Banques et particuliers : mieux comprendre pour mieux se protéger

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Maître Carole Ollagnon Delroise et Jean-Pierre Germain.

Maître Carole Ollagnon Delroise et Jean-Pierre Germain.

Dans un monde bancaire de plus en plus complexe, entre frais cachés, contrats opaques, crédits risqués et risques de fraude, les particuliers peinent parfois à s'y retrouver. Invitée de l'émission « La Voix du Barreau », Maître Carole Ollagnon Delroise, avocate au Barreau de Chambéry spécialisée en droit bancaire, a rappelé l'essentiel des droits - et devoirs - des consommateurs face aux établissements bancaires.

Un rendez-vous juridique au service du grand public

« La Voix du Barreau » est une émission mensuelle diffusée en direct chaque premier lundi du mois à 13h sur Radio Grand Lac. Elle est présentée par Jean-Pierre Germain et organisée en partenariat avec l'Ordre des avocats de Chambéry. Ce rendez-vous régulier a pour vocation de rendre le droit accessible, concret et utile dans la vie quotidienne de tous.

compte bancaire : un contrat à lire attentivement

Trop souvent banalisée, l'ouverture d'un compte bancaire s'apparente à la signature d'un véritable contrat : la convention de compte. Ce document, écrit et obligatoire, encadre l'ensemble des règles de fonctionnement du compte. « Il doit être lu attentivement, notamment en ce qui concerne les frais, l'autorisation de découvert et les modalités de clôture », insiste Me Ollagnon Delroise.

Découverts et rais bancaires : vigilance requise

Le découvert, s'il est autorisé, est strictement encadré. Au-delà du plafond ou en l'absence d'autorisation écrite, les taux d'intérêt peuvent atteindre des sommets, jusqu'à 23 % pour les petits découverts non autorisés. En cas d'excès prolongé, la banque a l'obligation de proposer un crédit formel, faute de quoi elle peut être sanctionnée.

Crédits : entre information obligatoire et devoir de conseil

Qu'il s'agisse de crédit immobilier, à la consommation ou renouvelable, chaque prêt doit être précédé d'une fiche d'information normalisée (FIPEN ou FIPES). L'objectif : permettre une comparaison claire des offres et une prise de décision éclairée. Me Ollagnon Delroise rappelle également le devoir de conseil qui pèse sur les banquiers : « Ils doivent adapter les produits proposés à la situation réelle de leurs clients. À défaut, leur responsabilité peut être engagée. »

Surendettement : des solutions existent

Lorsque la situation devient critique, les particuliers peuvent saisir la Banque de France pour entrer dans une procédure de surendettement. Ce dispositif peut déboucher sur un plan de remboursement, un gel des poursuites voire, dans les cas les plus graves, un effacement des dettes. « Le surendettement n'est pas une honte, mais une réalité à affronter juridiquement », rappelle l'avocate.

Litiges et arnaques : quels recours ?

En cas de litige, un parcours en trois étapes est recommandé : réclamation écrite, médiateur bancaire, puis tribunal judiciaire (jusqu'à 10 000 € sans avocat). Côté sécurité numérique, la vigilance est de mise : phishing, skimming ou faux conseillers peuvent causer de lourdes pertes. Si la banque est tenue de rembourser en cas de fraude, elle peut se dégager de sa responsabilité en prouvant une « négligence grave » du client.

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