A quoi ressemblera le Grésy-sur-Aix de demain ?
L'ensemble de la politique menée par Florian Maitre est dicté par le rapide développement de cette commune à l'emplacement stratégique. Un équilibre difficile à trouver entre le besoin en logements, services et emplois et la préservation du cadre de vie. C'est ce qu'il a expliqué au cours de ses vœux à la population.
C'est la commune du bassin aixois qui connaît sans doute la plus forte croissance, notamment du fait de son emplacement stratégique à côté de l'échangeur autoroutier : 4 700 habitants (+15,4% en dix ans), la création de 44 commerces en trois ans, portant leur nombre à 121, et bientôt un nouveau parc d'activités, certes retardé par le contexte économique, mais dont toutes les parcelles devraient trouver preneur. Un développement que le maire, Florian Maitre, entend maîtriser. Il l'a rappelé à l'occasion des vœux, vendredi 13 janvier, entouré d'élus, d'anciens élus (Michel Dantin, Xavier Dullin, Claude Giroud, Robert Clerc) et du président de Grand Lac, Renaud Beretti, devant une population venue nombreuse.
«La pression immobilière est forte ; les besoins en logements, services, emplois sont croissants. Il faut y répondre sans dégrader le cadre de vie.» La modification du Plan local d'urbanisme intercommunal (PLUi), dont l'enquête publique est en cours, devrait l'y aider. Elle permettra de créer de nouvelles Orientations d'aménagement et de programmation, encadrant le nombre de logements, le périmètre d'urbanisation, le calibrage des accès et du stationnement, l'emplacement des espaces verts et obligera à un aménagement d'ensemble. Une carte des densités, définissant une densité maximale selon les différents zonages, sera créée.
L'ensemble de la politique communale est dicté par cette croissance : des logements supplémentaires vont voir le jour, notamment en centre-village, s'accompagnant d'un gros travail au niveau des mobilités, les services doivent s'adapter (réalisation d'un tiers-lieu). La création d'une maison médicale portée par le pharmacien de la commune va dans le même sens.
Grésy-sur-Aix grandit et y met les moyens, sans augmenter les impôts en 2023 : plus de 11 M€ seront investis au cours du mandat, «grâce à la perception d'une taxe d'aménagement à un niveau jusque-là jamais atteint. Nous n'aurons besoin d'emprunter qu'un million d'euros».
Une politique de transition accélérée
La situation s'avère plus compliquée au regard des dépenses de fonctionnement, à l'instar des autres collectivités. Si la commune avait déjà amorcé la transition énergétique, la crise la force à donner un coup d'accélérateur. «Un véritable tsunami va s'opérer sur notre facture de gaz et d'électricité, car la commune n'est pas concernée par le bouclier fiscal et tarifaire. De 189.000€ en 2021, elle devrait atteindre 600.000€ ! Nous ne disposons pas d'une telle somme», alerte M. Maitre.
La commune a adopté, dès septembre, un plan de sobriété énergétique qui lui a permis d'abaisser sa consommation de plus de 10%. Extinction de l'éclairage public plus tôt, mise en place de leds, abandon du gaz d'ici 10 ans au profit de réseaux de chaleur sont combinés au déploiement de 1 250 m² de panneaux photovoltaïques sur les bâtiments communaux avec un objectif de production de 50% de la consommation énergétique de la commune.
La transition passe aussi par le développement d'îlots de fraîcheur : le premier de 6 000 m² à la Sarraz, le second de 10.000 m²
à côté de la mairie. Les jardins partagés (20 parcelles individuelles et une collective, en partenariat avec les Papillons blancs) sont désormais opérationnels.
Une nouvelle caserne des pompiers en 2025
2023 marquera aussi le dépôt de permis en vue de la construction de la nouvelle caserne des pompiers, financée pour moitié par le Département, pour moitié par Grand Lac. Elle se trouvera de l'autre côté de la route, par rapport à son emplacement actuel. Sa réalisation doit démarrer en 2024 pour une livraison en 2025.
La métamorphose de Grésy-sur-Aix s'opère aussi sur le plan touristique, en attestent l'aménagement des gorges du Sierroz et l'ouverture de Château Brachet. «L'installation du siège de l'office de tourisme intercommunal sur la zone Cellier est un signe», sourit Renaud Beretti.