«Avant d’être Ferrari, il y a Marina»
Son investiture annoncée par En Marche ! lundi 2 décembre, Marina Ferrari a décidé d’annoncer sa décision de se présenter aux élections municipales le mercredi suivant.
Adjointe de Dominique Dord avec Renaud Beretti depuis 2008, elle avait été propulsée première adjointe lors de l’élection de ce dernier au poste de maire en 2018.
Si elle déclare vouloir proposer un contre projet, elle « ne part pas contre quelqu’un». Elle considère en effet ne plus arriver à voir le cap que suit l’équipe actuelle. Et si elle pense que le tandem Dord-Beretti fonctionnait bien, Beretti-Ferrari, lui, fonctionne moins. Elle a senti une fermeture de la part du maire depuis un an, et ne sent pas qu’ils aient la même vision, opposant la communication à l’action qu’elle souhaite mettre en place.
Insistant sur le fait qu’une élection municipale ne doit pas être politisée, Mme Ferrari va recruter des membres du civil n’ayant pas d’expérience politique comme des membres de son parti mais aussi d’autres formations.
Les différences avec la majorité sortante
Si le programme n’est bien entendu pas encore bouclé, Marina Ferrari veut se distinguer sur trois points : le cap, l’écologie et le vivre ensemble.
Pour le cap, elle propose de redonner du sens à la politique de la ville. Selon elle, les mesures prises par l’équipe actuelle ne sont que des mesures temporaires et ne permettent pas de régler les problèmes de manière pérenne. Elle veut donc proposer un programme qui s’articulera autour d’objectifs à l’horizon 2030, voire 2040. Elle propose par exemple de proposer aux habitants de travailler ensemble, avec une plus grande concertation (ce qui est déjà un point fort de Renaud Beretti, N.D.L.R.) sur l’urbanisation qui s’est faite de manière anarchique ces dernières années.
«On n’a pas été bons sur les transports en commun»
Dans le thème de l’écologie, elle veut prendre à bras le corps les problèmes de circulation actuels, en ré-imaginant le plan de circulation de la ville. Elle veut ainsi développer les transports en commun et les modes de déplacements doux pour libérer les rues. Mme Ferrari critique aussi le fait que certaines mesures n’ont été prises qu’en prenant en compte une partie du problème. C’est le cas de la fermeture du passage à niveau du Boulevard Pierpont-Morgan, qui n’a été observé que sous le cadre de la rue mais pas du quartier complet.
Pour ce qui est de l’écologie, la candidate déclare : «Aix-les-Bains a fait de belles choses, mais on ne va pas assez vite». Elle voudra mettre l’accent sur le fait que la ville devienne productrice d’énergie, en installant des infrastructures dans ce sens et en investissant massivement dans l’isolation des bâtiments publics. Elle revendique aussi le fait que la ville soit une «ville-jardin» dont il faut préserver les parcs mais aussi «reverdir» les îlots de chaleur tels que les écoles ou la place de la gare. Enfin, elle constate l’absence de volonté réelle d’action après le vote d’urgence climatique.
En ce qui concerne le vivre-ensemble, elle souhaite faire en sorte que tout le monde travaille ensemble à l’échelle de la ville et pas seulement des quartiers. Elle trouve qu’il y a des «affrontements» en ceux-ci et qu’il est important de les faire cesser.
Quels dossiers sont prioritaires ?
Il y a deux dossiers prioritaires pour Marina Ferrari. Le premier est bien entendu celui des thermes. Les travaux étant supposés commencer dès l’été 2020, il est maintenant vital de penser au plus vite l’aménagement de la zone autour du bâtiment. Il va en effet y avoir des problèmes pendant le chantier mais aussi après, avec l’arrivée d’un nombre important de nouveaux habitants.
L’autre dossier, c’est celui de la halle de la place Clemenceau. Si le projet semble en suspend actuellement, son souhait était que l’endroit devienne le deuxième poumon économique de la ville avec, justement, les thermes.
Les autres idées
Si elle est favorable au développement des transports en commun avec l’agglomération de Grand Chambéry, Marina Ferrari refuse de devenir la «banlieue chic» de la métropole. Elle met aussi en garde contre une évolution allant dans le même sens qu’Annecy, avec un foncier hors de prix et un pouvoir d’achat en baisse.
Pour les prix de l’immobilier, elle veut maitriser le développement de la ville, inéluctable, par un engagement fort qui nécessiterait la constitution d’une réserve foncière.
Enfin, alors que l’hôpital va déménager, elle propose de s’inspirer de la caserne de Bonne de Grenoble pour réaménager le terrain qui sera laissé vacant. Ancienne caserne militaire devenue centre commercial, ce complexe ouvert en 2010 ne nécessite ni chauffage, ni climatisation et a été conçu selon les normes de Haute Qualité Environnementale.
Le calendrier
Les propositions figurant sur le programme vont bientôt être bouclées, permettant probablement qu’il soit fini d’ici à janvier 2020.
Dès le début de l’année, Marina Ferrari organisera des réunions publique et des réunions d’appartement pour présenter son projet.
Au cours de la réunion, elle a indiqué vouloir démissionner de son poste de première adjointe «dans les prochains jours» afin d’être claire par rapport à sa position. Elle conservera cependant un siège au conseil municipal jusqu’à la fin de son mandat.