«Au lieu de mettre 7M€ sur un parking, on préfère mettre 3M€ pour la prévention-sécurité»

Lors de la présentation des projets d’investissement 2024 au conseil municipal, Eddie Turk-Savigny, élu de l’opposition (ancien adjoint aux finances, de juillet 2020 à novembre 2023, NDLR), est intervenu à plusieurs reprises, exprimant son incompréhension voire ses interrogations concernant deux projets, l’un avorté et l’autre prêt à naître. Il s’est dit peu convaincu par la pertinence de stopper le projet de parking silo en centre-ville (secteur Salteur), et a pointé du doigt les 200 000€ «perdus» qui seront versés au prestataire suite à la rupture du contrat pour le lancement du marché des travaux.

«Notre volonté politique est bien de faire un parking en centre-ville»

Concernant l’arrêt de ce projet «dans sa configuration initiale», l’adjoint Serge Bernard-Granger a rétorqué que «notre volonté politique est bien de faire un parking en centre-ville, mais nous avons une autre vision de l’aménagement de ce secteur», précisant «nous ne voulons pas planter un parking au milieu, sans engager une réflexion beaucoup plus large de l’ensemble de l’espace. Nous sommes conscients qu’il faut des parkings en centre-ville, or il faut faire un parking non pas pour faire plaisir mais un parking qui soit utile, utilisable et utilisé». Christian Dulac a tenu à ajouter que «nous n’avons pas arrêté le projet pour le plaisir», soulignant avoir maintenu certains projets de l’ancienne municipalité comme celui des ronds-points sur la rocade, «avec certes des modifications mais il se poursuit». Concernant le parking silo, «nous avons constaté que la réalisation de ce parking endiguait d’autres parkings autour» a informé le maire, assurant vouloir en créer un autre qui soit « plus cohérent et moins coûteux». Lors de son interview de rentrée en janvier dernier (édition du 11/01), Christian Dulac avait précisé : «Pour répondre à certains questionnements, concernant la somme déjà engagée sur le projet initial, parfois il vaut mieux perdre un peu d’argent en arrêtant un projet pour en réaliser un de beaucoup moins cher».

«L’urgence n’est absolument pas dans la construction d’un tel bâtiment»

Le deuxième projet qui a fait débat est celui de la construction d’un bâtiment prévention-sécurité (qui sera implanté sur le terrain du bâtiment dit Grandpierre après sa démolition). «Vous avez fait le choix d’arrêter le parking Salteur, ok, vous avez dégagé des fonds, ok, mais qu’est-ce que vous avez décidé de faire de ces fonds ? Malgré l’urgence d’adaptation de la commune aux changements climatiques, malgré l’urgence de réduire les surfaces bâties communales, malgré l’urgence d’intervention sur l’école de musique où les conditions d’apprentissage sont catastrophiques, vous avez décidé de construire un bâtiment prévention-sécurité à 3 millions d’euros en toute hâte et je m’interroge sur cette précipitation» a scandé Eddie Turk-Savigny. Le maire a expliqué que la politique sécuritaire de la Ville était «une priorité» et que les effectifs de police municipale étant à l’étroit, le dispositif de vidéo-protection devant être étendu, «il n’y a pas de précipitation mais une reprise de travaux prévus par vous et que vous aviez arrêtés». L’élu de l’opposition a précisé ne pas nier la nécessité de déménager les locaux de la police municipale «mais pour moi à l’heure actuelle, l’urgence n’est absolument pas dans la construction d’un tel bâtiment». Selon Christian Dulac, «la population rumillienne va en augmentant mais nos infrastructures n’augmentent pas. Nos services essaient de répondre à cet afflux de personnes et je crois nécessaire, par la politique que nous souhaitons mener, de créer ce bâtiment. Peut-être que vous ne trouvez pas cette opération prioritaire mais en ce qui nous concerne elle l’est, surtout par les temps qui courent». L’adjoint Serge Bernard-Granger a pris la parole en guise de conclusion : «Ce bâtiment prévention-sécurité est nécessaire, il fait partie de la proximité que nous souhaitons instaurer avec les Rumilliens. Certains ont un sentiment d’insécurité donc il faut aussi les écouter. Aujourd’hui, au lieu de mettre 7M€ sur un parking, on préfère mettre 3M€ sur un bâtiment prévention-sécurité».