Indiana Jones… à Marcellaz
Comme vous avez pu le lire à plusieurs reprises dans nos colonnes, le Musée de la Fausse Monnaie à Marcellaz-Albanais est reconnu nationalement comme la référence en la matière.
Comme tous les passionnés scrupuleux, Christian Porcheron, le Maître des lieux traque le faux «dans tous ses états» mieux qu’un chasseur de primes. Car en la matière il n’y a pas que le faux qui ne sert qu’à s’enrichir illégalement mais rapidement. Se croisent ici les faux assignats de l’époque révolutionnaire, les faux billets de cinéma qui s’envolent au fils des pellicules, les faux billets mis en impression par les nazis pour déstabiliser l’économie mondiale lors du dernier conflit éponyme etc.
Plus surprenant, notre conservateur amateur (mais professionnel jusqu’au bout des ongles) vient de faire l’acquisition en vue d’une future exposition, de lingots d’or, faux, bien évidement. Neuf au total pesant chacun 12,5 kgs. avec leur caisse immergée au fond de la mer, au large de Sanary-Sur-Mer (Var) La caisse provient du trésor de Rommel, le renard du désert, militaire, Maréchal de son état et condamné au suicide par un sinistre dictateur moustachu.
Erwin Rommel est connu dans nos manuels d’histoire pour sa campagne d’Afrique du nord qui a accumulé un trésor. Il avait en sa possession des lingots provenant des banques allemandes pour la gestion de l’Afrika-Korps. Selon la légende une ou plusieurs caisses renfermant de l’or en barres. En la matière on peut dire ainsi, avaient été immergées entre la Corse et la France.
Avec le temps le mythe devient réalité
Soixante-dix ans plus tard, intervient un autre personnage mais lui passionné des fonds marins. Ce dernier scrute inlassablement la mer, persuadé ou non que le trésor se trouve là, à portée de palmes et de bulles d’air, prêt de la pointe de Portissol. On plonge, on nage, on brasse le sable et les cailloux. Disons-le tout net, le plaisir du grand bleu est LE véritable trésor. Yves Imhoff-Jurion, est un plongeur autonome qui n’en est pas à sa première immersion et qui grâce à un travail acharné a découvert des choses exceptionnelles dans ce lieu fréquenté depuis l’Antiquité.
C’est alors que nait dans la tête d’un réalisateur de faire un film documentaire sur le sujet. Pour être au plus près de la réalité ou de ce que l’on voudrait qu’elle soit puisque l’on n’a aucune preuve, aucun lien de la présence de la fortune lacustre. Il faut donc comme c’est très souvent le cas dans le 7ème art faire appel à des accessoires. Sont ainsi coulés sept lingots frappés sur le dessus de l’aigle allemand et chacun pesant strictement le poids des originaux. Les gravures et inscriptions sont d’un réalisme saisissant puisque relevées sur de véritables lingots de l’époque. Si les lingots étaient vrais, ils auraient une valeur de 4,5 millions d’euros actuelles. On peut toujours imaginer ce que cela représentait il y 75 ans…
La caisse renfermant le trésor est elle aussi très réaliste. En vérité, un moule spécial a été créé. L’or est en fait du ciment blanc doré à la peinture. La caisse quant à elle est fabriquée en ciment armé, «maquillée» comme si elle était immergée depuis plus d’un demi-siècle en eau de mer.
C’est donc à Marcellaz-Albanais que ce faux petit trésor à atterrit pour y «couler» des jours heureux et nous permettre bientôt (en tous cas on l’espère) de découvrir une nouvelle histoire sensationnelle comme sait nous surprendre ou nous émouvoir le propriétaire de ce fantastique endroit.