Beretti garde sa place

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Jeudi 28 mai, Renaud Beretti a été réélu maire d’Aix-les-Bains, demeurant le 24e premier édile de la commune depuis le rattachement de la Savoie à la France en 1860. Ce conseil municipal d’installation a d’ailleurs été très spécial, étant le premier de l’histoire de la ville à se tenir hors du salon d’honneur de la mairie. En effet, les mesures de distanciation sociale ont fait qu’il a été organisé dans le hall du centre des congrès, mais les symboles officiels de la République (drapeau, Marianne et portrait du Président) étaient eux bien présents.
Philippe Obissier, doyen des conseillers municipaux, a présidé la séance jusqu’à ce que le vote soit effectué tandis que Lucie Dal Palu, la benjamine, en était la secrétaire. Afin de limiter le temps passé dans la salle, et donc les risques de contamination, M. Obissier a demandé à ce qu’aucune intervention ne soit effectuée avant le vote concernant l’élection du maire, auquel seul Renaud Beretti était candidat. Il a donc obtenu les 28 voix de sa liste tandis que les membres de l’opposition, au nombre de sept, ont tous voté blanc.
Le premier message du maire nouvellement réélu a été un hommage, suivi d’une minute de silence, à Henri Lapierre, ancien président de l’ASA, sportif de haut niveau et adjoint d’André Grosjean. Il a continué par un remerciement aux différents acteurs qui ont contribué à protéger les citoyens pendant la crise «pour leur dévouement sans relâche» et à adressé sa reconnaissance aux agents municipaux et intercommunaux «qui ont assuré avec abnégation la continuité du service public». 

L’opposition s’est faite entendre
Bien entendu, un conseil municipal ne serait rien sans une opposition, représentée par les anciennes têtes de listes que sont Marina Ferrari, Dominique Fié et André Gimenez. L’ancienne première adjointe a tout d’abord rejoint le maire en remerciant tous ceux qui ont continué de travailler pendant la crise puis a présenté la manière qu’elle aura de travailler durant ce mandat. Elle a ainsi précisé vouloir être force de proposition tout en travaillant avec «pragmatisme et objectivité» pour défendre ses objectifs, qu’elle avait déjà laissé entrevoir lors de précédents conseils municipaux et pendant la campagne : la bonne utilisation de l’argent public, la sécurité et le développement durable.
Dominique Fié, présent dans l’opposition depuis 2017, a lui affirmé qu’agir dans l’intérêt général passe avant tout par la réduction des inégalités. Il souhaite aussi que la municipalité reconsidère «la hantise de la dette publique et des emprunts» alors que la ville et justement très peu endettée et que les emprunts ont pour le moment un coût très bas, ce qui permettrait de relancer l’action sociale. Il veut en effet que le budget du CCAS et des associations humanitaires soient revues à la hausse et que les promesses électorales soient suivies d’effet. Enfin, il considère que les aides de l’intercommunalité pour le vélo ne sont pas suffisantes, souhaitant une accélération du développement des infrastructures cyclables.
Enfin, André Gimenez a lui déclaré ne pas vouloir être «dans une attitude d’opposition mais dans une attitude de proposition». S’il a eu un nombre limité de voix lors du scrutin du 15 mars dernier, il souhaite tout de même vouloir représenter tous les aixois. En ce sens, il a affirmé vouloir avoir un rôle pour «défendre les intérêts sportifs de la ville» et s’est donc présenté pour devenir adjoints aux sports dans la majorité.

Les adjoints seront dix
En effet, la délibération suivante concernait l’élection des adjoints, au nombre de dix. Les listes d’oppositions ne pouvant présenter un nombre suffisant, c’est là aussi la majorité qui a présenté sa liste, et M. Gimenez son nom pour être adjoint aux sports. Il ne recevra au final qu’un vote, probablement le sien (le suffrage est secret), tandis que la liste de la majorité était élue à 27 voix contre 6 blancs et un nul. Les adjoints choisis, dont les délégations seront précisées plus tard sont donc les suivants : Marie-Pierre Montoro-Sadoux, Michel Frugier, Isabelle Moreaux-Jouannet, Thibaut Guigue, Sophie Petit-Guillaume, Jean-Marc Vial, Christelle Anciaux, Nicolas Vairyo, Karine Dubouchet et Nicolas Poilleux.

Incompréhension face aux indemnités
Enfin, l’une des délibérations qui a déjà fait beaucoup parler concerne les indemnités du maire, des adjoints et des conseillers municipaux délégués. Il se trouve que si l’indemnité due à la première adjointe a baissé de 37%, celles des adjoints a augmenté de 24% et celle du maire de 17%, passant de 4172 à 4900€ mensuels. L’enveloppe totale augmente elle de 11%.
L’opposition a donc exprimé sa colère de vive voix devant une telle mesure. Christian Pelletier a dénoncé l’augmentation de l’indemnité du maire, tandis que Dominique Fié a demandé que les élus déclarent leurs indemnités de manière publique, par transparence. Il s’est vu rétorquer par le maire : «ici on n’est pas à Moscou mais dans une assemblée libre» en référence aux idées politiques de son opposant. André Gimenez a quant à lui exprimé sa volonté de voir les conseillers municipaux sans délégation avoir eux aussi droit à une indemnité de représentation, ce qui va dans le sens d’un combat qu’il mène maintenant depuis plusieurs années, sans jamais avoir été entendu. 

 

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