«Graines d’espoir», un film qui donne la parole aux jeunes

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Lundi 7 février, au cinéma «Les Lumières de la Ville», 70 seniors du canton de Rumilly et du canton d’Alby, invités par le pôle social de la Communauté de Communes Rumilly Terre de Savoie, ont assisté à la projection-débat du film documentaire «Graines d’espoir» de Pierre Beccu, réalisateur savoyard. Ce long-métrage, tourné en  2019, donne la parole à 332 enfants et adolescents issus de 7 territoires du monde qui, au travers de la caméra qui leur a été confiée, dévoilent leurs attentes et découvrent des solutions pour co-construire un nouveau monde face aux grands défis de demain. Ils interpellent  les adultes sur les urgences du monde actuel, entre enjeux climatiques et justice sociale. Aux côtés de Pierre Beccu, de l’actrice et humoriste franco-burkinabè Roukiata Ouedraogo, et de Pierre Rabhi, ces jeunes racontent et mettent en pratique ce qu’ils veulent changer pour l’avenir.

 

Laurence Kennel, vice-présidente chargée de l’action sociale à la Communauté de Communes a exprimé, en début de séance, l’enthousiasme ressenti de voir autant de personnes au rendez-vous.

Une 1e projection avait eu lieu le 10 décembre, en avant-première, mais la salle avait affiché incomplet à cause d’un gros épisode neigeux. Malgré de nombreux absents, le film avait rencontré un beau succès auprès des seniors et de la dizaine de lycéens présents ce jour-là.

L’objectif premier de cette projection-débat était d’organiser une action intergénérationnelle initialement prévue en octobre dernier lors de la Semaine Bleue (semaine nationale des retraités et des personnes âgées). Dans le contexte de crise sanitaire, l’évènement avait dû être reporté plusieurs fois et concernant la séance de ce lundi, les lycéens, au vu des nombreuses contraintes liées au Covid-19, ne se sont finalement pas inscrits. Selon Laurence Kennel, «ce film, qui se préoccupe de l’avenir, aurait mérité la présence des jeunes».

«Graines d’espoir» est le 3e long-métrage documentaire de Pierre Beccu. En 2020, «Regards sur nos assiettes», sorti en 2014, avait également été projeté dans la ville.

Le réalisateur, présent lors de la séance, a tenu à remercier l’Intercommunalité pour cette «très belle initiative qui créé beaucoup de liens».

«Les jeunes ne sont pas là, ce qui était intéressant c’était l’échange intergénérationnel mais entre nous c’est déjà pas mal. Nous avons tous des jeunes autour de nous, vous pourrez donc les inciter à voir le film puis en parler avec eux» a-t-il adressé au public.

 

Le projet «Graines d’espoir» a démarré en 2017 avec une importante phase de préparation jusqu’en 2018, le tournage s’est ensuite déroulé fin 2018-2019, juste avant le début de la crise sanitaire, entre la France, l’Espagne, Madagascar et le Burkina-Faso.

Pierre Beccu a depuis gardé contact avec les partenaires qui ont permis la réalisation du film dans les différents pays ainsi qu’avec la plupart des enfants et adolescents. Lors du débat, il a expliqué avoir constaté que beaucoup d’adultes ne se sentent pas vraiment concernés par le documentaire, «ils pensent que c’est destiné aux enfants alors qu’il y a des enjeux pour eux aussi».

 

Le public n’a pas hésité à intervenir pour poser des questions et donné son avis sur le film :

« «Graines d’espoir», je trouve ce titre très fort, et ça me touche beaucoup parce que, qu’on soit au Burkina Faso, à Madagascar, dans les Bauges ou même à Paris, notre territoire est magnifique, il a plein d’atouts : c’est un jardin, si l’on y fait pousser un arbre et des plantes autour, la nature s’entraide. Avec les moyens actuels que l’on a, je ne comprends pas que l’on n’arrive pas à recréer cette vie partout. Nous avons plein de possibilités dans notre monde moderne».

Selon Pierre Beccu, le monde s’en sortira si les humains comprennent que les solutions sont sur les territoires et qu’elles peuvent être trouvées grâce à des outils collectifs.

«Il faut essayer d’avancer ensemble, la jeunesse mérite ça, et nous aussi, c’est notre bien-être à tous, d’être en phase et en harmonie, pour reprendre les mots de ces enfants, avec tout ce qui nous entoure. Si l’on est bien avec soi-même, on pourra être bien avec les autres et bien avec la nature, et ça marche aussi dans l’autre sens. On le voit dans le film, les enfants sont beaucoup plus capables de penser par eux-mêmes et de créer s’il y a un contact direct avec la nature, tout en ne les privant pas de la technologie car les jeunes générations en ont besoin. On ne peut pas revenir en arrière, il faut donner un sens à la technologie, créer cette bande-passante très large qui va de la nature à la technologie et mettre cette technologie au service de l’humain.»

 

La sorte nationale du film a eu lieu le 26 janvier 2022.

Retrouvez toutes les infos sur : https://grainesdespoir.fr/

 

 

Claire Castelar

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