A l’école des amateurs de la vannerie
La fabrication de paniers était encore jusqu'à la guerre de 14-18, l'apanage de tous les paysans, qui étaient vanniers par nécessité car ils avaient besoin de contenants pour porter des charges lourdes, pour récolter pommes de terre, fruits, légumes.
Ce travail très manuel était réservé à la période hivernale, alors qu'aux semailles d'automne, aux fenaisons ou aux moissons, le rude travail de la terre ne laissait pas de temps libre. Le mot vannerie (et vannier) provient du nom "van", grande corbeille plate à deux poignées pour séparer le grain de la balle.
A Vaulx, depuis quelques années, dans le cadre des activités du Club des anciens de "l'Age Vermeil", sous la "férule" bienveillante de nos amis Jean-Louis et Monique, une douzaine d'élèves assidus se réunissent le lundi soir pour obtenir leur qualification en panier. Ils profitent, comme leurs ancêtres, des mois d'hiver pour apprendre l'A.B.C. de cet artisanat paysan.
C'est d'abord la récolte de la matière première : tiges de châtaigner, de noisetier ou de cornouiller réservées à l'armature et à l'anse, puis des "scions" d'osier, les "bious" en patois, pour le tressage. L'osier (salix) est une espèce de saule qui aime les terrains légers et humides. Avec sa couleur jaune, vert ou rouge, taillé en forme "têtard", il est facilement reconnaissable dans la nature.
Tous les brins récoltés sont ensuite méticuleusement "parés" puis attachés en gerbes stockées avant utilisation, où il conviendra de les humidifier pour les manipuler plus facilement.
Vient ensuite la confection du panier lui-même, en commençant par le cerceau de l'anse et celui de la bordure assemblés (un méridien et un équateur) par un entre laçage savant et minutieux de deux rosaces, les clés de l'ossature : la qualité de celles-ci révèle l'habileté du vannier, sa signature.
Outre les précieuses mains, le vannier n'a besoin que d'un "opinel" bien aiguisé et d'un poinçon pour écarter les brins. Lorsque toutes les "côtes" sont fixées aux rosaces, le tressage arrive alors, avec le choix de l'osier, brut, blanc et pelé, jaune, rouge ou vert selon l'imagination de son créateur.
La bordure finale formera un rebord épais qui donnera toute sa rigidité à l'ensemble. Le panier est enfin terminé et l'auteur sera fier de sa création finale.
Pour la dernière séance, Jean-Louis a réuni ses élèves pour terminer ce stage dans une ambiance conviviale en prenant le temps de jeter un œil attentif à chaque panier ou corbeille, pour donner encore des précisions et des conseils à chacun des futurs "maitres vanniers".