Avant de bâtir son projet pour la gestion de l’eau, le Cisalb consulte les citoyens

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Son premier plan de gestion de la ressource en eau de 25 M€ a tellement bien fonctionné que le Cisalb en prépare un deuxième. Et la population est invitée à participer à une enquête pour encore plus d'efficacité.

C'est l'exemple même de l'effet ciseaux : le climat apporte moins d'eau et l'homme en consomme de plus en plus. Tout simplement car le réchauffement climatique augmente les besoins agricoles, en hydratation, en rafraîchissement et en arrosage.

Grâce au lac du Bourget, l'eau coulera toujours du robinet à moyen terme mais il n'empêche que la ressource en eau se trouve extrêmement fragilisée par le réchauffement climatique (+ 2,4° dans les Alpes du Nord en 50 ans). Le débit des sources a chuté de 30%. Or, sur les 16 millions de m3 que consomment les agglomérations de Grand Chambéry et Grand Lac chaque année, 5,5 millions de m3 proviennent de ces sources. «Comme dans le Sud de la France, à terme, nous n'aurons plus la possibilité de capter ces sources», prédit Renaud Jalinoux, directeur du Cisalb, le Comité intercommunautaire pour l'assainissement du lac du Bourget. «L'eau de ces sources alimente les rivières et si elles sont asséchées, elles n'auront plus de vie», continue-t-il.

Le bassin versant du lac du Bourget précurseur

«La réalité des enjeux ne se situe pas autour du petit cycle de l'eau, à savoir celle qui sort du robinet, mais autour du grand cycle de l'eau», recadre Marie-Claire Barbier, présidente du Cisalb.

Tout cet écosystème dégradé nuit à l'homme et à l'environnement : cela signifie moins de régulation thermique, moins d’épuration, moins de résilience face aux crues et aux sécheresses, moins de carbone et moins de biodiversité.

Fort de ce constat, le bassin versant du lac du Bourget n'est pas resté sans rien faire. Il a été un territoire précurseur en lançant un premier plan de gestion de la ressource en eau de 25 M€ entre 2016 et 2023, animé par le Cisalb. Un plan, faut-il le préciser, qui a marché, ce qui est loin d'être le cas partout ailleurs. Parmi ces actions portées par les agglomérations, les communes, les agriculteurs, les entreprises et les associations, figure l’engagement de 35 communes dans l’opération «Eau climat, on agit !» et ses 4 M€ de projets financés par l’Agence de l’eau : 20 concernaient la désimperméabilisation des sols, 14 l'économie d’eau, puis l'adaptation des collectivités au regard de la gestion des espaces verts ou encore la sensibilisation des enfants aux enjeux de l'eau en jouant au jeu ECOA.

Un deuxième plan programmé pour fin 2025

Le Cisalb s'apprête à bâtir un second plan pour les dix prochaines années, programmé pour fin 2025. Avant cela, il souhaite concerter la population. «Il s'agit d'une approche pour la sensibiliser, connaître son degré de connaissance sur ces sujets, voir si la pédagogie fonctionne et s'adapter en fonction des résultats», précise Florent Bérard, chargé de mission ressource en eau au Cisalb. «C'est intéressant de savoir ce que pensent les gens, de cerner les amalgames qui pourraient être faits», ajoute Marie-Claire Barbier.

L'enquête a déjà commencé et il est possible d'y répondre jusqu'à fin octobre. Le Cisalb a déjà reçu 750 retours mais vise les 2 000 voire 3 000 afin qu'ils soient significatifs. Pour y participer, il suffit de se rendre sur le site internet du Cisalb : www.cisalb.fr

 

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