déjà clairement informés pour mettre à disposition tous les moyens nécessaires, les moyens logistiques les moyens en surface voire les moyens humains pour que tout cela puisse être fait dans les meilleurs conditions et la meilleure fluidité possible.
Propos recueillis
par M. H-B le 08/01/2021