Moderne, c’est bien mieux, parait-il !

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Moi, je ne suis pas rumillienne ! Je n’habite pas dans la «capitale de l’Albanais», je n’y suis pas née. Je vis dans mon petit village et c’est bien comme ça.
Mais ça n’empêche pas que j’aime bien Rumilly. Une ville juste à la bonne taille, où on ne peut pas parcourir deux rues sans rencontrer une tête connue, où je peux aller au cinéma ou au spectacle, où il reste encore (mais pour combien de temps ?) de vrais commerçants qui n’ont pas fait une école de commerce mais qui connaissent leur métier et les produits qu’ils vendent. 
Bref, si je devais un jour vivre en ville, ce serait sans doute à Rumilly, même s’il y a sans doute bien d’autres villes aussi agréables. C’est dire que je n’aime pas beaucoup quand on cherche à l’abimer. Et si je suis sensible aux désagréments de la vie des rumilliens. 
Parce qu’il y en a, des désagréments. Question circulation, par exemple. Quand est-ce qu’on verra un aménagement de la route d’Aix-les-Bains où le trafic automobile s’accentue de jour en jour et où il devient presque suicidaire de vouloir traverser ? 
Quand est-ce qu’on fera respecter, au centre ville, une limitation de vitesse établie à 30 km/h depuis déjà pas mal d’années. J’ai l’impression que les panneaux marqués «30» ont dû rouiller… 
Peut-être qu’on peut mettre la pédale douce sur le stationnement, qui n’est pas vraiment un problème à Rumilly, pour contrôler un peu plus la vitesse des voitures. Histoire que les gamins ne risquent pas trop souvent leur vie…
Un autre truc qui m’agace prodigieusement, c’est la manie de tout démolir ! 
J’en ai peut-être déjà parlé, je ne me souviens plus. Mais, depuis que je fréquente la ville, j’en ai vu tomber des maisons. Et ce n’est pas fini. Comme si on voulait se débarrasser des traces du passé pour «faire moderne». 
Par exemple, la semaine dernière, dans l’Hebdo, ils ont parlé de cette vieille maison de la rue Charles de Gaulle, qui daterait du XVIe siècle. 
Personne n’avait eu l’idée de rentrer dedans pour voir comment c’était ? Visiblement non ! On a décidé un jour de la démolir, c’est tout. Pourtant, elle fait partie du paysage historique de la ville. La démolir, c’est amputer le centre d’un peu de son patrimoine. 
D’accord, rénover une maison ancienne, ça coûte «un pognon de dingue» (pour parler comme l’autre !). Mais, franchement, rénover cette maison pour en faire –  je ne sais pas moi ! –  un lieu de culture ou d’accueil, ou même des logements, ça aurait de la gueule !
Pardon, Monsieur le Maire, je sais bien que vous faites ce que vous pouvez avec les sous que vous avez. Et que l’avis d’une bonne femme à la langue trop bien pendue, et qui n’est même pas de Rumilly, ça vous est bien égal. Mais pensez-y quand même pour une autre fois : la modernité, ça ne consiste pas à faire disparaître le passé.
Et comme j’aime bien ramener la culture que je viens de trouver sur internet, je veux juste adresser à nos décideurs une citation de John Ruskin (1819-1900), écrivain et critique d’art : «La conservation des monuments du passé n’est pas une simple question de convenance ou de sentiment. Nous n’avons pas le droit d’y toucher. Ils ne nous appartiennent pas.»

Pour m’écrire, c’est sur ladymarianne74@orange.fr; ou sur facebook : @ladymarianne74

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