Aix-les-Bains : Immersion sur le tournage de « Tempo », court-métrage avec Anne Consigny
Pierre-Yves Bezat, entouré d'Anne Consigny et Antoine Guillot. - ©Claire Castelar
Le 7ème Art était à l'honneur sur le territoire d'Aix les Bains Riviera des Alpes, à travers le tournage du deuxième court-métrage de Pierre-Yves Bezat. Après "Le jour où le Titanic a coulé" en octobre 2024, avec Patrick Chesnais, le réalisateur aixois a tourné "Tempo" du 8 au 12 décembre derniers avec Anne Consigny dans le rôle principal.
Ce trentenaire passionné de cinéma est également le fondateur de l'ADCA (Association pour le Développement du Cinéma à Aix-les-Bains qui organise l'ADCA Festival). Après deux jours au Théâtre du Casino Grand Cercle où une centaine de figurants étaient réunis le lundi, c'est le Château Brachet à Grésy-sur-Aix qui a servi de décor durant trois jours. Nous avons assisté au tournage d'une séquence avec Anne Consigny et Antoine Guillot, comédien et metteur en scène aixois.
Silence... Moteur... Ça tourne... Action !
Jeudi 11 décembre, le Château Brachet était le théâtre...d'un plateau de cinéma où Anne Consigny et Antoine Guillot se sont donné la réplique. Autour d'eux, une équipe technique composée de professionnels du cinéma venus de Paris, Lyon et quelques locaux.
Un des figurants du théâtre (le Rumillien Kamel Hamek), qui a également joué un petit rôle de technicien, revient sur sa rencontre avec l'équipe : "J'étais heureux de vivre cette expérience dans une ambiance à la fois professionnelle et familiale, que ce soit avec l'équipe, les acteurs et les figurants".
Produit par Silverbelt Films, ce court-métrage aura nécessité cinq jours de tournage pour 16 séquences et 25/30 minutes de film. Pendant la préparation de changement de plan pour l'un et de changement de scène pour l'autre, Pierre-Yves Bezat et Anne Consigny ont répondu à quelques questions.
Entretien avec Pierre-Yves Bezat
De quoi parle le film ?
Tempo est une fiction, contrairement au film précédent qu'on avait aussi tourné à Aix-les-Bains. L'histoire est celle d'une cheffe d'orchestre internationale qui, 10 minutes avant son grand concert de retour sur scène, est accusée de quelque chose. C'est un double huis clos, entre l'hôtel où elle réside et la salle de concert.
Pourquoi ce thème ?
Cela m'intéressait de filmer l'histoire d'une femme forte, de pouvoir, qui se retrouve accusée de quelque chose qu'elle n'a pas commis, ce qui met en parallèle différentes thématiques on ne peut plus actuelles aujourd'hui : ces femmes dites de pouvoir, la présomption innocente et le poids de l'image. Ce sont vraiment les raisons qui m'ont poussé à écrire et réaliser ce film.
Un mot sur votre choix de casting et en particulier Anne Consigny ?
Anne est une actrice qui excelle dans tellement de registres, quels que soient les films dans lesquels elle joue, comédies, films d'auteurs, internationaux ou français. C'est un luxe inouï de l'avoir. Le projet a d'ailleurs été accéléré parce qu'elle a accepté de jouer le rôle principal. On a également la chance d'avoir eu l'acteur André Marcon, lui aussi nommé aux Césars (Anne Consigny a elle-même été plusieurs fois nommée, ndlr), qui est une immense présence physique et voix du cinéma français, et d'autres acteurs moins connus mais qui sont exceptionnels.
Quelle est la suite du projet ?
L'idée est de terminer le film pour le début d'année prochaine. L'objectif est qu'il soit diffusé en festival(s), ce qui était le cas du film précédent, et ensuite sur les chaines TV ou plateformes. Il y aura aussi une diffusion ponctuelle au cinéma, comme on l'avait fait pour "Le jour où le Titanic a coulé" avec une avant-première à Aix-les-Bains en présence de Patrick Chesnais qui avait été un superbe succès, la salle était complète.
Entretien avec Anne Consigny
Pourquoi avoir accepté ce rôle ?
J'ai accepté le rôle mais j'ai surtout accepté l'aventure, parce que c'est Pierre-Yves Bezat, que j'ai rencontré l'année dernière quand il m'a invité à son festival l'ADCA. J'ai été très impressionnée par sa passion pour le cinéma, il est incroyable, il fait plein de trucs, il est drogué de travail. Cela donne envie d'être dans son énergie. Il m'aurait demandé n'importe quel personnage, je l'aurais fait. Je suis à sa disposition quand il veut. En plus, il se trouve que c'est vraiment un sujet très important à mes yeux : la présomption d'innocence qui est un des piliers de notre Constitution. Aujourd'hui dans la société, à partir du moment où l'on dit quelque chose sur quelqu'un, on le condamne. Et j'aime sa manière très élégante, très discrète, d'avoir écrit ce scénario.
Un mot sur votre personnage ?
Cette cheffe d'orchestre est accusée d'avoir violenté une violoniste, ce qui a tourné sur les réseaux sociaux. Et le soir de son concert, le public s'en va, mais elle, elle reste, avec personne d'autre que son fils dans la salle. C'est super émouvant parce que même les instrumentistes de l'orchestre s'en vont les uns après les autres. C'est très fort, très beau, mais comme je disais ce n'est pas la raison pour laquelle j'ai accepté ce rôle. Cela a donc été une pochette surprise avec à l'intérieur un joli cadeau.
Allez-vous revenir par ici ?
J'aimerais énormément venir jouer mon spectacle " Un barrage contre le Pacifique " de Marguerite Duras que j'ai adapté, mis en scène, que je joue seule sur scène et auquel je suis très attachée. C'est vraiment mon bébé, je l'ai joué une centaine de fois déjà, j'ai envie de continuer jusqu'à ma mort, partout dans le monde, et je veux le jouer ici aussi, donc j'espère bien revenir dans le coin.







