Annulations de manifestations : des injustices ?
C’est vrai, ils ont eu la victoire exubérante, les forains, à l’issue de l’entrevue avec le maire mercredi dernier. Et les cris de « On a gagné ! » ont fait vibrer les vitres du centre ville.
A tel point que certain(e)s se sont interrogés quant à la position adoptée par les pouvoirs publics face à la fronde des forains. Avaient-ils bénéficié de passe-droits ? Et pourquoi eux pouvaient-ils déployer leurs manèges alors que d’autres manifestations, la foire agricole ou la Balouria par exemple, avaient été annulées ?
Sur les réseaux sociaux, nombre de remarques ont fusé. Et devant le café du matin, on en a parlé dans les bars du centre. En s’énervant un peu…
En fait, en examinant les arguments déployés lors des différentes négociations, force est de reconnaitre que, comme l’a affirmé le maire Christian Heison, les conditions d’organisation des manifestations ont toutes été déclinées « sur la base du protocole sanitaire que nous avons demandé d’appliquer pour tous les événements et manifestations qui se déroulent à Rumilly ». Et pour la fête foraine, « pas plus, mais pas moins non plus ».
Un protocole qui a été appliqué lors du Marché des Potiers ou du Forum des associations. Mais que d’autres n’ont pas pu, ou voulu, appliquer. Un exemple : la foire agricole. Pour cet événement, les organisateurs doivent, chaque année, engager des frais très importants, en particulier pour louer des chapiteaux qu’il faut réserver, et payer, longtemps à l’avance. Difficile, dans les conditions actuelles, d’avoir la visibilité suffisante… D’autre part, sur ce type de manifestation, le protocole semblait bien difficile à appliquer. Des raisons qui ont poussé les organisateurs à renoncer, la mort dans l’âme.
Même remarques quant au rendez-vous de la Balouria qu’il semblait bien difficile de cantonner dans les limites imposées par les règlements actuels ! Là aussi, le protocole était le même. Mais les organisateurs ont tranché.
Certes, il est plus facile de se plier aux règles de crise qu’impose la lutte contre la Covid quand on en a les moyens matériels. Et sans doute les organisateurs de la Foire de Savoie ont-ils les reins plus solides que les Patoisants de l’Albanais. Mais les obligations sont les mêmes pour tous. Et elles sont difficiles à accepter, il est vrai.
« L’annulation de la foire a été de la décision des organisateurs, la Balouria également », précise Christian Heison. Qui ne peut qu’ajouter : « Vivement demain ! ».